La crainte de Dieu

Dieu est amour ! C’est la phrase la plus entendue dans la sphère chrétienne actuelle. En effet, Dieu est amour, il n’existe personne d’autre dans tout l’univers qui aime comme Dieu aime. L’ensemble des Ecritures nous décrivent ce grand Dieu qui cherche continuellement à rétablir une communion avec l’homme pécheur privé de sa gloire. Bien entendu, son sacrifice à la croix demeure incontestablement la plus grande et la plus merveilleuse preuve de son amour à notre égard. Mais Dieu n’est pas qu’amour, loin de là ! Ainsi, tous ceux qui se limitent à ne parler que de ce seul aspect de la personne divine prêchent un faux évangile car ils ne disent que des demi-vérités.

Ce faux évangile a suscité énormément de dégâts. D’une part, dans le monde, beaucoup pensent à tort pouvoir être « chrétiens non pratiquants » et que cela convient parfaitement à Dieu. D’ailleurs, quand on évoque devant eux la possibilité d’un châtiment éternel, ils refusent d’y croire car ils ne peuvent pas concevoir qu’un Dieu d’amour puisse sévir aussi durement. D’autre part, dans l’Eglise, on retrouve une quantité impressionnante de chrétiens qui vivent dans le péché. « Dieu comprendra », « Dieu pardonne car il est miséricordieux », se disent-ils. Ils oublient que la Bible regorge d’exemples où Dieu punit l’iniquité sans ménagement et parfois même d’une manière qui peut sembler cruelle. En fait, il rend à chacun selon ses œuvres et ne tient pas le coupable pour innocent (Job 34 :11 ; Exode34 :7). La Parole de Dieu s’achève avec le livre de l’Apocalypse, or on n’y voit nulle part un Dieu laxiste qui s’accommode du péché des hommes.

« Car l’Eternel est grand et très digne de louange, Il est redoutable par-dessus tous les dieux » 1 Chroniques 16 :25.

Bien aimés, s’il y a une chose que nous ne devons jamais oublier c’est que Dieu est aussi saint. S’il ne devait y avoir qu’un seul mot pour le qualifier, la sainteté suffirait amplement. En effet, c’est parce que Dieu est saint qu’il est amour, bon, miséricordieux, patient, compatissant, prompt à pardonner, doux, fidèle… Mais attention, de sa sainteté découlent aussi sa haine du péché, sa justice impartiale, son équité, son incorruptibilité, son refus du compromis. Ainsi, si Dieu est amour, il ne peut pas être injuste. C’est pourquoi, les chrétiens doivent apprendre à craindre Dieu. De toute façon, on ne peut pas prétendre l’aimer si on ne le craint pas.

La crainte de Dieu n’implique pas un sentiment de terreur car il est dit que « la crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour » (1 Jean 4 :18). Rappelons-nous que c’est Dieu qui nous a aimés le premier, il s’est approché de nous avec douceur, avec un message de paix et de réconciliation (1 Jean 4 :19 ; 2 Corinthiens 5 :19). Or un chrétien réconcilié avec Dieu ne peut pas avoir peur de lui sinon cela signifierait deux choses : soit il n’a pas la conscience tranquille parce qu’il vit toujours dans le péché, soit il n’a rien compris à la grâce de Dieu.

Dieu s’est humilié en mourant par amour pour nous à la croix, la Bible dit qu’il a pris la forme d’un homme et qu’il a paru comme un simple serviteur (Philippiens 2 :7). Mais attention, Dieu n’est pas un homme ! Ce n’est pas parce qu’il s’est rendu accessible, parce qu’il nous sollicite constamment pour que nous soyons dans sa présence que nous devons le prendre pour notre «camarade » avec lequel on peut tout se permettre.

Nous devons avoir un immense respect quand nous nous adressons à lui. Réalisons qu’il est la personne la plus importante, la plus élevée, la plus digne qui soit. Nul ne peut le surpasser au ciel, sur la terre ou sous la terre. Il est tout simplement unique. Ce n’est pas pour rien que Jésus est « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apocalypse 19 :16).

Tous ceux qui ont vu ou entrevu la gloire de Dieu se sont retrouvés face contre terre. La Bible nous décrit d’ailleurs une scène au ciel ou vingt-quatre vieillards se prosternent et jettent leurs couronnes à terre devant Dieu (Apocalypse 4 :10). Nul ne sait depuis combien de temps ces vieillards contemplent la face de l’Eternel et pourtant ils continuent à l’adorer avec beaucoup de révérence. Pour faire un tel geste, il faut avoir une révélation de la sainteté de Dieu, de sa pureté, de sa perfection infinie.

Gédéon ou encore Esaïe avaient dit « Malheur à moi » après avoir vu la gloire de Dieu car la sainteté du Tout-Puissant les mettait face à leurs péchés, à leurs imperfections (Juges 6 :22 ; Esaïe 6 :5). Ils se sentaient tellement petits, tellement insignifiants, tellement sales, qu’ils ne pouvaient que s’approcher du Seigneur avec respect, humilité et dévouement. Or de nos jours, certains chrétiens osent se lever pour dire que Dieu est « cool » ! S’ils le pouvaient, ils lui taperaient presque dans le dos ! Ils n’ont pas compris que les yeux du Seigneur sont trop purs pour voir le mal, qu’il ne s’est jamais trouvé de fraude dans sa bouche et qu’aucune pensée perverse ne lui traverse l’esprit (Habacuc 1 :13 ; 1 Pierre 2 :22).

Aaron et ses fils, qui étaient des sacrificateurs sous la Loi, portaient sur leur tête un diadème d’or sur lequel il était gravé « Sainteté à l’Eternel » (Exode 39 :30). Cela doit nous interpeller, nous ne devons jamais oublier que Dieu est saint. Et parce que Dieu est saint, nous devons nous-mêmes nous sanctifier.

« La crainte de l’Eternel, c’est la haine du mal ; L’arrogance et l’orgueil, la voie du mal, Et la bouche perverse, voilà ce que je hais » Proverbes 8 :13.

« Vous serez saints, car je suis saint » 1 Pierre 1 :16.

La sanctification découle donc directement de la crainte de Dieu.

Bien sur, nul ne devient parfait du jour au lendemain mais le simple fait de s’approcher de Dieu avec humilité et de désirer sincèrement lui plaire, est déjà en soi un acte de sanctification.