La paix

J’ai souvent pensé que pour obtenir la paix, il fallait que je voie évoluer les choses selon ma volonté. Or en lisant les Ecrits de l’Ancienne Alliance, j’ai été interpellée par le fait que le mot « paix » est souvent évoqué avec le terme « sacrifice ». « Sacrifice d’offrande de paix » … Ce qui m’a amené à cette interrogation : Pour obtenir la paix de Dieu, doit-on faire un sacrifice ? Avoir la paix de Christ, c’est avancer en ayant une totale confiance en Dieu car Il est au contrôle de notre vie, mais encore faut-il laisser Dieu diriger nos vies. C’est là qu’intervient la notion de sacrifice, du grec thysía, terme signifiant « fumée ». Sacrifier, c’est offrir dans le but d’être consumé, donc MOURIR. Dans l’Ancien Alliance pour obtenir la paix de Dieu (le pardon), il fallait sacrifier un animal. C’est donc au travers de la mort que le peuple obtenait la paix auprès de Dieu. Dans Psaumes 119 au verset 165, on nous dit : « Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi, rien ne peut les renverser. » Le passage est très explicite : pour avoir la paix, il faut aimer la Parole. Jésus est la Parole. La meilleure manière d’aimer Dieu c’est de pratiquer sa Parole. Lorsque nous aimons, notre seul désir c’est d’être auprès de l’être cher.

Il en est de même avec Dieu. Nous devons désirer ardemment être dans sa présence. C’est cette présence qui donne la paix. Dans le livre de Lévitique, Dieu a instauré le sacrifice d’offrande de paix dans le but de se réconcilier avec son peuple. Dieu hait le péché et on ne peut être en paix avec Lui si nos péchés ne sont pas effacés, consumés. C’était en préfiguration de la croix que Dieu avait instauré cette loi dans le seul but de nous apprendre à regarder à Jésus pour obtenir le repos, la paix.

Dans Luc 7 : 50 et Luc 8 : 48, à deux reprises Jésus s’adresse à des femmes en leur disant : « Allez en paix. » Dans les deux cas, ces femmes étaient critiquées. Leurs cœurs devaient certainement être attristés, affaiblis par les accusations. Mais Jésus leur a accordé sa paix. C’est comme s’il leur disait : « C’est fini, n’y pensez plus, je vous ai donné ma paix ». Pour toucher le cœur du maître, ces femmes ont su s’humilier, s’oublier et ne regarder qu’à Christ.

En tant qu’homme, Jésus est l’exemple par excellence de l’attitude de paix en période de troubles.

« Or en ce même jour, comme le soir fut venu, il leur dit : Passons sur l'autre bord. Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent avec eux dans la barque ; et il y avait aussi d'autres petites barques avec lui. Et il se leva un grand tourbillon de vent, et les flots se jetaient dans la barque, de sorte qu'elle se remplissait déjà. Et lui, il dormait à la poupe sur un oreiller. Et ils le réveillèrent, et lui dirent : Maître, ne t'inquiètes-tu pas de ce que nous périssons ? S'étant réveillé, il menaça le vent, et dit à la mer : Silence ! Tais-toi ! Et le vent cessa, et il eut un grand calme. » Marc4 :35-41.

Alors que la tempête s’est levée et que l’eau rentrait dans la barque, Jésus dormait. Il est à noter que le terme grec utilisé pour le verbe dormir, koimoa, signifie aussi mourir. Dans la Bible, c’est le seul passage où l’on décrit Jésus dormant. Cet exemple est merveilleux. Il y a une forte tempête, le bateau menace de couler et Jésus dort. Comment pouvait-il dormir dans une telle situation ?

Le Seigneur voulait nous donner un exemple d’attitude à avoir lorsque nous sommes éprouvés. Nous devons laisser dormir notre caractère, afin que la paix de Christ puisse nous envahir. Là encore on voit combien il est important de mourir pour être en paix. Le seigneur veut que nous Lui laissions le plein contrôle, que nous Le suivions aveuglément. Nous devons croire qu’Il ne nous abandonnera pas, quelles que soient les tempêtes qui peuvent se présenter devant nous. Même si l’eau entre dans la barque, quand bien même le bateau commencerait à tanguer. Réalisons que Jésus est au contrôle de nos vies et qu’il prend soin de nous.

A l’instar de Jésus qui a eu le cœur troublé et terriblement angoissé dans le jardin de Gethsémané, il peut arriver que l’on soit aussi submergé par de grandes détresses. Mais qu’a fait le Maître ? Il est allé puiser la paix auprès du Père, en lui adressant des prières et des supplications. Et c’est un homme calme et serein que les soldats ont trouvé quand ils sont venus l’arrêter. Pourtant, il savait ce qu’il allait souffrir. Il était en paix car il savait que le Père était avec lui.

« Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses présentez vos demandes à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos sentiments en Jésus-Christ. » Philippiens 4 :6-7.

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble pas, et ne s'alarme pas. » (Jean 14-27)

Dieu est le seul à accorder sa paix. Elle est incomparable, inestimable. Cette paix ne peut être entachée par aucun évènement de la vie. Le Seigneur nous a prévenus au sujet des terribles évènements à venir pour que nous ne soyons pas surpris. Mais il nous a aussi laissé sa paix. Durant, la période des attentats en France, combien de chrétiens étaient dans l’inquiétude ? Combien d’entre nous avons craint en prenant les transports ? Notre Père veut que nous restions en paix. Jésus n’a cédé à aucune panique au moment de la croix. Il connaissait les plans de Dieu. Il savait déjà ce qui allait arriver. Tout comme Jésus, nous savons… Alors restons en paix. Dans les moments de doute et de peur entrons dans sa présence, et laissons Dieu nous combler de sa paix. Amen !

Ludivine.