Les Dokimos



En Indonésie, le gouverneur de Jakarta en prison pour «blasphème»

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C’est un coup de tonnerre dans le ciel de Jakarta, et un coup de poignard dans le rêve d’une Indonésie tolérante et multiconfessionnelle. Ahok, gouverneur de la capitale, ancien bras droit du président Jokowi, a été condamné ce matin à deux ans de prison pour le «crime de blasphème contre l’islam» et écroué. Un verdict d’une sévérité inouïe, alors que les procureurs ne réclamaient qu’une mise à l’épreuve. Une preuve de l’influence croissante des islamistes, et la promesse de jours sombres pour les minorités religieuses et ethniques de ce pays de 260 millions d’habitants, peuplé à 80% de musulmans. Pour Yohanes Sulaiman, maître de conférences en politique et sécurité intérieure en Indonésie, «il s'agit d'une erreur judiciaire flagrante, et le signe de l'influence islamiste dans la justice, même si les juges indonésiens ont toujours tendance à suivre la foule qui crie le plus fort».

Car «Ahok», 50 ans, à l’état civil Basuki Tjahaja Purnama, a la particularité d’appartenir à deux minorités : les Indonésiens d’origine chinoise et les chrétiens (environ 8% de la population). Le premier mandat de ce technocrate, qui avait fait de la lutte anticorruption son cheval de bataille, avait été un élément de stabilité pour le pays. Ultrafavori à sa propre réélection, il avait au début de sa campagne accusé ses adversaires d’instrumentaliser le verset du Coran qui suggère que les musulmans n’ont pas le droit de choisir des non-musulmans comme chefs, en lançant à un groupe de pêcheurs : «Ne vous sentez pas mal à l’aise à l’idée ne pas pouvoir voter pour moi de crainte d’aller en enfer, parce qu’on vous ment.» Lire la suite.

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