Les Dokimos



La femme : Attention fragile ! 4ème partie : Les inégalités dans le domaines économique faute d’éducation

girl-998988_960_720.jpg

« Mon peuple est détruit, parce qu'il est sans connaissance » Osée 4 : 6.


« Que ce livre de la loi ne s'éloigne pas de ta bouche, mais médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c'est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c'est alors que tu réussiras. » Josué 1 : 8.


« Béni est l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, et qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs, qui ne s'assied pas dans l'assemblée des moqueurs, mais qui prend plaisir dans la loi de Yahweh, et qui médite sa loi jour et nuit ! » Psaume 1 : 1-2.


Comment respecter ces principes bibliques quand on ne sait pas lire ? Comment respecter tous les principes bibliques quand on a été privé d’éducation ?



Selon l’Unicef, il y aurait 1 milliard d’analphabètes dans le monde, 2/3 sont des femmes.


Selon l’Unesco « Dans l’éducation, l’inégalité entre les sexes peut prendre plusieurs formes, qui varient selon les contextes. Bien que l’inégalité entre les sexes affecte aussi bien les filles que les garçons, les femmes et les hommes, il n’en demeure pas moins que les filles et les femmes sont plus souvent désavantagées. Parmi les obstacles qui empêchent les filles et les femmes d’exercer leur droit à faire des études, à les achever et à en tirer les bénéfices, se dressent la pauvreté, l’isolement géographique, l’appartenance à une minorité, le handicap, le mariage et les grossesses précoces, la violence fondée sur le genre, ainsi que les attitudes traditionnelles concernant le statut et le rôle des femmes. La discrimination fondée sur le genre dans l’éducation est à la fois la cause et la conséquence de formes plus répandues d’inégalités entre les sexes dans la société[1]


Dans un rapport de 2016 intitulé « la pauvreté est sexiste », ONE, attire l’attention sur le fait qu’« un demi-milliard de femmes ne savent toujours pas lire, 62 millions de filles sont privées de leur droit à l’éducation… 130 millions de filles ne vont pas à l’école. Si les 130 millions de filles qui ne sont pas scolarisées - soit la population du Royaume-Uni et de la France réunie, représentaient un pays, ce serait le 10ème plus grand pays au monde. »


Les causes de cette discrimination sont toujours les mêmes :


  • La pauvreté : frais de scolarité, coût des manuels scolaires, uniformes… dissuadent les parents de scolariser leurs filles.

  • La violence: dans certains pays les écoles sont éloignées, les enfants doivent marcher longtemps avant de les atteindre… La menace de violences notamment sexuelles sur le chemin de l’école incite les parents à protéger leurs filles en les gardant à la maison.

  • La culture: les filles doivent assumer les tâches ménagères, s’occuper des membres de la famille, fonder une famille très tôt… donc l’intérêt d’envoyer une fille à l’école est moindre.

  • L’absence de certificat de naissance


Conséquences :


  • L’absence de représentation dans la société : une femme non éduquée ne pourra pas participer aux décisions du pays dans lequel elle vit ;

  • Mariage forcé ;

  • Maladies telles que le VIH ;

  • Mortalité précoce des mères et de leurs enfants ;

  • Une plus grande influence de l’extrémisme religieux et politique ;

  • Pauvreté : « les dix Etats où les filles rencontrent le plus de difficultés à être scolarisées font partie des plus pauvres au monde. »[2] Ces pays perdraient des centaines de milliards de dollars chaque année en ne favorisant pas l’éducation des filles.


Dans de nombreuses sociétés le rôle de la femme se limite à prendre soin de la famille, les éduquer ne semble donc pas être la priorité. En effet, leur tâche quotidienne consiste à servir leurs époux, leurs enfants, leurs parents et parfois leur belle famille à travers diverses tâches domestiques. Ainsi l’éducation parait superflue. Pourtant, la scolarisation des filles a un grand nombre d’avantages, qui, selon de nombreuses études ne bénéficient pas qu’aux filles mais à la communauté dans son ensemble. Sans compter que la scolarisation des filles ne serait pas si couteuse, elle est évaluée à moins de 2 dollars par jour. Un coût faible pour des bénéfices importants. Selon Plan International « La non-éducation des filles est un véritable manque pour le développement des pays alors qu'une année de scolarisation supplémentaire fait progresser le produit intérieur brut (PIB) annuel d’un pays de 0,37 %. L’accès limité des filles à l’éducation et les obstacles à l’achèvement d’une scolarité de 12 ans coûtent aux pays entre 15 000 et 30 000 milliards de dollars de perte de productivité et de revenus tout au long de la vie, selon le rapport de la Banque mondiale du 11 juillet 2018. »[3]


En effet, selon plusieurs études, favoriser l’éducation des filles aurait de nombreux avantages :


  • La baisse de la mortalité infantile et maternelle :


Selon ONE « Si toutes les femmes en Afrique subsaharienne avaient accès à l’éducation secondaire, cela pourrait sauver la vie de 1,2 millions d’enfants de moins de 5 ans chaque année… Une fille éduquée met au monde moins d’enfants et est plus armée pour protéger ses enfants de la malnutrition et la maladie ».


Constant confirmé par l’Unesco : « Chaque année qu’une mère passe de plus à l’école diminue le taux de mortalité infantile de 5 à 10%. Un enfant dont la mère sait lire a 50 % de chances supplémentaires de survivre après l'âge de cinq ans. » [4]


« Au moins 12 millions d'enfants - soit un quart du nombre total d'enfants actuellement affectés par ce problème - pourraient échapper à la malnutrition si toutes les mères des pays pauvres bénéficiaient d'une éducation secondaire. La malnutrition n'est donc pas uniquement une question d'alimentation, mais aussi de scolarisation, et de compétences de base en lecture, écriture et calcul. »[5]


  • L’éradication de l’extrême pauvreté :


Selon ONE « Leur donner un niveau d’éducation identique à celui des garçons pourrait générer un montant d’au moins 112 milliards de dollars par an, dans les pays en développement. »


« Si tous les élèves vivant dans des pays à faible revenu maitrisaient les compétences de base en lecture, on pourrait réduire l’extrême pauvreté de 12% dans le monde. »[6]


The Hunger project, qui a pour ambition d’éradiquer la faim dans le monde se donne pour mission d’« Eliminer la faim et la pauvreté en inventant des stratégies durables, communautaires et centrées sur les femmes, et en militant pour leur adoption généralisée dans tous les pays du monde (…) le renforcement de la capacité des femmes à gérer elles-mêmes leur développement a une influence directe sur l’augmentation de la production agricole, ainsi que sur la réduction de la mortalité et de la malnutrition infantiles. Le nombre d’enfants scolarisés, y compris les filles, croît rapidement. La communauté entière en bénéficie directement.»[7].


Stop Hunger quant à elle note que « 60 % des progrès enregistrés ces 25 dernières années dans la lutte contre la faim viennent de l’amélioration de la situation économique et sociale des femmes. »[8]


« Dans beaucoup de pays de la planète, les femmes ont un statut économique et social inférieur à celui des hommes. Elles ont un accès plus limité à l’éducation, au crédit ou encore au pouvoir décisionnel au sein de la société. Pourtant, elles sont souvent les meilleurs partenaires dans le développement. Selon certaines études, l’argent investi auprès des femmes serait même 17 fois plus productif que chez les hommes » Action contre la faim.[9]


Le manque d’éducation est donc l’une des causes majeures de la pauvreté et de la faim dans le monde. Il se manifeste par toutes sortes de croyances et de superstitions. Au Tchad par exemple : « les taux alarmants de malnutrition ne s’expliquent pas seulement par la sécheresse et la crise alimentaire qui frappent cette région aride. Le poids des traditions y contribue lui aussi. « Beaucoup de croyances survivent, qui provoquent ou aggravent la malnutrition. Par exemple, on pense que si une femme allaite longtemps son enfant, il risque de devenir paresseux alors qu’en réalité le lait maternel est le meilleur aliment pour les petits ! Nous sommes là pour le leur expliquer, » témoigne Achta. » [10]


Ainsi dans ces pays le manque d’éducation des filles a des conséquences directes sur la famille et sur la société : Mortalité, pauvreté, malnutrition… sont les conséquences du sexisme que subissent les femmes en matière d’éducation.


Ces données devraient nous amener à nous interroger et à évaluer les avantages et les inconvénients d’un meilleur traitement des filles, notamment en ce qui concerne l’éducation. J’ai déjà entendu dire que si les femmes ne travaillaient pas, il y aurait moins de chômage… Or la scolarité a aussi pour but de permettre l’accès à l’emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi est certainement plus élevé lorsque les femmes travaillent. Il est donc possible que le travail des femmes ait une influence sur le chômage (ça reste à vérifier). Mais nous venons de voir que le manque d’éducation des filles a des inconvénients plus graves que le chômage : mortalité infantile, mariages forcés, pauvreté et famine… Ainsi comprenons que contrairement au discours dominant, l’émancipation des femmes a moins d’inconvénients que le sexisme.


Notons que quand bien même un pays favorise l’accès des femmes à l’éducation, les inégalités demeurent. Les enquêtes PISA de l’OCDE ont démontré que même lorsque les filles étaient scolarisées, et qu’elles avaient un niveau équivalent à celui des garçons, seule 1 fille sur 20 envisageait de travailler dans le domaine des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM) alors qu’1 garçon sur 5 se dit intéressé. Selon l’OCDE cela résulte : « des préjugés entretenus, sciemment ou non, par les parents, les enseignants et les employeurs. »[11] Or ces secteurs sont les plus rémunérateurs.


Même formées et qualifiées, les femmes sont moins favorisées dans l’accès au travail. En France, en 2015-16, les femmes étaient 56,8% à suivre des études universitaires contre 43,2% des hommes.[12] Ces chiffres devraient avoir pour conséquence l’accès des femmes à des emplois prestigieux. Il n’en est rien !


Souvent l’état du monde nous parait être une fatalité. Il est évident que ce monde est voué à la destruction et que la parole de Dieu s’accomplira dans son ensemble. Mais comprenons que sans la croyance en certaines doctrines anti-bibliques, la situation de millions de personnes serait totalement différente. Si nous nous opposions à ces doctrines, il est évident que moins de personnes souffriraient à cause de la pauvreté ou de la violence. Cela ne changerait pas la nature pécheresse des êtres humains, c’est certain. Mais n’oublions pas que l’Evangile a apporté la lumière dans le monde. Grâce à l’Evangile, les orgies, les sacrifices rituels publics, les jeux sanglants ont pris fin sans pour autant apporter une réelle conversion du cœur. Beaucoup de païens suivent naturellement des principes bibliques parce que la puissance de l’Evangile a transformé de nombreuses sociétés. Ainsi la situation de la femme dans le monde n’est pas une fatalité. Encore faut-il que nous nous opposions à ces doctrines démoniaques qui font de la femme un être humain de moindre valeur.


Sarah N.


[1] http://fr.unesco.org/themes/%C3%A9ducation-filles-femmes


[2] http://www.liberation.fr/planete/2017/10/10/scolarisation-des-filles-les-pays-ou-il-fait-moins-bon-etre-ecoliere_1601895


[3] https://www.plan-international.fr/info/actualites/news/2016-09-23-causes-et-consequences-des-inegalites-des-filles-face-leducation#


[4] http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/prizes-and-celebrations/celebrations/international-days/international-womens-day-2014/women-ed-facts-and-figure/


[5] https://www.huffingtonpost.fr/pauline-rose/education-filles-dans-le-monde_b_3954259.html


[6] https://www.one.org/fr/blog/education-des-filles-7-chiffres-frappants/


[7] http://www.thp.org/wp-content/uploads/2014/08/Epicenter-Strategy-Brochure_French_3-15-2017.pdf


[8] http://www.stop-hunger.org/fr/home/news/content-col1-area/latest-news/soiree-stop-hunger-des-donateu-1.html


[9] https://www.actioncontrelafaim.org/a-la-une/les-femmes-en-premiere-ligne-de-la-lutte-contre-la-faim/


[10] https://www.actioncontrelafaim.org/a-la-une/les-femmes-en-premiere-ligne-de-la-lutte-contre-la-faim/


[11] http://www.oecd.org/fr/education/les-inegalites-entre-filles-et-garcons-dans-l-enfance-influencent-l-orientation-professionnelle-et-les-perspectives-d-emploi.htm


[12] https://www.inegalites.fr/Les-inegalites-entre-les-femmes-et-les-hommes-en-France

1 commentaire
1 commentaire

Laisse un commentaire

Your email address will not be visible.

  Avertissez-moi des commentaires suivants

1 commentaire

  • Seb   
    15 Octobre 2018 07:38

    Dans la version BJC, Genèse ch 4 v 25 traduit " dit-il" (donc Adam) alors que la version Ostervald a traduit "dit-elle" (donc Eve). J'ai regardé sur la Bible on line mais je n'ai pas pu trouver une réponse.

    Répondre