Les Dokimos



J'ai pardonné

pere-fille.jpg

Je suis née dans une famille portugaise où la notion de famille est très importante. Dans ma famille, ma mère s’est toujours occupée de mon frère et moi. Elle était très démonstrative avec nous. Elle nous disait souvent qu’elle nous aimait, elle nous donnait beaucoup d’affection en nous faisant des câlins et des bisous. Par contre, avec mon père ce n’était pas la même chose. Bien au contraire ! Je me souviens que lorsque j’étais en primaire j’avais deux amies jumelles chez qui j’allais parfois après l’école. Un jour, alors que j’étais chez elles, leur père est rentré du travail, il les a prises dans ses bras et leur a demandé comment s’était passée leur journée à l’école. Mon père ne s’était jamais comporté de cette manière envers moi. Et donc j’ai fini par croire que mon père ne m’aimait pas. Parfois même, je prenais mon père dans mes bras mais il restait statique, du coup j’avais l’impression de l’embêter avec mes marques d’affection.


Finalement, en grandissant, je suis devenue très affectueuse avec ma mère et pas trop avec mon père. Bien au contraire, j’ai commencé à avoir des attitudes et des paroles dures envers lui. Un jour, je lui ai même dit que jamais je ne me marierai avec un homme comme lui, c’est à dire un homme dur. En effet, quand il m’arrivait de voir ma mère pleurer sans que mon père ne vienne la réconforter, je lui en voulais car pour moi en tant que mari, il devait la soutenir, lui montrer qu’il était là pour elle tout simplement.


Bref, je l’ai mis de côté et je lui ai manqué de respect sans que cela ne m’affecte outre mesure jusqu’à ce que je rencontre le Seigneur. En effet, le Seigneur m’a fait comprendre que ce n’est pas parce que mon père ne m’avait pas donné d’amour que je devais pour autant avoir un mauvais comportement envers lui et ne pas le respecter.


La Bible dit dans Ephésiens 6 du verset 1 à 3 : « Enfants, obéissez à vos pères et à vos mères dans le Seigneur, car cela est juste. Honore ton père et ta mère, c’est le premier commandement avec une promesse, afin que tout aille bien pour toi et que tu vives longtemps sur la terre ». Dieu n’a pas dit que nous devions honorer et obéir à nos parents à condition qu’ils aient un bon comportement envers nous, mais parce que c’est juste. J’avais donc un comportement qui n’était pas conforme à la Parole de Dieu, un comportement injuste. Et par conséquent moi-même je transgressais les commandements du Seigneur.


Je me suis rendu compte qu’on aime regarder nos blessures et montrer du doigt les fautes des autres mais on ne prend même pas le temps d’observer nos propres attitudes, nos propres fautes et nos propres péchés. Pourtant, le jour du jugement Dieu nous jugera par rapport à nos actes et non pas par rapport à ce que les autres nous auront fait.


Après m’avoir révélé que j’avais besoin de me repentir, le Seigneur m’a aussi permis de me rendre compte du déséquilibre qu’il y avait au sein de ma famille. Personne n’était à sa place ! Et finalement nous contribuions tous à maintenir ce déséquilibre par nos comportements.


Mon père n’était pas à sa place en tant que visionnaire et chef de famille.


Ma mère n’était pas à sa place d’épouse et de mère.


Et moi, je n’étais pas à ma place de fille qui doit honorer ses parents.


Les effets sur moi ont été désastreux : A cause de la relation déséquilibrée que j’avais avec mon père, j’ai fini par avoir peur des hommes. Et j’ai transgressé le commandement de Dieu qui m’indiquait le comportement que je devais avoir dans ma famille.


A cause de la relation déséquilibrée que j’avais avec ma mère, j’ai développé une relation fusionnelle avec elle, et cette relation usurpait la relation que je devais avoir avec le Seigneur. En effet, je me réfugiais bien plus dans les bras de ma mère que dans ceux du Seigneur. Et j’ai même fini par craindre de ne pas être une bonne épouse de peur de ne pas être à la hauteur. En effet, comme ma mère gérait tout à la maison, j’ai fini par penser que c’est ce qu’on attendait d’une épouse, et moi je ne me sentais pas capable de suivre ce modèle une fois mariée.


Mais le Seigneur m’a montré que ce n’est pas de cette manière qu’il concevait le mariage. Dans une famille, chacun a sa place. Si l’un des membres refuse d’occuper sa place cela crée un déséquilibre et tout devient bancal et fragile. De même, dans le Corps de Christ chacun a sa place. La main ne peut prendre la place du pied et le pied ne peut pas prendre la place de la main. Je ne peux donc pas être efficace à une place qui ne m’est pas assignée. Parce qu’à la place ou le Seigneur nous met, il y a des principes à respecter.


Si vous vous retrouvez dans une famille déséquilibrée, et que vous n’êtes pas à votre place, n’attendez pas que l’autre change. Si le Seigneur vous a éclairé, regagnez vous-mêmes la place qui vous a été assignée par Dieu. Comme je l’ai dit, on ne peut être efficace à une place que le Seigneur ne nous a pas confiée. L’époux ne peut pas remplir les fonctions de l’épouse et l’épouse ne peut remplir les fonctions de l’époux. De leur côté, les enfants ne peuvent remplir les fonctions des parents et les parents celles des enfants. Si vous considérez que votre épouse ne remplit pas correctement ses fonctions, et bien ne vous attardez pas sur ses défauts. N’essayez pas de retirer la paille de son œil, concentrez-vous d’abord sur la poutre qui est dans le vôtre. Commencez par remplir vos fonctions de chef de famille.


Et si en tant qu’épouses, vous considérez que votre mari ne remplit pas correctement ses fonctions, n’usurpez pas son autorité, regagnez votre place, celle que le Seigneur vous a assignée.


Aujourd’hui, je comprends pourquoi les familles sont déséquilibrées. Dans le monde on se laisse blesser et perturber facilement, c’est normal que des personnes qui ne connaissent pas Dieu puissent se retrouver dans ce genre de problèmes. Et Dieu pardonne. Mais à partir du moment où on se convertit et que le Seigneur nous éclaire, nous n’avons plus d’excuse pour occuper une place que Dieu ne nous a pas attribuée. Le Seigneur peut changer nos cœurs si on le laisse agir. La souche familiale peut être reconstruite. Mais encore faut-il le laisser nous changer et cela commence par la repentance.


Pour en revenir à mon témoignage, le Seigneur m’a aussi fait comprendre que mon père ne pouvait pas me donner quelque chose que lui-même n’avait pas reçu. Que son cœur était blessé entre autres par le fait qu’il n’avait pas reçu l’amour de ses parents et qu’il n’avait pas vécu avec eux. Aussi, mon regard sur lui a changé, je ne le voyais plus comme un homme dur et froid mais comme une personne qui avait tout autant que moi besoin de la guérison du cœur et d’être comblé par l’amour du Seigneur.


A partir de ce moment, je pensais donc que j’allais bien même s’il est vrai que lorsque j’entendais parler des personnes qui avaient vécu sans l’amour de leur père cela me touchait encore.


Malgré tout il m’arrivait tout de même d’être dure avec mon père. J’étais devenue ce que je reprochais à mon père : dure et froide. Je me souviens aussi qu’un jour on m’a demandé ce que ma mère et mon père avaient fait de bien envers moi et je n’ai rien trouvé à dire sur mon père, à part qu’il était un bon travailleur !



pere-filleFinalement, il y a un peu plus d’un an, le Seigneur a permis une situation où je pleurais et mon père est venu me réconforter, il m’a prise dans ses bras. A ce moment là, je n’avais qu’un mot qui me venait du plus profond de mon cœur : « pardon ». Il n’a pas compris pourquoi je lui demandais pardon et je lui ai donc expliqué que je lui en voulais de ne pas m’avoir donné l’amour dont j’avais besoin. Je me suis senti comme une petite fille dans ses bras. Je lui ai dit que je l’aimais et il m’a dit qu’il m’aimait aussi. Cela a été une délivrance pour moi. Depuis, je ne ressens plus d’amertume, ni de colère contre lui. Je sais qu’il n’est pas parfait et qu’il a besoin de l’amour du Seigneur car Lui seul est capable de combler nos cœurs. Nul n’est parfait à part Lui. Donc j’ai appris que la délivrance du cœur passe par la repentance, d’abord envers Dieu, et ensuite par le fait de pardonner à ceux qui nous ont blessés. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi demander pardon à ceux que nous avons blessés pour être totalement délivrés de l’amertume et de la colère.


A travers mon expérience, j’aimerai simplement encourager chacun à rester à sa place.


J’aimerai encourager les enfants à ne pas manquer de respect à leurs parents. Même si vos parents sont difficiles, continuez à les respecter, ayez une bonne attitude envers eux, honorez-les.


Parents, ne mettez pas de côté l’affection et la tendresse vis-à-vis de vos enfants. Prenez-les dans vos bras, dites-leur que vous les aimez car c’est important qu’ils se sentent aimés. Il ne faut pas simplement mettre l’accent sur l’éducation. Il faut être équilibré. Encouragez-les, aidez-les à grandir dans l’amour et la crainte du Seigneur. Donnez un bon exemple à vos enfants.


Femmes, soyez soumises à vos maris, respectez-les. Même si vos maris ont du mal à prendre leurs responsabilités, respectez leur place de chef, ne l’usurpez pas. Laissez le Seigneur changer vos cœurs, ne soyez pas des femmes dures et querelleuses. Apprenez à être douces envers vos maris même s’ils sont difficiles. Comme la parole le dit, ils peuvent être gagnés si votre conduite est pure et accompagnée de crainte.


« Femmes, soyez de même soumises à vos maris, afin que si quelques-uns n’obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans paroles par la conduite de leurs femmes, lorsqu’ils verront la pureté de votre conduite, accompagnée de crainte » 1 Pierre 3 :1 à 2.


Maris, aimez vos femmes, donnez-leur de la valeur. Ce sont des vases fragiles, elles ont besoin d’amour, de tendresse et de douceur. Ne soyez pas des hommes irresponsables, soutenez votre famille, défendez-la, car c’est à vous d’aller à l’affront.


« Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. Enfants, obéissez à vos pères et à vos mères en toutes choses, car cela est agréable au Seigneur. Pères, n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils ne se découragent pas » Colossiens 3 :18 à 20.



Je remercie le Seigneur d’avoir guéri mon cœur, de m’avoir appris à pardonner selon Lui et aussi de m’avoir révélé mes fautes et mes péchés afin que je puisse me repentir et demander pardon. Je lui suis reconnaissante de m’apprendre chaque jour à aimer. Que Jésus soit glorifié, c’est Lui et Lui seul qui nous donne la force de pardonner car de nous-mêmes c’est impossible ! Le pardon est véritablement une puissance qui libère. Ayons un cœur sincère envers Lui, ne faisons pas semblant. Ouvrons-Lui notre cœur.


A Lui soit toute la gloire, l’honneur et la majesté pour l’éternité !


« Mais soyez doux les uns envers les autres, pleins de compassion, et vous pardonnant les uns aux autres, ainsi que Dieu vous a pardonné par Christ » Ephésiens 4 : 32.



Elodie

4 commentaires
4 commentaires

Laisse un commentaire

Your email address will not be visible.

  Avertissez-moi des commentaires suivants

4 commentaires

  • prislaine   
    15 Juin 2016 18:54

    Je dis amen à cet encouragement. J'aimerais juste ajouter pour les chrétiens qui sont dans certaines familles africaines, mêmes chrétiennes, où le verbe "aimer" n'est pas conjugué. N'attendez pas que les parents disent je t'aime mon enfant. En effet, dans certaine culture ces paroles ne sont pas faciles à être prononcées, hélas! C'est juste culturel, la aussi on a besoin que Jésus fasse quelque chose. Pour certains ce sont des choses d'occidentaux, des choses que l'on voit à la télé, ou encore c'est gênant.
    N'ayez pas honte de commencer à dire à vos parents" je t'aime", certainement qu'ils emboiteront le pas.
    J'exhorte en même temps les chrétiens à se poser cette question," quelle est la dernière fois que j'ai dit à un être qui m'est chers je t'aime? "Faites le sans attendre qu'on vous le dise et qu'il y'ait même un retour de l'autre..
    Dans la paix.

    Répondre
  • une soeur   
    15 Juin 2016 19:51

    Bonsoir! Je suis origine de la Pologne, pourtant le: je t aime n a jamais été dit ni manifesté! Se n'est pas que dans les familles africaines, j en suis la preuve vivant, ce n est pas réserve a tel ou tel pays.tout dépend comment tes grands parents cet parents ont été élevé ! J ai côtoyée beaucoup d'Africains, d antillais, de maghrébins, dans ma jeunesse. Tout dépends comment tes parents ont grandit. Bon enseignement, comme d habitude.merci Seigneur pour tes enseignements.

    Répondre
  • Jennfer D.   
    30 Juin 2016 14:41

    Très beau témoignage ! Le Seigneur Jésus est le Dieu de la famille car c'est Lui qui l'a instauré.
    Il est vrai que dans la famille le dialogue et le pardon sont essentiels pour maintenir la paix et l'amour.
    Je bénis le Seigneur pour ce témoignage très édifiant.

    Répondre
  • greg2jesus   
    16 Août 2016 08:24

    Je remercie le Seigneur, ma sœur, de t'avoir mis ce témoignage à cœur. Bien que nous n'avons pas encore d'enfant, je me vois un peu dans ce que tu décris sur ton père. Oui je suis parfois dur et froid. oui je suis faillible et seul Jésus peut me libérer. J'ai parfois du mal à pardonner. "Père, libère-moi et pardonne-moi afin que je sois selon Ton caractère et non selon ce que nous avons hérité de nos pères. Au Nom de Jésus-Christ. Amen"

    sois bénie ma soeur

    Répondre