Les Dokimos



Devenir une seule chair: 2ème partie : Le mode d’emploi divin

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« Voici ce que mon âme cherche encore, et que je n'ai point trouvé, J'ai trouvé un homme entre mille ; mais je n'ai pas trouvé une femme entre elles toutes » Ecclésiaste 7 : 28.

Vous m'en voyez désolé, cher Ecclésiaste, mais depuis, la plupart des jeunes hommes ont abandonné les recherches. Ils ne sont pas devenus insensibles à l'idée de conquérir la femme idéale mais, vu les critères à remplir pour la séduire, ils ne se sentent pas à la hauteur. Alors, s'estimant incapables d'assumer le rôle du prince charmant, les plus ambitieux d'entre eux se contentent d'être au moins de beaux amants...

Par sa nature individualiste et concurrentielle, la société a fait du couple un symbole de réussite sociale ; dès lors, la vie conjugale s'expérimente – ou se consomme – en vue d'une vie prospère. Puisqu’ être en couple, c'est être heureux, et que le bonheur n'a pas – non plus – de temps à perdre, alors autant « concrétiser » sans plus attendre ; pour la suite, on verra bien comment l'amour évoluera... Ce n'est donc pas toujours dans l'espoir d'être en couple que les hommes et les femmes se donnent des opportunités, mais plutôt dans l'objectif d'obtenir son couple. Et pour mériter son couple, les mœurs modernes exigent non seulement d'avoir du charme, mais aussi d'être habile en matière de sexe...

Parmi ceux et celles qui préfèrent prendre leur pied au lieu de se prendre la tête, beaucoup de personnes, devenues des athées en amour – par frustration ou par déception – assouvissent leurs besoins sexuels dans le cadre de l'amitié ou de « l'entraide solidaire » (plan Q, sexfriends...). Ces tandems, qu'on pourrait qualifier de ''couples non-pratiquants'', vivent une relation où seul le sexe est partagé. Sans tenir compte des aléas affectifs ou spirituels, ils donnent la priorité à leur épanouissement personnel sans réaliser que « celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante » (1 Timothée 5 : 6).

Face à ces conceptions du couple, les Évangiles nous rappellent tout d'abord qu’« au commencement, il n'en était pas ainsi » (Matthieu 19 : 8), car lorsque la femme fut amenée vers l'homme, celui-ci ne s'est pas attardé en premier lieu sur son charme ou sa sensualité, mais son comportement témoigne plutôt qu'il s'est reconnu lui-même : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair !» (Genèse 2 : 23). La révélation d'Adam dévoile, par rapport à l'union charnelle, qu'avant de connaître (ce qui implique de s'attacher à quelqu'un), il peut s'avérer intéressant de se connaître (ce qui implique de devenir quelqu'un). Autrement dit, pour assumer une relation, il y a une certaine maturité à avoir, maturité qui se manifeste entre autres par le respect du corps et le sens de l'engagement.

« Un soir, David se leva de sa couche ; et, comme il se promenait sur le toit de la maison royale, il aperçut de là une femme qui se baignait, et qui était très belle de figure » 2 Samuel 11 : 3.

Quand il est tombé sous son charme, David ne connaissait rien de cette femme, ni sa personnalité, ni son statut social, ni son métier, ni sa réputation, ni même son nom. Seules ses formes ont éveillé ses désirs et l'ont poussé au péché... Dans cette histoire, comme pour une infinité d'exemples, on ne peut nier que l'attirance sexuelle est due aux atouts corporels, et qu'un corps avec de belles formes suffit amplement à provoquer des pulsions. D'ailleurs, même les anges déchus ont succombé aux charmes des corps féminins.

« Les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femme parmi toutes celles qu'ils choisirent » Genèse 6 : 2.

Compte tenu de son potentiel de séduction, il est devenu courant d'utiliser le corps comme valeur ajoutée (hôtesse, présentatrice...), comme outil de travail (prostitution, strip-tease...), ou même comme une arme de guerre (Samson et Dalila...). Quand on voit comment les pulsions sexuelles rendent les hommes prévisibles et influençables, on ne s’étonne pas de ce que le corps soit souvent exploité dans l'art de la manipulation. Il devient donc nécessaire de gagner en maturité, de telle sorte qu'on ne soit pas perturbé par des pulsions sexuelles, et qu'on sache maîtriser son corps selon l'appel qu'on a reçu du Seigneur.

Pour cerner la place du sexe selon la vie de l'Esprit, il est nécessaire de percevoir le corps selon 2 principes :

Le corps est pour le Seigneur (1 Corinthiens 6 : 13)

" Mon corps m'appartient". Cette expression qui inspira initialement l'émancipation féminine des années 70, s'est imposée dans la culture populaire et a fini par représenter, tant pour les hommes que pour les femmes, la libre disposition de leur propre corps. Avec la recrudescence de l’hyper sexualisation, de la prostitution, de l'IVG, de la GPA, de la PMA, de la chirurgie esthétique, et de l'utérus artificiel (procréation hors du corps) qui pointe le bout de son nez, on se rend compte qu'une fois livrées à elles-mêmes – ou plus précisément à la liberté du corps –, nos sociétés modernes font du corps un instrument de jouissance personnelle. Dans un monde où le corps n'est qu'une propriété privée, la sexualité se vit comme une pratique banale qui, dépourvue de son aspect intime, ne trouve de l'intérêt que dans une prétendue estime de soi, dans ce cas de figure, il appartient à chacun d'appréhender un monde sexualisé en multipliant les expériences (libertinage, masturbation, course à l'orgasme, etc.). Bien sûr, il appartient naturellement à chacun de disposer de son propre corps, mais ceux qui pensent jouir de cette liberté en se livrant aux plaisirs sexuels font fausse route. Comme ils sont focalisés sur la satisfaction de leurs désirs, ils finissent par s'approprier le corps en dépit de celui qui l'a créé.

« Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu (...) Dieu les a livrés à l'impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ; en sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs propre corps » Romains 1 : 22-32.

Ce ne sont plus eux qui dirigent leurs corps, mais ce sont leurs corps qui les dirigent. De plus, le fait d'avoir expérimenté diverses pratiques avec divers partenaires ne rend ni plus sage, ni plus mature, bien au contraire : dans un corps avide de sexe se cache un cœur enflé d'orgueil, surtout qu'il n'y a pas mieux qu'un orgueil bien nourri pour nuire à une relation...

Les pulsions éprouvées par l’homme sur les attraits corporels sont dues à la convoitise des yeux, et – surtout – aux penchants du cœur.

« Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté du Père demeure éternellement » 1 Jean 2 : 16-17.

Bien sûr, les chrétiens ne sont pas les seuls concernés face aux pulsions sexuelles, et il existe dans le monde beaucoup de méthodes ou de modes de pensée qui proposent des moyens de se contrôler, mais seul l’Évangile présente la maîtrise de soi comme un fruit de l'Esprit, une œuvre que Dieu opère dans le cœur de ceux qui le connaissent. Notre attitude vis-à-vis du corps va donc dépendre des dispositions du cœur. Ceux qui sont sensibles aux exigences de la chair auront tendance à séparer le corps de l'esprit, comme si le corps physique n’était qu’une enveloppe extérieure n’ayant aucune part à la vie spirituelle. Ils seront donc plus enclins à vivre leur sexualité selon les penchants de leur cœur – principalement de leurs sentiments – stimulés par l'amour de soi. Alors que l'amour du Père, qui réside dans le cœur de ceux qui ont accepté le Fils, incite à reconsidérer la sexualité selon la volonté de Dieu, à s'engager dans une vie où le corps et l'esprit se concilient, et glorifient Dieu par le Saint-Esprit.

« L'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » Romains 5 : 5.

Étant ainsi devenus des temples du Saint-Esprit, nous sommes appelés à témoigner notre amour pour le Seigneur dans la manière de traiter notre corps. Et, contrairement à ce qu'on imagine trop souvent, le sexe est loin d'être pour Dieu une pratique honteuse qu'il faudrait mépriser. Bien au contraire, la sexualité a justement été créée par Lui et pour Lui. Ainsi, elle n'est pas destinée à être bannie de la vie de l'Esprit, mais à retrouver son caractère originel.

En tant que temples de l'Esprit, nous sommes censés rendre grâce au Seigneur en Lui offrant nos corps, comme Il s'est offert Lui-même.

« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte agréable » Romains 12 : 1.

Il s'agit de s'engager dans une vie de consécration qui se traduit, au niveau du corps, par des actes d'obéissance. Le témoignage chrétien paraît souvent comme une discipline ascétique, qui rabaisse toute notion corporelle à des préceptes d'interdits – Ne fais pas ci ! Ne fais pas ça ! –, mais le Père attend de nous, en ce qui concerne la sexualité, à ce qu'on observe le principe suivant : Préserve ton corps dans la pudeur et respecte celui de l'autre. Autrement dit, faire preuve de retenue, conscients que nos parties intimes sont réservées au cadre intime de la vie conjugale et non destinées aux faveurs d'une société individualiste. Et d’autre part, considérer le corps de l'autre selon l'estime de Dieu, et non selon celle des hommes :

« La femme n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est le mari ; et pareillement, le mari n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est la femme » 1 Corinthiens 7 : 4.

Une fois réconciliés avec Dieu, nous commençons à marcher dans l'obéissance. Cependant, les tentations restent là, et elles se manifestent parfois avec une intensité accrue. Il devient donc primordial de ne plus nous appuyer sur notre propre force pour les dominer, mais de prendre conscience de nos faiblesses, de nos mauvais penchants, et de les soumettre à la Croix, là où nous trouvons le pardon pour le passé et une force nouvelle pour vivre avec pureté.

« Ainsi donc, frères, nous ne sommes plus redevables à la chair, pour vivre selon la chair » Romains 8 : 12.

Quand, voulant devenir ses serviteurs, on se voue à Dieu, ce dernier nous affermit par son Esprit.

Le Seigneur est pour le corps (1 Corinthiens 6 : 13 bis)

Tandis que les autorités publiques se contentent de mettre à disposition des préservatifs contre les risques des MST, ou des pilules contraceptives pour éviter les grossesses non désirées, les Évangiles s'attaquent à l'impudicité, la présentant comme un péché contre le corps, car Le Seigneur bannit celui qui souille intentionnellement son propre corps.

« L'impudicité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs... c'est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion » Colossiens 3 : 6.

Mais face à tant de sex-appeal présent dans les médias et dans notre quotidien, il est de moins en moins évident de se préserver ou de fuir l'impudicité, et inévitablement, beaucoup finissent par y succomber. Après avoir cédé à la tentation, les uns ont tendance à se faire une raison sur leur impuissance vis-à-vis du péché, en continuant à vivre leur vie sans plus chercher à lutter contre leur propre nature ; quant aux autres, accablés par la honte ou la culpabilité, ils finissent par se considérer trop indignes pour être reconnus par le Seigneur, et bien qu'étant sensibles au message de l'Evangile, ils restent en quête de pardon. Aussi bien pour les uns que pour les autres, la situation parait sans issue, mais contrairement à ce qu'ils croient, le Seigneur ne les a ni abandonnés, ni rejetés. A cause des actes immoraux qu'on peut faire avec le corps, l'erreur que commettent ceux qui en éprouvent du regret est de trop se focaliser sur leur faiblesse.

Or, le salut ne concerne pas ce que nous faisons, il se base sur ce que le Seigneur a fait. Il est tout à fait naturel que le péché produise un sentiment de honte. Mais au lieu de sombrer dans la peur d'être jugés par Dieu – ou par les hommes – écoutons les Évangiles qui nous invitent à invoquer le nom du Seigneur, car dans le Royaume des cieux, ce n'est pas ce que fait le corps qui fait la différence, mais ce que croit l'esprit.

« Il survint de chez le chef de la synagogue quelqu'un disant : 'Ta fille est morte, n'importune pas le maître', mais Jésus, ayant entendu cela, dit au chef de la synagogue :'Ne crains pas, crois seulement' » Luc 8 : 50.

Le Seigneur ne prend aucun plaisir à condamner le méchant ; il nous encourage à renoncer à notre ego, à notre vanité et à nos suffisances, pour nous accorder Sa miséricorde. Nous ne sommes pas censés mériter la paix qu'Il nous donne, mais nous n'avons tout simplement qu'à l'accepter telle quelle.

« Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique : 'Tes péchés sont pardonnés', ou de dire : 'Lève-toi, prends ton lit, et marche' ? » Marc 2 : 5.

Alors qu'à l'époque, les pharisiens avaient plus de mal avec la rédemption apportée par Jésus qu'avec sa puissance de guérison, il est devenu aujourd'hui plus aisé d'entendre : « T'es péchés sont pardonnés !» que d'entendre : « Sois pur ! ». Malheureusement, à l'instar de l’Église médiévale et du néo-platonisme, on s'entête à croire que Dieu ne porte pas d'intérêt au corps et qu'il limite son champ d'action à l'âme et à l'esprit. On a du mal à concevoir que Le Seigneur puisse fortifier le corps, alors que Le Père l'a rendu digne de Sa gloire en y faisant habiter son Esprit et en nous livrant celui de son Fils.

« Vous avez été rachetés à un grand prix » 1 Corinthiens 7 : 23.

Si nous avions conscience de notre valeur aux yeux de Dieu et de notre identité en Christ, nous serions beaucoup moins enclins à nous laisser corrompre. Dieu ne compte pas seulement purifier nos esprits et nos âmes, c’est tout notre être qu’il veut sanctifier ; il nous est donc nécessaire de lui consacrer nos corps afin d'en faire des membres de Christ. Lorsque l'Esprit entame l’œuvre de la Croix dans le cœur d'un croyant, il intervient au niveau de son mode de pensée et de ses désirs, afin qu'il ne vive plus pour lui-même, mais pour le Seigneur. C’est alors que le croyant portera de moins en moins d'intérêt à toutes ces pratiques qui n’honorent pas le corps de Christ, et il veillera à ne pas se mettre en position de faiblesse.

Au-delà de la sanctification, le Père veut amener ses enfants à la victoire sur le péché.

« Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » Galates 5 : 24.

Étant donné que la chair a été crucifiée, le péché ne trouve plus de réceptacle pour stimuler le corps. Ainsi, ce qui était auparavant corps de péché devient inapte à la rébellion. Pour que cette grâce se concrétise dans nos vies, nous devons saisir cette réalité par la foi – active, et non passive – autrement dit, il ne faut pas se contenter de haïr le péché pour le surmonter ; cette haine doit laisser place à une attitude plus déterminée : la confrontation – dont la principale stratégie est paradoxalement de fuir l'impudicité. Lutter contre sa propre nature semble pour le moins complexe, mais ceux qui se consacrent à l’Éternel ne se retrouvent pas seuls dans ce combat. Après avoir saisi leur identité en Christ, ils réalisent que ce combat n'est même plus le leur.

« Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce ». Romains 6 : 14.

Si nous nous donnons pleinement à Dieu, convaincus qu'Il nous a déjà rendus vainqueurs sur le péché, alors notre cœur attribuera plus d'importance à la joie du Seigneur qu'au plaisir du sexe. L'Esprit nous aidera alors à traiter notre corps avec maturité afin de nous préparer à une vie conjugale conforme au témoignage du Christ.

« C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Car jamais personne n'a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église » Éphésiens 5 : 28-29.

Mais ce témoignage nécessite que nous accordions aussi de l'importance pour l'engagement.

« Si un homme séduit une vierge qui n'est point fiancée, et qu'il couche avec elle, il paiera sa dot et la prendra pour femme » Exode 22 : 16.

A l'image de la loi de Moïse, les traditions abrahamiques autorisent la sexualité exclusivement dans le cadre du mariage. Bien que ce précepte n'ait pas toujours fait l'unanimité au cours des siècles, la chasteté demeura considérée comme un principe moral noble et respectable. Mais depuis 4 ou 5 décennies, entre le culte du plaisir, l'essor du concubinage, la législation des unions gay, les sites de rencontres extra - conjugaux, le taux d’infidélité et les déceptions nuptiales, on ne voit plus où est l'intérêt de préserver sa sexualité pour la vie conjugale. D’autant plus qu'avec la conjoncture actuelle, il ne serait pas étonnant que les agences matrimoniales finissent par proposer des formules Mariage-Noces-Divorces. Il faut dire qu'avec la libération des mœurs, l’époque où le mariage figurait comme modèle familial est révolue. Il suffit maintenant d'être en couple pour se construire – et se consommer...

Alors que la pression sociale pousse les jeunes à se dépuceler le plus tôt possible, demeurer vierge frise le ridicule. Il reste bien encore des sceptiques qui, voyant la débauche d'un mauvais œil, préfèrent ne pas se livrer aux ''excès de lit'' et garder leur virginité pour le mariage, mais, dans un monde qui bouge – en va-et-vient –, être un PAM (''Pas Avant le Mariage'') est un gros défi. Il faut donc se contraindre à prendre de plus en plus de précautions, comme éviter les mauvaises fréquentations, ou fuir toutes situations potentiellement compromettantes. L'abstinence pouvant s'avérer pesante, il arrive que certains s'engagent à la hâte dans le mariage avec une mauvaise conception du couple. Or, ''virginité'' ne rime pas avec ''maturité'', ainsi, qu'on soit libertaire ou sectaire, se focaliser principalement sur la sexualité pour appréhender un mariage mène à l'impasse. Tout le monde peut avoir envie de se marier, mais quand les attentes sexuelles prédominent sur l'entente mutuelle, l'harmonie du couple se trouve menacée...

« Refuse les jeunes veuves, car, lorsque la volupté les détache de Christ, elles veulent se marier, et se rendent coupables en ce qu'elles violent leur premier engagement (foi en Dieu)». 1 Timothée 5 : 11-12.

Le sexe a été institué pour le mariage, non le mariage pour le sexe, et contrairement au permis de conduire, le mariage n'est pas un permis de se faire plaisir. Ainsi, avant de savoir comment préserver sa sexualité pour le mariage, il serait plus judicieux de comprendre pourquoi le sexe devrait être réservé au cadre du mariage.

Quand un homme et une femme décident de faire vœu de mariage, c'est qu'ils comptent – habituellement – témoigner de leur amour aux yeux de leurs prochains. Compte tenu des épreuves qui attendent un couple (bâtir un foyer stable, subvenir aux besoins familiaux, cultiver la communication, combler le besoin d'affection, sans parler des mauvaises surprises – au lit ou ailleurs – qui seront nombreuses), il est normal que les intéressés s'assurent de leur amour mutuel avant de se marier. Mais dans une société où l'amour se confond avec les flirts et les désirs, sur quelle base la relation peut-elle se fonder ?

Selon ce que Roméo et Juliette nous ont prescrit, à savoir : « l'amour excuse tout, accepte tout – même le péché !? », toute pratique sexuelle ou mariage atypique se justifie au nom de l'amour, et du moment où il y a consentement, tout jugement ou critique contre cet amour inviolable est à bannir. Avec le consentement mutuel comme fondement légitime du couple, il appartient aux amoureux de construire leur relation à leur image. Cependant, mêlées à la logique consumériste du libéralisme et du libertinage, leur sensualité suppose que l'amour ne peut exister que par le sexe et pour le sexe, selon qu'il est dit : « L'amour se concrétisera par le sexe ». Et leurs passions finissent donc par se conformer à un romantisme empreint de la formule hollywoodienne : « Aimer = Baiser ». Le mariage, dans tout ça, semble être devenu un 'plan de couple' : on s'y engage avec une caution d'émotion, on l'évalue selon le taux de jouissance annuel, l’issue fluctue selon la spéculation affective, d’autant plus que, si les circonstances le permettent, il est toujours possible d'accorder crédit à d'autres saveurs. En bref, non satisfait d'avoir dénaturé le mariage, le sexe se donne le droit de définir les règles de l'amour.

« Que te dirais-je, fils de mes entrailles ? Que te dirais-je, mon fils, objet de mes vœux ? Ne livre pas ta vigueur aux femmes (...) » Proverbes 31 : 2-3.

Maintenant que le sexe a acquis la mainmise sur le bien-être du couple, les relations sexuelles se sont tellement banalisées – comme si tout le monde couchait selon les mêmes protocoles – que tout est misé sur les sentiments pour pimenter le couple. A croire que les prémices, les péripéties, l'apogée, le déclin, et la ruine des relations amoureuses ne dépendent que des battements du cœur...

« L'amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le séjour des morts » Cantique des Cantiques 8 : 6.

Prétendre que l'amour est plus fort que tout ne mène à rien, si on se laisse abattre par les sentiments. En effet, un foyer ne se gère pas au feeling, et les difficultés telles que les malentendus, les incompréhensions ou les crises de jalousie ne se surmontent pas avec du charisme. Au contraire, une mauvaise conception de l'amour est néfaste pour l'équilibre et la complicité d'un couple. Face à toutes ces confusions, il y en a qui, devenus pessimistes à l'idée de vivre un jour une histoire d'amour, s'efforcent de se préserver des histoires de cœur en refoulant leurs sentiments. Mais ils ne réalisent pas que contrairement au dicton, l'amour n'a jamais aveuglé personne, c'est la peur de perdre ce qu'on aime qui nous fait fermer les yeux. Tout compte fait, ceux qui comptent se marier devraient prendre le temps d'apprendre à aimer – oui, oui, ça s'apprend ! Avant d'apprendre à baiser.

« Dis que les femmes âgées (…) doivent donner de bonnes instructions, dans le but d'apprendre aux jeunes femmes à aimer leur maris (...) » Tite 2 : 3-4.

Pour appréhender une relation, il faut tout d'abord prendre conscience que l'amour se manifeste dans tous les domaines du cœur, et pas seulement au niveau des sentiments. D'ailleurs, si l'amour n'était qu'une affaire de sentiments, même le fameux commandement de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres » (Jean 13 : 34) n'aurait aucun sens, puisque personne n'a la capacité de ressentir ce qu'il veut, quand il veut, pour qui il veut. L'amour ne se réduit pas à se laisser ballotter sur les vagues des sensations, il consiste à s’investir pour ce qu'on espère. En somme, aimer, ce n'est pas ressentir, c'est s'offrir, c'est-à-dire qu'on décide, de sa propre volonté et de son propre chef, de donner son cœur à une personne, au point que notre être entier en soit affecté. Ainsi, l'amour est un choix qui influence nos affections comme nos conceptions. C'est justement ainsi que la Bible nous invite à adorer Dieu.

« Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » Deutéronome 6 : 5.

Bien sûr, la relation maritale reste une affaire de sentiments, mais une affaire où l'amour et le désir se combinent, sans jamais – AU GRAND JAMAIS – se confondent. Car contrairement à l'amour qui consiste à éprouver des sentiments pour l'autre, le désir consiste à éprouver des sentiments par l'autre, c'est-à-dire que le désir prend forme grâce à l'impression que l'autre nous donne de nous-mêmes. Lorsqu'un jeune homme, par exemple, désire gagner une belle demoiselle, c'est parce que la "conquête" dont elle serait l'objet lui donnerait le sentiment d'être fort, respectable, ou honoré. Il en est de même pour une femme qui se sentirait valorisée à l'idée d'appartenir à un homme distingué. Le désir se transformerait ensuite en amour véritable – ou pas. Pour résumer, si c'est par amour que le cœur choisit de se donner à l'autre, c'est par le désir que ce même cœur réalise ce qu'il espère de l'autre. Il est donc important, par rapport à l'engagement du mariage, que nos choix de vie ne soient pas basés sur ce qu'on attend des autres, mais sur ce que nous pouvons apporter nous-mêmes à notre prochain. Dès lors, ce ne sont plus les sentiments en eux-mêmes qui posent problème, mais le fait qu'on les laisse diriger notre tête, au point de baser nos décisions sur du ressenti... Nous ne pouvons effectivement pas contrôler les mouvements des sentiments, mais avant de se choisir un partenaire de vie (ou de lit), qui laissera des traces aussi bien dans le cœur que sur le corps, il serait sage de savoir au moins quelle vie on veut mener...

Pour ceux qui ont reçu la vie en Jésus, le choix du conjoint est avant tout une question de patience, ce qui n'implique pas qu’il faille attendre le plus longtemps possible, mais qu’on soit conscient qu' « il y a un temps pour tout, un temps pour toutes choses sous les cieux » (Ecclésiaste 3:1).

Le Seigneur compte bien nous amener à nous engager dans le mariage, et c'est même une joie pour Lui. Cependant, face aux déceptions amoureuses, aux harcèlements sexuels, aux manipulations émotionnelles, aux violences conjugales qu'on ait pu subir ici ou là – directement ou indirectement – il n'est pas évident pour les célibataires d'accorder leur confiance à une tierce personne, d’autant plus qu'ils seront appelés à se livrer envers leur conjoint de la même manière que Christ s'est donné pour son Église. Les peines du passé pouvant peser sur les désirs d'avenir, « il est bon que le cœur soit affermi par la Grâce » (Hébreux 13 : 9), avant que nous soyons déclarés ''maris et femmes''.

L'amour que Jésus-Christ a manifesté à la Croix n'est pas le fruit d'un coup de foudre, mais en donnant le coup de grâce au péché, il est devenu racine de justice.

« Venez, retournons à l’Éternel, car il a déchiré, mais il nous guérira. Il a frappé, mais il bandera nos plaies. Il nous rendra la vie dans deux jours ; le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons devant Lui » Osée 6:1-2.

Ceux qui ont reçu cet amour sont appelés à y répondre par une repentance avec humilité, une obéissance sincère, et une patience persévérante, de telle sorte que la Parole puisse réformer nos conceptions sur la vie de couple. La relation qu'on développe avec Dieu nous enseigne à nous confier en Celui qui sonde les cœurs, bannissant pour le coup toutes craintes relatives aux prestations sexuelles. Pour édifier nos cœurs conformément au témoignage du Fils, l'Esprit nous sensibilise à la sincérité du Père. L'amour se concrétise par la sérénité, la fidélité et la confiance, car un amour qui n'est pas véritable est semblable à une noix de coco sans eau : 'Dans notre soif d'amour, on s’investit encore et encore... Et tout devient vide de sens'.

« Qui demeurera sur ta montagne sainte ? Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice et qui dit la vérité selon son cœur » Psaumes 15 : 1.

Avec le temps, bien que le chemin soit parsemé de belles figures qu'on voudrait s'approprier comme compagne ou compagnon, l'Esprit nous conduira vers celui ou celle qu’Il a préparé(e) pour nous. Ayant reconnu le conjoint comme une grâce de l’Éternel, c'est avec foi et intégrité qu'on s'apprêtera à s'engager avec lui. Puisque le mariage est censé être à l'image de la relation entre le Christ et son Église – ou entre Dieu et son peuple – il sera nécessaire pour les futurs époux que leur mariage soit basé sur les principes d'une alliance. Ils révèlent ainsi que le monde des mariés appartient à ceux qui sondent et assument leur choix, et non à ceux qui s'assurent d'avoir – encore ? – des sentiments. Quant à la sexualité lors des fiançailles, les promesses de mariage font souvent figure d'une bonne excuse pour céder à la tentation, mais des fiancés qui savent s'attendre cultivent un mariage qui promet. En effet, la patience est primordiale pour qu'un mariage soit réussi, se préserver est ainsi un moyen propice pour le préparer. On gagne plus à apprendre à s'aimer paisiblement qu'à prendre le risque de se culpabiliser inutilement. En outre, donner à l'autre du plaisir n'est pas forcément dû à un amour sincère, alors que l'obéissance à Christ reste en soi une preuve d'amour.

« Si vous m'aimez, gardez mes commandements » Jean 14 :15.

En réalité, la quête de l'âme sœur n'est pas une affaire de romance ou de performance, mais une question d'espérance. Ceux qui s'appuient sur l'amour – élevé au-dessus de tout – auront tendance à s'aventurer dans une relation sans foi ni loi livrée à elle-même, façonnant leur entente sexuelle selon leurs passions et leurs envies. Mais s'ils ont du mal à s'accepter l'un l'autre tels qu'ils sont réellement, ils auront beau laisser leur cœur guider leurs pas que leur couple entamera son déclin à la première déception sentimentale. Ceux qui se contentent de ne croire qu'en ce qu'ils voient (comme à un corps sensuel ou à un portefeuille bien rempli), ceux-là n'auront pas trop de mal à trouver chaussure à leur pied. Cependant, s'ils ne prennent pas la peine de cultiver leur complicité, la crainte de ''perdre les mérites'' (pertes comme le chômage, l'impuissance, etc.…) pourrait, avec le temps, porter atteinte à leur confiance mutuelle, au point que la relation finisse par se rompre sous la pression...

Loin de nous assurer une vie de couple sensuelle et prospère, La Parole nous appelle à « ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais à la placer en Dieu, qui ressuscite les morts » (2 Corinthiens 1 : 9). Afin que, dans la patience, nous apprenions à accepter le futur conjoint tel qu'il sera – comme Dieu nous a nous-mêmes acceptés – à pratiquer la miséricorde au sein de notre couple et à être intègres dans nos engagements. Jésus, par sa résurrection, nous offre une espérance vivante, dans laquelle nous trouvons une nouvelle identité, avec la force et l'envie de se préserver en vue d'un mariage béni, et où la sexualité trouve son sens principalement dans le don de soi.

Au fond, qu'on fasse don de son corps dans le but de séduire, ou qu'on voue son âme à Celui qui sonde les cœurs,

la relation qu'on aspire à vivre dans le couple se mesure à la hauteur de notre espérance.

LE MARIAGE : UNE ALLIANCE DIVINE

« Celui qui trouve une femme trouve le bonheur ; C'est une grâce qu'il obtient de l’Éternel » Proverbes 18 : 22.

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Il y a peut-être anguille sous roche, cher roi Salomon, mais à les entendre, beaucoup de mariés pensent plutôt avoir trouvé le malheur ! Ils sont bien conscients que les perles rares peuvent aussi avoir des défauts, mais, hormis le maire et le prêtre, il semble que personne n’a su leur expliquer dans quoi ils s'aventuraient... Alors que le mariage est perçu comme le temple de la confiance, bon nombre d'époux, perdus dans leurs frustrations et leurs confusions, en ont fait une caverne d'adultère.

Les notions modernes du couple et de la famille ont pour le moins secoué les principes du mariage. Depuis qu'il n'est plus nécessaire de se marier pour se garantir une descendance légitime – et bien sûr pour connaître les joies de la volupté – le mariage a été privé de son exclusivité procréatrice. Par conséquent, longtemps perçu comme pierre angulaire de la structure familiale, le mariage devient maintenant une sorte de plus-value de la vie de couple, la cerise sur le gâteau d'une relation amoureuse. Dans ce cas de figure, il y a d'une part ceux qui se voient vivre une belle et longue histoire d'amour avant d'y placer la cerise, et d'autre part ceux qui comptent bénéficier des avantages qu'offre le statut d'époux. Alors, aussi bien pour les uns que pour les autres, il ne s'agit plus d'être marié afin de pouvoir fonder un foyer, mais de se marier pour combler une case du tableau familial. Quant à ceux qui préfèrent se marier dès leur jeune âge afin de se conformer à des principes traditionnels et/ou religieux, le mariage reste pour eux un symbole d'unité et de promesses.

Néanmoins, derrière l'initiative de s'unir par les liens du mariage se cachent des craintes et des incertitudes. Car il semblerait que le mariage soit, dans son essence, une atteinte à la liberté individuelle signant la fin de l'indépendance affective – indépendance qui se résumerait à la liberté de draguer... Et que le divorce assurerait l'abolition de l'esclavage post-nuptial – esclavage qui se comprend comme un ensemble d'engagements conjugaux. Alors, pour que les époux puissent bénéficier d'un minimum de liberté, il a fallu bouleverser les règles mêmes du mariage, de telle sorte qu'elles soient basées sur des notions d'arrangement et non plus sur des principes d'engagement. Ainsi, aujourd'hui, se marier consiste davantage à fixer les termes d'un contrat que d'établir les promesses d'une alliance. Ces nouveaux préceptes de la vie conjugale, qui révèlent à quel point la méfiance prédomine sur la confiance, ont transformé le modèle social du mariage en un conflit d'intérêts. A croire qu'il est commun pour les mariés d'aimer à la fois leur époux et de se protéger d'un conjoint potentiellement rusé et/ou instable...

Les mariages par intérêt ont évidemment toujours existé, mais ce qui est nouveau aujourd'hui, c'est que les intérêts communautaires, diplomatiques ou même familiaux n'ont plus autant leur place dans le nid nuptial ; seul le bonheur du couple doit avoir la première place. Au reste, s'il survient un sinistre (incompatibilité d'ardeur, accident de parcours, restructuration familiale non déclarée, dégâts des mots, viol à l'étalage...), il va de soi que le contrat devra être rompu, surtout s'il n'y a plus de négociation possible. Et comme le mariage moderne se contracte par le couple et pour le couple, il va de soi que ni les amis, ni la famille, ni même les enfants – et surtout pas Dieu... ! – n’auront leur mot à dire.

La Bible ne présente – heureusement ! – pas de rites particuliers pour qu'un mariage soit reconnu devant Dieu, mais la dimension qu'elle lui attribue va au-delà d'une signature, d'une cérémonie religieuse ou d'une fête nuptiale. Opportunité pour les uns, ou porteur de belles valeurs pour les autres, le mariage reste pour l'enfant de Dieu l'accomplissement de la volonté du Père. Il se définit comme une alliance entre un homme et une femme qui s’engagent à témoigner leur amour devant Dieu et devant les hommes. Il ne permet donc pas que la luxure puisse discréditer un tel témoignage.

« Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères » Hébreux 13: 4.

L'infidélité et l'impudicité sont donc vues comme deux vices sexuels qui gangrènent la vie maritale depuis l'intérieur. Pour que la confiance puisse continuer à régner dans le mariage, respect, amour et fidélité devront donc être au rendez-vous.

« Pourquoi, mon fils, serais-tu épris d'une étrangère, et embrasserais-tu le sein d'une inconnue ? » Proverbes 5 : 20.

Maintenant que les mariages durables sont devenus une espèce menacée et que la confiance cède la place à la méfiance, la fidélité se conçoit de moins en moins dans les relations conjugales. Au contraire, comme le témoigne le succès des sites de rencontres extraconjugales, l'adultère s'accepte et s'assume de plus en plus facilement dans les esprits. Tromper ne choque plus. Et puis, entre le libéralisme qui privilégie l'intérêt de l'individu au détriment du bien commun, et les nouvelles technologies qui permettent de tromper son conjoint en un clic, on se retrouve avec une foule de mariés qui, saisissant l'occasion, prennent leur place dans le monde des infidèles.

Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, la fidélité n'a pas disparu, elle a seulement changé de camp. Alors que la fidélité était au service du bien commun, via le couple et la famille, l'individualisme d'aujourd'hui l'a rendue maître d'elle-même : chacun définit – consciemment ou inconsciemment – sa propre conception de la fidélité, et il peut sembler moins grave de tromper sa femme que de manquer une journée de travail, une soirée d'anniversaire, ou un rendez-vous au love hôtel. Et puisqu'il appartient à chacun de définir sa propre idée de la fidélité, il en va de même de l'infidélité (certains affirment même que coucher avec une autre personne n'est pas un acte d'adultère, tant qu'il n'y a pas de sentiments derrière…). Malheureusement pour les époux libertaires, l'exclusivité sexuelle exigée dans le mariage ne correspond pas aux notions libérales de l'individualisme. Ce qui gêne, ce n’est la difficulté de contenir ses pulsions, ni de devoir supporter quotidiennement son conjoint, mais le fait que le mariage possède sa propre conception de la fidélité, et que cette conception ne peut pas être modifiée. Le mariage est ainsi perçu comme la ''captivité sexuelle'' des temps modernes. Face à cette injustice, des infidèles qui ne s’assument pas préfèrent, au risque de blesser leurs prochains, s'affranchir discrètement de leurs obligations afin de satisfaire leur envie (saisir une meilleure opportunité, tuer l'ennui, retrouver une passion de jeunesse, gagner de la confiance en soi, nourrir son amour-propre, faire comme les potes, vivre autre chose, se venger d'un conjoint absent ou insouciant, etc.)

« Celui qui commet un adultère avec une femme est dépourvu de sens, celui qui veut se perdre agit de la sorte » Proverbes 6 : 32.

Évidemment, l'individualisme n'est pas la seule cause de l'adultère, mais il nous incite d’y succomber et à reconsidérer la fidélité selon notre entendement personnel souvent dépourvu de discernement. Naïvement, on peut en effet être tenté de retrouver un grain de magie auprès d'un autre partenaire, sauf que, lorsqu’on rentre dans son jeu, le diable prend toujours un malin plaisir à nous mener à la baguette, jusqu'à ce qu'il nous délaisse dans le monde ténébreux de la honte et des regrets.

« Et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le cœur est un piège et un filet, et dont les mains sont des liens ; celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur est pris par elle » Ecclésiaste 7 : 26.

Déjà que la chair est faible, si l'esprit vient aussi à faire défaut, la dame de cœur aura beau nous prier de nous tenir à carreau, on préférera toujours faire honneur à une dame de pique...

« Si nous sommes infidèles, Il (Jésus) demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même » 2 Timothée 2 : 13.

De toute éternité, Dieu est. Il reste le même et il demeure intègre dans toutes ses voies, ce qu'Il annonce se concrétise dans le futur, et ce qu'Il révèle est instauré depuis les temps passés. Dans son désir d'assurer une paix perpétuelle entre Lui et sa créature, Dieu construit sa relation avec l'homme sur des alliances qu'Il établit lui-même, avec promesses, engagements, et serments. Il garde ses engagements quelles que soient nos actions, sauf que nous nous laissons parfois entraîner dans la désobéissance, et nous perdons la paix du Seigneur.

« L’Éternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, à laquelle tu es infidèle, bien qu'elle soit ta compagne et la femme de ton alliance » Malachie 2 : 14.

Pour saisir le sens de l'adultère, il nous faut prendre conscience que la Parole fait de Dieu l'acteur principal de l'union entre l'homme et la femme. Bien que l'acte de mariage soit célébré par les autorités civiles ou ecclésiastiques, c'est le Seigneur qui, dès le commencement, a institué le mariage et qui en est l'auteur. Lorsque les époux se promettent l'un à l'autre et s'engagent dans la vie à deux, Dieu scelle l'alliance du mariage de sa propre autorité, « ainsi, Ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair » (Marc 10 : 8). Ce ne sont pas les rapports sexuels seuls qui font que les époux deviennent « une seule chair », c’est l’intervention de Dieu qui est primordiale pour l’union de deux personnes pour la vie. La sexualité nous permet simplement de l'expérimenter – mais pas de la concrétiser. Par conséquent, l'adultère ne se résume pas uniquement à une relation extraconjugale. Celui qui le commet viole l'alliance de Dieu en s'appropriant le mari (ou la femme) de son prochain, privant ainsi son couple des bénédictions nuptiales.

« Ils ont, comme les autres hommes, transgressé l'alliance ; c'est alors qu'ils m'ont été infidèles » Osée 6:7.

Même si on a oublié notre alliance (pas la bague, mais l'engagement), Dieu continue à nous voir comme UN. Étant donné qu'Il ne peut se renier lui-même et qu'Il garde continuellement son alliance, Il considérera comme adultère tout ce qui remettra en cause ce qu'Il a déclaré : « Ils deviendront une seule chair ». D'une part, ça sous-entend que les questionnements véhiculés ici et là tels que: "Sucer c'est tromper ?" n'ont même pas lieu d'être, car pour le seigneur: "Tromper, c'est trahir", et qu'importe la manière utilisée (pénis, vagin, langue, mains, pieds, oeil, sourcils, cerveau...), une trahison reste une trahison. Et d'autre part, sa déclaration nous révèle qu'Il n'oublie pas l'alliance de ceux qui se retrouvent délaissés par leur conjoint, et que le divorce et remariage n'ont pas l'air de l'intimider plus que ça...

« Jésus leur dit : Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard ; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère » Marc 10:11-12.

L’adultère, mépris témoigné contre l'alliance de Dieu, se repose aussi sur le mensonge, concept qui ne favorise ni la confiance dans le couple, ni l'héritage du Royaume où la fidélité est reine.

« Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle : Fidèle et Véritable, il juge et combat avec justice » Apocalypse 19 : 11.

Dans la vie courante, la fidélité se perçoit généralement comme le meilleur garant de la confiance dans le couple. Alors, pour que leur conjoint soit convaincu de leur (pseudo) fidélité, les fervents du concept : ''Pas vu, pas pris'' se retrouvent à fomenter subterfuges sur stratagèmes pour bénéficier de la confiance de l'autre - l'amour d'une femme n'étant pour l'homme infidèle qu'une affaire de plus à gérer, et l'espérance d'un homme n'étant pour la femme adultère qu'une opportunité de plus à exploiter... Dès lors, les uns comme les autres vont se permettre de jouir d'une liberté clandestine tout en bénéficiant d'une tranquillité domestique, les moins rusés se contentant de dissimuler l'erreur d'un soir, et les plus futés allant jusqu'à multiplier les doubles vies...

« L’œil de l'adultère épie le crépuscule ; personne ne me verra, dit-il, et il met un voile sur la figure » Job 24 : 15.

Il est vrai que le mensonge apporte, sur le moment, un sentiment de sécurité et de contrôle, mais en se conformant au principe du : « Vivons cachés, vivons heureux », on oublie trop facilement que « Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste 12 : 16), et que la vérité finit toujours par éclater. Dieu voit toute chose, certes, mais dans le Royaume des cieux (déjà parmi nous), la fidélité n'est pas juste un mode de vie qu'on pratique par intérêt personnel, familial ou communautaire. Non, l'enjeu est de prendre part à la sanctification afin de correspondre à l'image de Christ ; on est fidèle car on appartient à un Dieu fidèle. L’appel de Dieu à la fidélité n’est donc pas anodin, et ceux qui vivent dans la tromperie et l'hypocrisie n’exposent pas seulement leur foyer à la ruine, mais ils contribuent encore au règne du mensonge, en servant le " père du mensonge"…

« Ne dis pas : 'Je rendrai le mal'. Espère en l’Éternel, et Il te délivrera » Proverbes 20 : 22.

Quand la confiance laisse la place à la désillusion, la relation finit naturellement par se déstabiliser aussi bien dans le quotidien domestique que dans le domaine sexuel. Naturellement, il est souhaitable que le couple résiste dans l'épreuve, qu'ils puissent sauver leur relation et recommencer à zéro. Mais où et comment trouver la force de pardonner quand les pensées sombrent dans l'humiliation, la déception, la confusion et le chagrin ? Il est vrai qu’il peut arriver à tout le monde d'avoir un moment de faiblesse, et les sentiments peuvent toujours rester présents malgré l'incident, mais l'erreur humaine n'excuse pas le(s) mensonge(s), et l'amour conjugal n'accepte pas forcément l'inacceptable. Pour l'infidèle qui voudrait se racheter, la situation n'est pas simple non plus. Les tendresses matinales et les caresses nocturnes peuvent peut-être maintenir un minimum d'entente dans le couple, mais il en faut plus pour faire disparaître la douleur. En effet, comment retrouver sa crédibilité auprès de l'âme-sœur dont on a pris du plaisir à la trahir ? Quand le rêve nuptial se dissipe dans le dégoût et l'amertume, il ne semble plus avoir grand-chose à reconstruire... Mais c’est là que peut intervenir le PARDON, pilier fondateur de la doctrine chrétienne.

LE PARDON

Parce que l'adultère ne peut que briser le cœur, et que d'y répondre sous le coup de la colère répand toujours le malheur, Dieu averti les hommes de ne pas se laisser morfondre par la rancœur ou la haine, car la vengeance a de graves conséquences.

« Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : Mais toi, domine sur lui » Genèse 4 : 7.

Quand on se sent trahi, on désire naturellement se faire justice soi-même, mais il en résulte épuisement physique et moral, et surtout blocage de l’œuvre du Saint-Esprit dans nos cœurs et dans nos vies. C'est pourquoi le Seigneur, au jour de l'épreuve, appelle à la restauration du couple. Malheureusement, la plupart des individus ne l'entendent pas de cette oreille, car se sentant impuissants dans leur situation ils prennent ce genre de recommandation d'un air : "Mouais... Facile à dire !", estimant que la rédemption ne concerne que le Rédempteur. De plus, ils ont une conception erronée du pardon qui les décourage à rétablir une relation. Il y a ceux pour qui "pardonner c'est oublier", donc se sentant incapables d'oublier, ils se sentent incapables de pardonner. Pour d'autres, il n'y a aucun intérêt à accorder une seconde chance à quelqu'un qui peut se permettre de recommencer. Pour d’autres encore, si le pardon ne reconstruit pas la confiance, alors le mariage ne se reconstruira pas non plus...

Or les Évangiles présentent les choses sous un autre angle, car pour le Christ, pardonner est comme une seconde nature : « S'il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant : 'Je me repens', tu lui pardonneras » (Luc 17 : 4).

Pour comprendre pourquoi les évangiles insistent autant sur le pardon, il faut d'abord tenir compte du fait que, dans ce monde qui ne connaît pas Dieu, le Royaume de Dieu se manifeste principalement dans les cœurs de ceux qui le connaissent. C'est là une grande préoccupation du Père : que les cœurs de ses enfants battent à l’unisson du sien. Comme l'ont fait les prophètes et autres hommes de Dieu dans la Bible, Jésus porte à plusieurs reprises son attention sur l'état de notre cœur.

« Je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur » Matthieu 5 : 28.

Par cette déclaration, le Seigneur nous rend tous coupables d'adultère (donc de péché) et ayant besoin de pardon. Bien entendu, remarquer la beauté de quelqu'un ne fait pas de nous des adultères, mais quand une 'remarque' fait figure de 'révélation', on s'attribue tous les droits sur la personne. Le cas est plus compliqué quand le cœur crie : 'elle est à moi' alors que l'esprit atteste qu'elle ne lui appartient pas ! A ce stade, le cœur est déjà coupable.

Quant à nous, avant de juger ceux qui volent le bonheur des autres, réfléchissons à toutes les fois où nous avons nous-mêmes offensé le Seigneur, et à la patience dont Il a fait preuve pour nous amener à la repentance.

« Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » Matthieu 6 : 14-15.

Ceux qui ont obtenu miséricorde sont appelés à donner à leur tour ce qu'ils ont reçu du Seigneur. Au lieu d'essayer de (re)gagner l'intérêt – ou le respect – du conjoint, écoutons la Parole qui nous invite à placer notre confiance en Celui qui a uni le couple. En effet, Celui qui a uni l'homme et la femme peut aussi les réunir, si tant est que ces derniers persistent à promouvoir Sa paix dans leur foyer et portent attention à ce qu'Il a encore en réserve pour eux.

« Je veux l'attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur » Osée 2 :16.

Si les époux se confessent mutuellement leurs douleurs et leurs craintes avec humilité, patience et sérénité, alors le Père céleste entamera la restauration de leur mariage conformément à Sa promesse : « Je réparerai leur infidélité, j'aurais pour eux un amour sincère ; Car ma colère s'est détournée d'eux » (Osée 14 : 4). La complicité des mariés deviendra même plus solide qu'aux premiers jours. Celui qui pratique la miséricorde possède un nouveau sens de la justice. Face à l'offense, il ne cherchera pas la vengeance, parce que « le cœur du sage connaît le temps et le jugement, car il y a pour toute chose un temps et un jugement, quand le malheur accable l'homme » (Ecclésiaste 8 :6).

Pour lui, pardonner, ce n'est plus 'supporter'. Pardonner, c'est 'se libérer'. Il se rend compte que « la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu » (Jacques 1 :20), mais que c'est la justice de Dieu qui le délivre du mal. Bien sûr, il reste sensible aux coups bas qu'on lui inflige mais, conscient que l'accusateur a été vaincu, il préférera garder confiance en son avocat, à savoir, Jésus-Christ, qui assure la victoire à ceux qui aspirent à Sa paix. Dorénavant, cette personne est libre d'aimer, puisque "rien ne peut la séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ" (Romains 8 : 39). Elle ne se laissera plus troubler par les soucis de la vie ou la peur du rejet, et l'amour qu'elle porte à son âme-sœur n'est pas dû aux circonstances ; au contraire, c'est justement cet amour-là qui va lui permettre de les surmonter. Ainsi, puisqu'elle est en paix avec le Seigneur, le mariage, qui est si souvent perçu comme ennuyeux et épuisant, devient pour elle un moyen – ou un art ? – qui lui permet d'exprimer la confiance qu'elle place en son Dieu, ainsi que l'amour qu'elle procure à sa moitié.

OUI AUX DÉLICES CHARNELS MAIS DANS UN LIT CONJUGAL EXEMPT DE TOUTE SOUILLURE

« Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair » Galates 5 :13.

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Quand les mariés se retrouvent enfin entre eux, sans rien ni personne pour ruiner leur moment d'intimité, il leur serait plaisant, s'il était possible, de passer une éternité à se savourer l'un l'autre jusqu'à se livrer aux "délices des fils de l'homme" (Ecclésiaste 2 : 8). Mais avec le temps, ils se rendraient évidemment compte que même en amour, la liberté a ses limites, et qu'on ne peut – évidemment – pas faire tout et n'importe quoi avec le corps de l'autre. Bien sûr, la sexualité est un droit fondamental du couple, mais dans l'envie de vivre d'amour et d'eau fraîche, on peut malheureusement se laisser entraîner dans les ébats amoureux sans porter attention aux retombées qui entachent la relation. Quel intérêt y a-t-il de jouir d'autant de liberté sexuelle si le plaisir n'est pas partagé, surtout quand la jouissance de l'un ne procure aucune joie chez l'autre ?

Qui dit MARIAGE, dit PARTAGE, c'est du moins ainsi que se perçoit la vie post-nuptiale. En d'autres termes, une relation se caractérise essentiellement par l'ensemble des interactions entre l'homme et la femme. C'est donc dans leur manière de communiquer que les époux témoignent leur complicité, et rappelons-le, communiquer, ce n'est pas uniquement dialoguer ; il y a en réalité une infinité de supports de communication : regards, gestes, cadeaux, caresses... et sexe. Dans ce cas de figure, la sexualité n'est plus une simple zone de confort où l’on viendrait cueillir son plaisir. Elle devient un lieu d’échanges, un lieu où les époux apprennent à se connaître l'un l'autre, et la présence de deux invités d'honneur, à savoir « amour et respect », s'avérera nécessaire pour qu'une paisible atmosphère puisse s’y installer.

« Que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari » (Éphésiens 5 : 33). Cependant, si les époux ont du mal à communiquer sur ces bases, devenir ''une seule chair'' sera moins évident qu'il n'y paraît.

L'amour favorise le désir :

Au début, lorsqu’on se fait la cour, on se met naturellement à faire connaissance, à se chercher et à se projeter ensemble. Malheureusement, cette attitude prend souvent fin le jour de la cérémonie, quand ce n'est pas au premier baiser. Cela ne signifie évidemment pas que l’amour se soit envolé, mais considérant leur couple comme acquis, (et l’homme étant plutôt ignorant des ''réalités féminines''), les époux ne voient plus l'intérêt d'être romantique ! Ce qui est dommage car justement, communiquer son amour est en soi un art autrement le désir risque de se ternir. Il faut dire que nous vivons à une époque où le romantisme est tellement porté sur la "conquête" que les hommes ne savent plus comment – ni pourquoi ! – s'investir pour leurs épouses sur la durée. Ils ne se réveillent que lorsque retentit la sonnette d'alarme conjugale (menace de séparation, déception affective, crise de susceptibilité...). Autrement dit, quand il s’avère nécessaire de reconquérir l’épouse. Ils oublient qu'en réalité, communiquer son amour à sa femme (qui a déjà été conquise), consiste à la ravir (attention, pas à la “garder”, mais à la ravir), c'est-à-dire faire preuve de charme et de bienveillance à son endroit, de telle sorte qu'elle conserve un sentiment de sécurité, de paix, et d'estime de soi, selon qu'il est écrit : « Je suis à mon bien-aimé, et ses désirs se portent vers moi » (Cantique des Cantiques 7 : 11). Ainsi, séduire UNE femme consiste à la conquérir, mais pour SA femme, il faut plus que la séduire, il faut la chérir.

Comment donc se séduiraient-ils s'ils ne sont pas complices ? Et comment seraient-ils complices s'ils ne se comprennent pas ? Et comment se comprendraient-ils s'ils n'expriment pas leurs attentes ? Et comment les exprimeraient-ils s'ils ne prennent pas la peine de s'écouter ? Comme nous le disent si bien les Écritures, « Celui qui répond avant d'avoir écouté fait un acte de folie et s'attire la confusion » (Proverbes 18 : 13). N'ayant pas l'oreille attentive – ni le cœur disposé – tous ne mesurent pas les dangers que peut causer cette confusion. Comme il n'est pas évident d'exprimer quotidiennement son amour à son âme sœur, chaque couple court le risque de voir son entente – et son intimité – sombrer dans les malentendus et les incompréhensions.

S’il ne communique pas suffisamment son amour à sa bien-aimée, tout homme finit à la longue par se retrouver face à une femme qui se sent rejetée, qui reconnaît de moins en moins celui qu'elle a épousé, et qui commence à douter de son couple, ne sachant plus quoi penser de son mariage. C'est alors que son amour s'infecte d'un sentiment de vide qui, ajouté à la notion du temps perdu ou d'une vie gâchée, lui procure le premier goût amer dans cette impression de solitude : ''L'ennui''. Par la suite, les attentes sensuelles se fanent, la routine s’installe, ce qui se traduit dans certains couples à faire l'amour sans amour, ou pour d'autres à finir même dans la seconde catégorie des PAM (Pas Après le Mariage).

Pour combattre la routine, il existe des couples qui tentent de passer du bon temps hors du foyer (clubs échangistes, libertinage...) pour tenter de booster leur relation défaillante. Estimant que la fin justifie les moyens, ces amoureux du plaisir partagé s'appuient en effet sur ''l'expérience de la volupté'' pour consolider leur relation... Et pour finir, il y a ceux qui, à cause de la pornographie, manquent tellement de créativité qu'ils recourent à toutes sortes de pratiques ou fantasmes sexuels, ouvrant ainsi la porte à maintes mauvaises surprises. Car entre l'homosexualité la plus classique, la spectrophilie la plus mystique, et l'émétophilie la plus folklore, le DSM recense plus de 350 fétichismes ou déviances sexuelles. Quoiqu'il en soit, que l'envie s'évapore dans l'ennui, ou que l'ardeur du mariage se perde dans la luxure, tant que les époux se contenteront de s'aimer sans chercher à se (re)découvrir, stimuler le désir ne sera pas une partie de plaisir. Bien sûr, il n'existe aucun protocol pré-défini pour honorer le lit conjugal, ni aucune astuce pour exciter son conjoint ''à la commande'', mais n'empêche, la meilleure "stratégie" pour (r)éveiller le désir chez son conjoint reste encore de lui communiquer son amour, ce qui requiert de l'humilité, de l'ardeur, de la créativité, et… beaucoup de délicatesse.

Parce qu'il est essentiel pour une femme que son homme lui manifeste de l'intérêt, l’amour doit se témoigner par de l'attention. Au premier abord, il peut paraître anodin de s'arrêter sur les petits détails qui importent à son épouse, mais en témoignant de l'intérêt pour ses goûts, ses rêves et ses envies, le mari sera mieux à même de prendre les initiatives nécessaires pour faire perdurer la flamme. Son attention ne se limitera pas aux choses qui lui font plaisir, mais il comprendra les besoins et les attentes implicites, formulées tantôt d'une manière, tantôt d'une autre. S'il n'y prend pas garde, ses stratégies de séduction risqueraient de tomber à plat. Si trop d'éléments affectifs lui échappent, le mari pourra toujours baser son attention sur ces deux points : “Qu'est-ce qu'elle vit avec moi ?” et “Qu'est-ce que je vis avec elle ?”.

Ainsi, des conflits seront étouffés dans l’œuf, car par ses efforts pour la comprendre et à se faire comprendre, l'époux témoignera à son épouse à quel point elle compte pour lui. D’autant plus que cette attitude de compassion l’aidera à cerner la personnalité de sa femme (sa manière d'être, et du coup sa manière d'aimer), et le convaincra, si ce n’était pas déjà chose faite, qu’elle représente pour lui un don de Dieu.

C'est ainsi, d’ailleurs, que Pierre recommande aux hommes de prendre soin de leurs femmes : « Maris, montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec vos femmes, comme avec un sexe plus faible ; honorez-les, comme devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie » (1 Pierre 3 : 7). De cette sagesse, justement, tout homme verrait en sa femme une terre fertile qui n'attend que des graines d'amour à faire germer ; cette sagesse lui ferait comprendre qu’acquérir une terre ne mène à rien, si elle n'est pas travaillée pour produire du fruit... Alors, en comparant cette terre au cœur d'une femme, et les fruits à son désir de réjouir et d'aimer son mari, ces graines apportées par l'homme ne pourraient provenir que du don de soi. S’investir à travailler une terre n'est pas une mince affaire, mais tant que le don de soi ne fera pas partie de son vocabulaire, le langage de l'amour ne saura pas conjuguer le désir.

Le don de soi, un apport décisif au mariage, ne consiste pas à se plier à des caprices ou à s'effacer face à un tyran féminin – comme si la libido se boostait aussi facilement.... – mais il a pour nature d'exprimer un amour à la fois sincère et profond, et à affermir l’entente et la complicité entre les deux parties. Et comme des choses simples suffisent pour travailler la terre, le don de soi ne comporte pas forcément des actes spectaculaires, des gestes élémentaires suffisent. Ce serait, au quotidien, de se charger de quelque corvée ménagère, de s’appliquer à ne pas laisser traîner ses affaires… Gestes qui sont bien plus appréciés qu’une grande déclaration d’amour ! Un peu d’arrosage de mots doux peut déjà faire fleurir des sourires lumineux, vu qu’une femme est sensible à ce qu'elle entend – à la différence de l'homme qui, lui, aime ce qu'il voit. Le mari pourrait aussi surprendre sa femme en s’intéressant de plus près à la gestion sexuelle du couple et soutenir sa femme dans ce domaine parfois épineux (gestion de la pilule, des menstrues, de la logistique des préservatifs, des soins gynécologiques, etc.). Tout compte fait, à l'instar du Christ qui a « aimé l’Église, et s'est livré lui-même pour elle » (Éphésiens 5 : 25), quand l'homme garanti à sa femme qu'elle est la reine de sa vie, alors celle-ci, charmée, le reconnaît comme le roi de son coeur. Tout compte fait, c'est par le don de soi que le mari révèle à femme qu'il est l'homme de sa vie.

Séduite, l'épouse se retrouve à la fois confuse d'être si valorisée aux yeux de son homme, mais surtout surprise, non par des cadeaux ou des belles déclarations, mais par ce que le mari lui révélera d'elle-même (via son attention) et par l'amour qu'elle (re)découvrira chez son homme (via le don de soi). Il faut dire que dans la séduction, les surprises jouent un vrai rôle dans la vie quotidienne, si soumise à la routine des jours, au stress du travail, et aux fins de mois difficiles. Elles apportent une brise fraîche, un parfum de renouveau dans la relation de l'homme avec sa femme. Chacun se sent élevé par l’autre, et l’épouse qui aura reconnu les efforts fournis sera pour l’époux la plus belle des récompenses !

Comprenons bien : le plaisir est précédé par le désir, le désir est précédé par la surprise, et si en plus de la ravir, le mari chérit sa femme comme une ''grâce de l'Eternel'', alors ce dernier aussi y trouvera du plaisir. Dès lors, l'amour révèle ce qu'on désire, et ce qu'on désire se révèle comme un Don de Dieu.

Le respect favorise la confiance

Bien entendu, des mariés ont bien l'intention de se respecter jusqu'à ce que la mort les sépare. Cependant, la maladresse, l'anxiété, ou la distraction peuvent venir s’insinuer et compliquer la tâche. Une femme peut, intentionnellement ou non, faire mauvaise figure devant son mari (paroles provocantes, parti pris auprès des enfants, ingérences au foyer, rappel des erreurs du passé...), et ce dernier, embarrassé, pourrait mal réagir et lui retourner paroles blessantes et mépris. L'homme peut aussi être tenté de se décharger de ses frustrations sur son épouse, même si celle-ci n'est en rien responsable de ses humeurs. Arrogance, insultes, violence, indifférence, irrespect, humiliations. Le cercle vicieux s’installe. Il suffit que s’ajoute la "convoitise des yeux" (1 Jean 2 : 16), et le mariage commence à risquer gros.

A noter justement qu’il y a des personnes qui se permettent de faire des avances au sexe opposé, de jouer avec les sentiments d’autrui, et ces gens-là se targuent de rester fidèles, du moment qu’il n’y a pas de passage à l’acte. Ils ne semblent pas se rendre compte que leur attitude représente un grave déficit de respect envers leur conjoint. Or, sans respect mutuel, pas de relation basée sur la vérité, et tout comme sa compagne ''infidélité'', l'irrespect a aussi le don de briser la confiance. Et si l'amour-propre se voit glisser sur la pente irritable des ressentiments, les voies du divorce s'annonceraient malheureusement comme le seul moyen de se faire respecter..

Pour percevoir les limites à respecter dans une relation, il faut d'abord tenir compte que le respect est intrinsèquement lié à la réalité. Par exemple, quand nous disons: “Bonjour” à quelqu'un, on lui témoigne du respect car on lui communique qu'il existe, ce qui correspond à la réalité. Qu'on l'apprécie ou non, la réalité veut que cette personne existe... Autre exemple, quand une femme offre un vêtement à son mari, ce qu'elle lui présente définira s'il est respecté ou non, avec une cravate, elle lui communique qu'il est un homme, ce qui est bien réel, mais si elle lui offre une culotte, ce qu'elle lui communiquera sera -- trop ? -- en déphasage avec la réalité, et il y aura manque de respect. Ainsi, le respect entre deux individus se fait ressentir dans leur manière de s'exprimer, en présumant bien sûr qu'ils n'attribuent pas la réalité à leur vérité propre. Quant à la sexualité du couple, il faut rappeler que le respect peut se perdre aussi bien dans le cadre privé que le cadre public, il faut donc tenir compte des limites dans tous les aspects de notre vie.

« La langue est un petit membre, elle se vante de grandes choses. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt. La langue aussi est un feu ; c’est le monde de l’iniquité » Jacques 3 : 5-6.

La première réalité à tenir compte est le fait, et on ne le répétera jamais assez, que l'intimité d'un couple ne concerne que sa vie intime. En parler autour de soi, c’est violer la complicité, la sérénité et la confiance que le couple a construites au fil des années. Dans notre vanité, et oubliant toute pudeur, nous cherchons parfois à nous attirer l'intérêt morbide ou la jalousie des autres ; or ce n'est pas en souillant l'image du conjoint que nous allumerons de l'euphorie dans le lit conjugal.

« Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair (…). Pourquoi Dieu s'irriterait-il de tes paroles, et détruirait-il l'ouvrage de tes mains ? » Ecclésiaste 5 : 5.

Par son manque de pudeur, le conjoint témoigne non seulement à son âme-sœur que leurs instants d'intimité sont banals pour lui, mais il lui montre aussi que leur moments intimes ne lui sont d’aucune valeur, attisant inévitablement de la confusion dans le mariage.

La sexualité, en outre d'être un lieu de liberté, reste tout de même un lieu d'échanges. Ce qui implique que les partenaires se fixeront naturellement des limites afin de s'y exprimer d'égal à égal. Mais trop facilement ramenée à un jeu de pouvoir, la sexualité fait souvent office d'un “dialogue de sourds”, où dominant et dominé assument chacun son rôle. De plus, à cause du système patriarcal toujours présent dans beaucoup de cultures, il est presque toujours devenu naturel d'attribuer le rôle de dominateur sexuel aux hommes, et certaines doctrines ecclésiales, avec leurs interprétations littérales de passages bibliques (la malédiction d’Eve, de la loi mosaïque ou encore de certains passages des épîtres pauliniennes) ne favorisent pas l'équité dans les relations conjugales. Par conséquent, la réaction féminine se décline de nos jours sous plusieurs formes : certaines ont développé l'art de la simulation ; et d'autres, plus indignées, ont résolument trouvé leur mot à dire dans l’expression : ''FemDom''.

Ainsi, par rapport aux relations sexuelles du couple, il y a des pratiques ou fantasmes liés à la domination (ex : BDSM, ondinisme...) qui ne favorisent évidemment pas un bon témoignage pour le mariage, puisqu’il s’agit de liens de possession qui sont loin de correspondre à une réalité biblique, réalité que même Paul (réputé parfois comme misogyne) n'a pas pu ignorer, à savoir que « dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. Car, de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu » (1 Corinthiens 11 : 11-12).

Etant interdépendants, l’homme et la femme sont mis sur un pied d’égalité par le Seigneur lui-même, et le principe de supériorité se trouve donc exclu dans la sphère du couple : Ainsi, parce qu'ils sont tous deux des créatures de Dieu dotés d'une volonté propre, l'homme et la femme se traiteront l'un l'autre selon l'estime du Seigneur, et non selon l'estime des Hommes (opportunité de vie, être inférieur ou supérieur, "propriété privée", objet de désir...). Alors, qu'on aime s'imposer pour mieux s'affirmer, ou qu'on préfère se détendre en se laissant aller, l'estime du Seigneur nous fait rappeler que notre “compagnon de lit” est aussi celui avec qui nous devenons une seule chair.

Qu'en est-il alors de la fameuse recommandation : « Femmes, soyez soumises à vos maris » (Ephésiens 5 : 22) ? Il convient de la rapprocher de l’exhortation adressée aux maris quelques versets plus loin : « Maris, aimez vos femmes comme Christ a aimé l'Eglise » (Ephésiens 5 : 25). Le verbe "aimer" rappelle ce qui unit Jésus-Christ aux hommes : "comme". Dans son amour incommensurable, Il s’est lui-même volontairement sacrifié en donnant sa vie pour nous. Voilà de quel amour un mari devrait aimer sa femme, jusqu’à se sacrifier pour elle ! Alors… il ne lui est pas difficile de se soumettre à un tel mari, qui n’a en vue que son bonheur à elle !

Les hommes qui s'appuient sur ce passage pour s'approprier leur femme font donc clairement fausse route : ils ne comprennent ni l'essence d'une relation, ni la volonté de Dieu. La soumission de la femme ne fait pas d'elle un objet (loin de là !!) puisque toute créature n'appartient qu'au Créateur seul. Elle n'est donc pas réduite à une position inférieure à celle de son mari, et puis de toute façon, ce n'est pas en imposant son autorité sur sa femme que le mari la mettra en confiance.

Par ailleurs, on peut remarquer que cette position de la femme dans la vie de couple trouve un intérêt pour l’homme qui, en tant que mari – distrait ou attentionné, violent ou bienveillant, laxiste ou responsable... – est confronté, dans son rôle de chef de famille, avec les craintes, les peurs, les envies, les incompréhensions et le stress qui le perturbent tout au long de ses journées. Il recherchera donc auprès de celle qui est aussi appelée « une aide semblable à lui » (Genèse 2 : 18) une source d'apaisement et de stabilité. Le soutien de sa femme, discret, constant et efficace sera d’un grand prix pour lui, car il se sentira revalorisé, ce qui lui donnera l’occasion de revoir ses priorités, en particulier celle de la place que l’épouse occupe à ses côtés. L’Esprit-Saint pourra travailler dans des conditions favorables, lui ouvrir les yeux sur les réalités d’un couple qui veut servir le Seigneur dans un amour partagé et équilibré.

Si Monsieur devient trop sûr de lui-même, au point de diriger l'intérêt de sa femme autour de ses pulsions – parfois même avec violence – alors celle-ci, toujours en vue de respecter son mari, adoptera une conduite lui communiquant la réalité suivante : “Je suis ta femme”. Ce sera pour elle un combat qui impliquera à avoir la finesse – ou le courage ? – de le sensibiliser sur son manque de clairvoyance, sur son excès d'appétit sexuel, sur le soutien conjugal dont il se prive, et bien sûr sur les dégâts qu'il cause à son corps et à sa personne. Si elle persévère jusqu'à l'issue de ce combat, en se focalisant sur l'œuvre de la croix, alors l'Esprit finira par inculquer les vertus de la patience dans le cœur de son homme. En revanche, si celui-ci a au contraire du mal à prendre ses aises avec sa femme, au point d'en être intimidé (craintes de lui faire mal, de se ridiculiser, de ne pas la combler...), alors cette dernière aura pour mission de lui communiquer la réalité disant : “Tu es mon homme”. Ce qui ne correspond pas à humilier son homme, mais à lui procurer de l'assurance, en d’autres termes, à se disposer pour le mettre en confiance, de telle sorte qu'il réalise que celui qui se dévalorise ne peut traiter sa moitié à sa juste valeur. Elle encouragera ainsi son mari à lui communiquer son amour.

Hormis l'adultère, le manque d'amour ou le manque de respect, il y a encore d'autres “parasites” qui peuvent menacer l'intimité du mariage, comme ces hommes ou ces femmes – faibles d’esprit ou trop susceptibles - qui malencontreusement, sont tellement pris dans leurs frustrations journalières qu'ils laissent la pression sociale faire pression sur leurs rapports. Mais quoiqu'il en soit, que les problèmes viennent du couple ou d'ailleurs, les mariés ne doivent pas oublier qu'ils ont été appelés à devenir une seule chair, révélant par-là que les épreuves que traverse le couple ne peuvent être surmontées que par le couple. C'est pourquoi, pour faire face à l'oppression, ils s'armeront de confiance et auront recours à la confession. Confiance, car la foi rend serein celui qui la possède, et confession, car la paix qu'elle apporte épargne au couple les pièges des mensonges et des malentendus.

Appelés à témoigner de l'amour du Christ, les mariés comprendront que le sexe n'a pas pour but de s'affirmer, de s'approprier l'autre, ou de fuir un problème, mais qu'il leur permettra de se découvrir et de se connaître, de telle sorte que leur mariage soit empreint de complicité, d'harmonie et d'une confiance solide. Ainsi, tant que les époux s'emploieront à cultiver leur entente mutuelle, le sexe saura être au service de leur relation.

Au final, quelque soient les vœux qu'ils se sont échangés aux noces, les mariés ne trouveront le sens de leur union qu'en surmontant ensemble les épreuves de l'amour.

Je vois... Il ne me reste plus qu'à me mettre en route !

« Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vie de vanité, que Dieu t'a donnés sous le soleil, (…) car c'est ta part dans la vie, au milieu de ton travail que tu fais sous le soleil » Ecclésiaste 9 : 9.

Bien sûr, nous aspirons tous à profiter de nos relations amoureuses sans faire d'histoires. Mais quand ces histoires se mettent en travers de notre chemin, on se retrouve confronté à des réalités (solitude, séduction, rejet, jalousie, routine, ennui, adultère, violence...) qui ont le don de perturber notre sérénité. D'où la nécessité, afin de garder le cap ET le calme, de se munir d'assurance et de patience. Seulement voilà, la patience n'est pas donnée à tout le monde, et nos ressources personnelles ne suffisent pas toujours à garantir la stabilité du couple. Du coup, résolus à surmonter nos craintes par nous-mêmes, on se laisse ronger – voire hanter – par ces éternels préoccupations qui pèsent sur nos relations, à savoir : « Suis-je capable ? » et/ou « Suis-je désirable ? ». Comme quoi, trouver l'amour est sans doute réjouissant, mais ne pas savoir comment le préserver est pour le moins angoissant, c'est pourquoi, aussi belle que puisse être nos histoires d'amour, il nous arrive tout de même de manquer d'assurance.

Malheureusement, ne discernant pas la bonté de Dieu, et cherchant refuge dans notre confiance en soi, on ne rentre pas dans le repos en Dieu. Certes, il est toujours rassurant de pouvoir exprimer ses désirs au sein de son couple, et gagner la reconnaissance de sa moitié est tout aussi encourageant: "Après l'effort, le réconfort", comme on dit. Mais voici comment s'exprime le repos de Dieu: « Ne dis pas en ton coeur: "Mérite-t-il mon amour ?", c'est renvoyer l'agneau au calvaire, ou: "Ai-je droit à son amour ?", c'est destituer l'agneau de son trône de grâce ». Que dit-elle donc ? « Le Dieu tout-puissant prouve son amour envers toi en te donnant Sa Paix. » Étant maintenant guidé par le bon berger, tu n'as plus rien à craindre. Ne te laisse donc pas abattre par l'anxiété, et que personne ne te minimise, car tu as désormais une œuvre à faire dans le royaume du Père, et cet oeuvre se concrétise ici-bas par le témoignage de Jésus.Si tu réponds à l'appel du Christ, et que tu te disposes pour ton prochain, le salut entrera dans ta maison ».

Que maris et femmes veillent donc jalousement sur leur union, modèle de la relation de Christ avec son Église. Que les turbulences inévitables se règlent dans la confession et le pardon mutuels, et que les victoires obtenues soient à la gloire de Celui qui les a aimés de toute éternité.

Nous ne pouvons pas donner notre cœur à Dieu si nous gardons nos corps pour nous-mêmes (Elisabeth Elliot, missionnaire, 1926-2015)

Edyson Zele.

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3 commentaires

  • Adèle   
    25 Décembre 2018 13:32

    Excellent article, inspiré par le Seigneur.
    Que Dieu bénisse ce frère.

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  • Rodrigue   
    26 Décembre 2018 09:17

    Super interessant

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