Les Dokimos



Vipères chrétiennes

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Parmi les signes annonciateurs de la fin des temps, Jésus a mentionné le refroidissement de l’amour parmi les chrétiens (Matthieu 24 :11), ce qui est très problématique puisqu’ils sont censés aimer leur prochain comme eux-mêmes (Matthieu 22 :39). Ce phénomène se manifeste notamment au travers du mauvais usage de la langue qui, trop souvent, est utilisée non pour aider mais pour détruire.

« Leur gosier est une tombe ouverte, ils se sont servis de leurs langues pour tromper, il y a du venin d'aspic sous leurs lèvres, leur bouche est pleine de malédictions et d'amertume » Romains 3 :13-14.

Commérages, calomnies, médisances, délation… Ces choses sont fréquentes dans les assemblées chrétiennes et instaurent un climat nauséabond où la communion fraternelle prend les allures d’une vaste blague.

Il m’est impossible de compter le nombre de fois où les « dossiers » de certaines personnes sont parvenus à mes oreilles alors qu’ils n’auraient jamais dû sortir du tiroir secret dans lequel ils étaient censés être rangés. Comme vous pouvez vous en douter, ces dossiers contenaient des choses pas très glorieuses, des péchés qui avaient été découverts ou confessés par des personnes qui avaient besoin de soulager leur conscience.

En matière de confession du péché, elle doit premièrement avoir lieu devant Dieu.

« Je t’ai fait connaître mon péché et je n’ai pas caché mon iniquité. J’ai dit : « J’avouerai mes transgressions à Yahweh » Et tu as ôté la peine de mon péché. » Psaumes 32 :5.

Pour ce qui est de se confesser en public ou en privé, il n’y a pas de règle figée, cela dépend de la conviction que le Seigneur met dans le cœur et du choix personnel de chacun. Les deux façons de faire sont bibliques (Matthieu 3 :6 ; Marc 1 :5 ; Jacques 5 :16). Celui qui a décidé de confesser publiquement est la plupart du temps poussé par l’Esprit de Dieu et bénéficie à cet effet de la protection du Seigneur qui le fortifie et le protège notamment contre les éventuelles réactions ou commentaires désobligeants. Mais si une confession a été reçue en privé et bien elle doit rester secrète.

J’émets cependant une nuance pour certains cas particuliers, pour des péchés susceptibles de contaminer la communauté chrétienne, tels que la sorcellerie, la diffusion de fausses doctrines, ou encore des mauvais traitements (viols, brimades, abus divers). Il me semble important que le collège d’anciens soit averti dans la mesure où il a été établi pour paître et veiller sur le troupeau du Seigneur (Actes 20 :28 ; 1 Pierre 5 :2) mais pas pour afficher les gens publiquement à la première erreur commise.

J’ajoute que pour des cas d’abus sexuel, de viol, de coups et blessures, il faut systématiquement dénoncer les auteurs des faits à la police.

Bien entendu, tout péché, quel qu’il soit, quand il est toléré est susceptible d’affecter la communauté chrétienne. Mais vous en conviendrez que l’impact d’un acte isolé n’impliquant qu’une personne n’est pas le même que l’impact d’un acte visant plusieurs personnes. Prenons l’exemple de quelqu’un qui est tombé dans l’alcoolisme. Il sera seul à subir les conséquences de son acte. Alors qu’un sorcier (qui peut feindre une repentance) est une véritable bombe humaine mandatée par l’ennemi avec l’objectif clair de faire un maximum de victimes. Cette personne devra donc faire l’objet d’une surveillance.

Il y a aussi une nuance à faire en fonction de la situation de la personne : est-ce un berger ou une « simple » brebis ? Les conséquences de la chute du berger sera nécessairement plus grave (Matthieu 26 :31). Tout dépend aussi de s’il y a récidive ou pas…

LES TRAÎTRES

Quoi qu’il en soit, une personne qui vient se confesser est dans une démarche de repentance, souvent accablée de tristesse et de honte, et donc dans une situation de vulnérabilité. Confesser son péché revient à s’exposer, à se mettre à nu. C’est certes un acte libérateur mais il exige au préalable de s’humilier, de mourir à soi-même. C’est loin d’être une partie de plaisir. Ceux qui confessent veulent en finir avec les accusations de l’ennemi et tourner définitivement la page du passé. Il se trouve que lorsque Jésus nous pardonne, il ne se souvient plus de nos péchés et de nos iniquités (Hébreux 10 :17), il laisse les choses anciennes dans le passé (2 Corinthiens 5 :17). Or dévoiler un secret, en particulier lorsqu’il concerne des péchés confessés et abandonnés, c’est jeter l’opprobre sur une personne pour qui Jésus a versé son sang. C’est ramener dans le présent les choses que le Seigneur a déclarées passées et c’est donc faire le travail du diable.

Comment croyez-vous qu’on se sent lorsqu’on réalise que la personne qui a reçu nos confidences est allée raconter nos secrets à d’autres ?

Je me souviens qu’une fois, un responsable a balancé un dossier lourd sur un frère devant moi. Je précise que les choses ont été plus ou moins dites sur le mode de la confidence, sans intention de nuire à ce frère. Même si je n’ai rien laissé paraître, j’ai été très choquée par ce que j’avais entendu. Je n’ai rien dit à personne mais lorsque j’ai croisé plus tard ce frère j’ai adopté (sans le vouloir) un comportement méfiant et froid envers lui alors qu’auparavant le courant passait plutôt bien entre nous. Je précise qu’à l’époque je manquais de maturité spirituelle… Toujours est-il que ce frère s’en est rendu compte ; j’ai vu une immense tristesse apparaître sur son visage. C’était évident qu’il avait compris. Il a dû se sentir terriblement trahi. Aujourd’hui il est retourné dans le monde et sa situation est pire que sa première condition. Je ne connais pas tout des circonstances qui l’ont amené à rétrograder à ce point. Je sais qu’il a entre autres rechuté dans le même péché qu’à l’époque. Je ne crois pas que cette histoire soit à l’origine de son apostasie, mais une chose est certaine : ce n’est certainement pas ce qui l’a encouragé à garder la foi.

« Si quelqu'un a été la cause de cette tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, mais c'est vous tous, du moins en partie, pour ne pas exagérer. Le châtiment qui lui a été infligé par la plupart d'entre vous est suffisant pour cet homme. De sorte que vous devez plutôt lui faire grâce et le consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une trop grande tristesse. C'est pourquoi je vous prie de confirmer publiquement envers lui votre charité. » 2 Corinthiens 2 :7-8.

Il y a la confession, mais il y a aussi la confidence qui n’a rien à voir avec le péché. On peut par exemple traverser une situation pénible et en parler à quelqu’un pour trouver du soutien, du réconfort ou un conseil avisé. Certains sujets sont tellement délicats (problèmes familiaux, maladie, difficultés financières), que l’interlocuteur ne devrait même pas avoir à préciser qu’il ne faut en parler à personne. Le bon sens et la compassion devrait nous pousser à fermer nos bouches sans qu’on ait besoin de nous le demander. Mais non… Il y a ceux qui s’empressent de divulguer les choses et ceux dont les oreilles sont avides d’entendre ces choses. Ils se fichent pas mal des dégâts qu’ils peuvent causer, ce qui les intéresse c’est d’alimenter « radio cancan » pour se rendre intéressants, ou pire : pour détruire les gens. Ils aiment tellement cela qu’ils peinent à dissimuler leur plaisir quand ils déblatèrent sur les uns et sur les autres. Ces gens-là on les reconnait aisément : ils ont toujours une histoire « croustillante » à balancer sur quelqu’un. Méfiez-vous, si aujourd’hui vous êtes l’oreille dans laquelle ils déversent leurs calomnies, demain vous serez la victime.

« Celui qui va et calomnie révèle les secrets, mais celui dont l’esprit est fidèle couvre la chose. » Proverbes 11 :13.

Personnellement j’ai entendu des choses sur des personnes avec qui je n’ai pas spécialement d’atomes crochus, et même sur des gens qui m’ont combattue, mais je ne me suis pas permise de balancer leurs dossiers. Quel intérêt de raconter ce qui s’est passé avant la conversion ? Pourquoi dévoiler qu’untel à des problèmes de couple et qu’un autre est atteint de telle maladie grave ?

D’ailleurs, la rupture d’une amitié ne nous autorise pas à révéler les secrets. Si vous avez jugé bon de vous taire hier, taisez-vous aussi aujourd’hui, même si votre ami est devenu votre ennemi. Son péché ne vous autorise pas à devenir injuste, autrement nous rétablissons la loi du talion. S’il y a lieu de discuter ou de se disputer (puisque malheureusement cela arrive) qu’on parle du litige présent et qu’on laisse les choses du passé au passé. Balancer un secret, dévoiler une confidence qui n’a rien à voir avec le sujet de la brouille c’est mesquin. Oui, je peux comprendre qu’on ait envie de clouer le bec de son adversaire, le problème c’est que c’est de la vengeance, or nous ne sommes pas censés nous venger.

« Ne vous vengez pas vous-mêmes, mes bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit : « A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. » » Romains 12 :19.

LES DÉLATEURS

Que nous recommande Jésus si nous constatons qu’un frère ou une sœur a péché ?

« Et si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que par la bouche de deux ou trois témoins, toute parole soit ferme. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'église ; et s'il refuse aussi d'écouter l'église, qu'il soit pour toi comme un païen et comme un publicain. » Matthieu 18 :15-17.

« Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul… » Les choses sont limpides, pourtant certains trouvent que c’est mieux d’avertir directement l’église. Or le Seigneur lui-même applique cette règle. Tous les jours nous bronchons de plusieurs manières (Jacques 3 :2) soit en pensée, soit en paroles, soit en actions et Dieu nous reprend discrètement, en tête à tête, alors qu’il a pourtant les moyens de nous afficher publiquement. D’ailleurs, si le Seigneur permet qu’un frère ou une sœur vienne nous reprendre, c’est sans doute parce que nous lui avons résisté plusieurs fois pendant qu’il nous reprenait en secret, ce qui veut dire que nous sommes déjà sur une pente glissante. Et si on en vient à faire intervenir deux ou trois témoins et puis finalement l’église, c’est que l’égarement n’est pas loin.

Il n’empêche que Jésus nous a demandé de procéder par étapes. Ne pas se plier à cette règle revient donc à commettre un péché. En effet, le but c’est de ramener en douceur vers le Seigneur et non de décourager les gens dès qu’ils font le moindre faux pas.

Mais il y a pire : le soupçon du péché, la rumeur propagée sans avoir pris le temps de vérifier la véracité des faits.

CEUX QUI DIVISENT LES AMIS

Il y a deux catégories de chrétiens, ceux qui ont reçu le ministère de la réconciliation (2 Corinthiens 5 :18) et ceux qui ont reçu le ministère de la division. Vous reconnaîtrez les uns comme les autres à leurs fruits (Luc 6 :44).

Supposons qu’il surgisse un différend entre deux amis, ou deux frères, et que la chose finisse par être connue. Le véritable enfant de Dieu cherchera une solution pour essayer d’apporter la réconciliation alors que les faux chrétiens mettront de l’huile sur le feu et pour cela ils s’y prendront de plusieurs manières :

- En rapportant les choses dites sur le coup de la colère

- En rappelant les fautes passées

- En déformant ou en manipulant les propos

- En propageant des rumeurs

- En mettant l’accent sur les défauts de l’autre

- En prêtant des mauvaises intentions à l’autre

- En insufflant et en alimentant le soupçon.

Une personne qui met de l’huile sur le feu n’est jamais bien intentionnée.

« L’homme qui use de perversité sème des querelles, et le rapporteur divise de grands amis. » Proverbes 16 :28.

« Celui qui couvre les transgressions cherche l’amour, mais celui qui rapporte la chose divise les plus grands amis. » Proverbes 17 :9.

La question à se poser est : quel intérêt a cette personne à ce que je reste fâché(e) contre ce frère ou contre cet ami ? Car ne vous méprenez pas, il y a bel et bien un objectif caché.

Si vous êtes un dirigeant d’assemblée, le but c’est de faire le vide autour de vous pour mieux vous approcher. Il est aussi probable que ce soit une manœuvre pour éliminer des concurrents susceptibles d’occuper le poste qu’ils convoitent…

La véritable amitié est rare, elle est donc précieuse, sacrée. Regardez aux meilleurs moments passés avec votre ami, à toutes ces fois où il vous a soutenu, à toutes ces fois où il a été présent à vos cotés dans l’adversité, à toutes ces fois où il vous a rendu service sans rien demander en retour… N’écoutez pas les ministres de la division.

C’est vraiment une honte et un sujet de grande tristesse de voir de tels comportements en milieu chrétien. C’est très grave car cela détruit des vies. Si vous avez l’habitude de participer aux commérages, d’enfoncer celui qui est tombé, de rapporter les choses qui sont censées rester secrètes, et d’alimenter les polémiques, vous devez vous repentir de toute urgence. Ces œuvres ne viennent pas de Dieu mais du diable.

« Car, comme ils n'ont pas jugé bon d'avoir la connaissance précise et correcte de Dieu, aussi Dieu les a livrés à leur esprit désapprouvé, pour commettre des choses qui ne sont nullement convenables ; étant remplis de toute espèce d'injustice, d'impureté, de malice, d'avarice, de malignité, pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de tromperie et de mauvais caractère, rapporteurs, médisants, haïssant Dieu, outrageux, orgueilleux, vains, inventeurs de choses mauvaises, rebelles à leurs parents, sans intelligence, ne tenant pas ce qu'ils ont promis, sans affection naturelle, sans traité ou alliance, sans miséricorde. » Romains 1 :28-31.

Que Dieu nous fasse grâce.

Adèle.

3 commentaires
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3 commentaires

  • Rodrigue   
    21 Juin 2019 00:02

    Super intéressant !

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  • VATINEL   
    25 Juin 2019 05:18

    Etre toujours vigilants dans ce domaine, et dans tant d'autres domaines également

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  • Rodrigue   
    7 Juillet 2019 21:20

    Amen!

    Répondre