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oct. 25, 2018, 8:20 matin -  Delphine

Bonjour, Je vous remercie de rétablir des faits : à savoir la reprise par la chrétienté du calendrier païen afin d'asseoir son hégémonie et faciliter sa propagation. Quand bien même la plupart des fêtes pourraient sembler bien documentées ( je trouve que c'est plutôt le cas), j'aimerai proposer un erratum pour celle désignée sous nom d'Halloween. Ceci, plus par souci de culture que de spiritualité. Bien que l'appellation samhain (prononcer "so-wen" ou "so-win") soit évidemment plus conforme à celle d'origine. En effet, il est possible de voir dans l'un des rares vestiges de nos ancêtres les gaulois qu'elle était nommée Samonios de ce côté de la Manche > cf calendrier de Coligny > calendrier luni-solaire. Ce qui rectifie déjà l'affirmation que les celtes ne se basaient que sur la lune. La présence de viande de porc peut s'expliquer à plus d'un titre. De nombreux travaux d'archéologie démontrent que les suidés étaient au cœur de l'élevage des celtes. Féconde, la truie permettait de garantir un apport en viande suffisant. Samhain clôt une période de récoltes et de préparations (commençant au solstice d'été, se poursuivant avec Lughnasadh (début août)) avant l'hiver où l'inactivité sociale et agricole devenait dominante. De ce fait, de nombreuses têtes de bétail étaient abattues, et la viande conditionnée pour une longue conservation. Bien évidemment, une partie servait à agrémenter les derniers festins durant lesquelles les communautés fermières éparses sur le territoire se réunissaient une dernière fois avec les rigueurs hivernales pour clôturer l'année (contrats de fermage, alliances, derniers échanges et jeux comme il est dit dans l'article). Les beuveries et la sauvagerie sont du fait des témoignages des romains. Quand une population a été décimée et asservie, il est difficile pour elle de laisser un témoignage, d'autant plus qu'elle ne prônait pas l'usage de l'écriture, hors le cadre du commerce (sceau sur amphore, numismatie, et listes diverses de denrées), et cela plutôt en période gallo-romaine. Si effectivement, le porc devait être rattaché à une divinité, ce serait Cerridwen (galloise et non gauloise. Mais il est difficile de savoir si un équivalent n'existait pas côté gaulois), nommée aussi la Truie Blanche ( le blanc est une des couleurs sacrées de l'Autre-Monde). Avant de se référer au Mabinogion (qui fut écrit sous l'ère chrétienne donc les mythes furent modifiés selon le point de vue de l'époque ) relatant un mythe qui lui est rattaché, elle est avant une déesse-mère, source de vie, de guérison et de connaissances. Elle est reliée à cette célébration outre-manche. Certainement, en partie, en lien avec les chaudrons de transformation et de renaissance (il y a plusieurs chaudrons mythiques celtes). L'extinction des feux rituels était un acte qui se répétait au cours des célébrations. Il était possible de le retrouver au Solstice d'Hiver (l'origine de la bûche de Noël se situe là), à Imbolc ( la Chandeleur actuelle. Les crêpes sont païennes.), à Beltaine également. Ce n'est pas par crainte mais plus par reconnaissance de la cyclicité observée dans la Nature (les phénomènes astronomiques, les saisons etc). Alors les morts ne perdent pas leur invisibilité à proprement dite. Dans la culture celte, il est fait état d'Autres-Mondes. Que ce soit féérique, chtonien ( ce qui ne veut pas dire infernal ) et autre (celui des morts et des non-nés). Dans les différentes légendes, il est rapporté qu'à certains moments les frontières deviennent perméables, provoquant alors des rencontres ponctuelles. C'est dans ce cadre qu'il faudrait l'interpréter. Si à Beltaine (1er mai environ) le monde féérique serait le plus proche, il en va de même à Samhain où c'est celui des défunts qui se rappellerait à nous. Nombres d'actes de mémoire et d'honneur pouvaient être accomplis. Les messages reçus de la part des défunts étaient certainement pris au sérieux car la perception de la mort était différente. La sorcellerie imputée à cette fête par la chrétienté tiendrait plutôt aux travaux divinatoires menés afin de connaître par exemple la durée et la rigueur de l'hiver ainsi que l'abondance des récoltes suivantes. Ou encore si les contrats envisagés et contractés étaient bénéfiques. Bref, rien de plus que des augures tels que toute civilisation pré-chrétienne pouvait produire ( Delphes, Didyme, la Sibylle, les augures romains,etc ... Les prédictions apocalyptiques seraient aussi à prendre dans ce cadre, quitte à en faire bondir beaucoup. Il s'agit toujours de prédictions, quoi qu'il en soit dit.). Pomona serait plus à rattachée à l'Equinoxe d'Automne. Elle était souvent associée à Bacchus/Dionysos (vendanges). Donc... J'ai une question cependant : que resterait-il comme fête réellement chrétienne si le calendrier était épuré ? (c'est une vraie question). Je parle de fêtes d'origine chrétienne primitive. Avant tous les conciles et autres décisions visant à reconnaître a posteriori des événements ou mettre à l'honneur des individus. Est-il possible que les écrits de Qumran puissent aider à établir un calendrier plus juste ? Car il s'agit d'une source écrite plus proche des débuts du christianisme que la bible actuelle je pense. J'aimerai connaître votre point de vue. Et seulement cela. C'est de la pure curiosité intellectuelle. J'ai ma propre voie spirituelle qui me va, sans vouloir vous offenser.


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