La pornographie est tellement répandue aux Etats-Unis qu’elle doit être désormais traitée comme une «crise de santé publique» à combattre au même titre que le tabagisme ou l’alcool au volant, estiment des experts.
«La pornographie est la forme la plus répandue d’éducation sexuelle aujourd’hui. Des études montrent que l’âge moyen où l’on voit pour la première fois du porno est entre 11 et 14 ans, et croyez-moi, ce n’est pas le Playboy de papa», résume Gail Dines, sociologue, professeur au Wheelock College de Boston et auteur d’un livre sur la question: «Ces images dégradantes et misogynes sont devenues monnaie courante et enlèvent aux jeunes leur droit à une vraie sexualité saine».
«C’est un secteur qui a une influence considérable», ajoute Mme Dines, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée jeudi en amont d’un congrès à Washington de la «Coalition to end sexual exploitation» («Coalition pour en finir avec l’exploitation sexuelle»).
Les sites pornographiques reçoivent plus de visites chaque mois que ceux de Netflix, Amazon et Twitter réunis, un tiers des téléchargements sont du porno et 4,2 millions de sites pour adultes existent sur internet, ajoute Mme Dines, également présidente du groupe féministe «Stop Porn Culture» («En finir avec la culture porno»).
Le congrès de la Coalition pour en finir avec l’exploitation sexuelle réuni ce week-end entend montrer que la pornographie est un problème complexe de société qui a besoin d’être considéré comme un problème de santé publique. Il accueille des médecins, des travailleurs sociaux, des chercheurs, des féministes, des dirigeants religieux, des militants contre la traite humaine et des anciens professionnels de l’industrie pornographique, qui génère des milliards de dollars.
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