Si vous lisez vos Bibles, vous êtes forcément tombés sur ce passage qui dit : « Nous bronchons tous de plusieurs manières… » (Jacques 3 :2). Traduit ainsi, on en déduit que le chrétien ne pèche plus, il fait seulement des erreurs ; il n’est pas parfait mais presque. Or si on se penche sur le texte grec, on se rend compte que ce n’est pas ce que l’auteur a voulu dire.
Le verbe « broncher » vient du grec ptaio qui signifie : faire que quelqu’un trébuche ou tombe ; trébucher, tomber ; errer, faire une erreur, pécher ; tomber dans la misère, devenir misérable. Ptaio a pour racine le mot pipto qui veut dire descendre d’un lieu élevé vers un lieu plus bas ; tomber, être jeté à terre. D’un point de vue métaphysique, il est question de tomber sous le jugement ; venir sous la condamnation.
Sur le plan physique, on visualise très bien ce que veut dire trébucher : on rencontre un obstacle sur sa route, on bute dedans, on perd l’équilibre et on manque de tomber par terre. Mais sur le plan spirituel, cela correspond à quoi exactement ? Existerait-il un niveau intermédiaire entre la sainteté et le péché ? Si on s’en tient aux éléments de définition vus plus haut, la réponse est non. Si on n’est pas en haut (dans la sainteté), on est forcément en bas ou plus bas (donc en dehors de la sainteté). Si on descend d’un niveau élevé vers un lieu plus bas, soit on est tombé, soit on a régressé. Que ce soit la régression ou la chute, les deux appartiennent au domaine du péché.
Plus choquant encore, la faute de traduction avec le nom « manières » qui n’a rien à faire là. En effet, le mot grec employé est polus qui veut dire : un grand nombre de, beaucoup, grand.
Ainsi, une traduction correcte de Jacques 3 :2 est celle proposée par exemple par la BYM : « Car nous trébuchons tous en beaucoup de choses. »
Donc l’idée qui est exprimée c’est que nous avons tous beaucoup de problématiques liées au péché (le nôtre, pas celui des autres hein). La traduction de l’Abbé Crampon est bien plus explicite. Le mot péché n’a pas été employé dans le texte original, toutefois l’idée y est : « Car nous péchons tous en beaucoup de choses. »
L’autre élément à retenir c’est l’emploi de l’adjectif « tous ». L’apôtre Jacques s’inclut dans ce constat et reconnaît ses défauts, ses faiblesses, ses imperfections. Il reconnaît qu’il lutte encore contre le péché et qu’il lui arrive encore de pécher. Quelle sagesse et quelle humilité. Or j’ai eu à croiser et même à côtoyer un certain nombre de personnes, qui occupaient un statut assez élevé au sein des églises locales (pasteurs, anciens, prophètes) qui par leur comportement ou leurs paroles faisaient croire aux fidèles qu’ils étaient infaillibles. A les voir ou les entendre, ils étaient tellement oints et tellement saints qu’ils n’étaient presque plus sensibles à la tentation et donc ils ne péchaient jamais. Cette attitude hypocrite avait pour effet pervers de décourager les « petits chrétiens lambda » qui remettaient leur conversion en question parce qu’ils avaient été tentés ou qui se mortifiaient à l’excès au moindre faux pas.
CES SAINTS PÉCHEURS…
Oui, je vous l’accorde, le titre est provocateur mais rassurez-vous, il n’est pas question ici d’encourager, de minimiser ou de justifier le péché.
Tout d’abord, il convient de rappeler que d’un point de vue biblique, le mot « saint », lorsqu’il est appliqué à l’être humain ou même à un objet veut dire « mis à part » ou « consacré » et non parfait ou infaillible. Ainsi, le Seigneur ne nous attire pas à lui et ne nous met pas à part parce que nous sommes parfaits mais pour nous rendre parfaits. C’est en persévérant dans la pratique des commandements d’Elohîm que l’on se perfectionne, voilà pourquoi à l’issue du discours sur la montagne, Yehoshoua va conclure son message par : « Vous serez donc parfaits, comme votre Père qui est dans les cieux est parfait. » (Matthieu 5 :48). Le Seigneur emploie bien le futur du verbe être et non l’impératif comme on peut le voir dans certaines versions bibliques qui ont traduit : « Soyez donc parfaits… ». L’emploi du futur indique la conséquence de la sanctification qui sera à terme la perfection. Il s’agit là d’un processus qui prend du temps et non d’une transformation instantanée. Le Seigneur en a parfaitement conscience, aussi il ne faut pas croire qu’il est étonné de nous voir encore trébucher après X années de conversion.
D’ailleurs cette idée de processus, de transformation graduelle et progressive, on la trouve également dans le verbe convertir duquel vient le mot conversion. Convertir (du verbe grec strepho) signifie littéralement tourner, retourner, se détourner ; d’un point de vue métaphysique cela signifie se détourner de son ancienne conduite, changer son esprit.
Or nous oublions souvent que le verbe convertir veut aussi dire transformer une chose en une autre, changer. Ainsi, on convertit des raisins en vin ou encore du plomb en or… Cette transformation prend du temps et nécessite le passage par certaines étapes. De même, nous sommes dans un processus de conversion d’êtres faillibles et corruptibles en être infaillibles et incorruptibles. La sanctification étant le moyen qui nous permet le passage d’un état à un autre.
La Bible ne se montre jamais complaisante et ne cherche jamais à cacher les failles ou les péchés de ses protagonistes, fussent-ils de grands prophètes devant l’Eternel. Ainsi, les exemples de personnes pieuses, ointes et mises à part ayant flanché ou ayant lamentablement chuté ne manquant pas.
Noé, rempli de vin et non de l’Esprit
« Et ne vous enivrez pas de vin dans lequel il y a du libertinage, mais soyez remplis de l’Esprit. » Ephésiens 5 :18.
Quand on découvre l’histoire de Noé, on a l’impression d’un parcours sans faute. Homme droit et craignant Elohîm, il se distinguait au milieu d’une génération méchante et perverse. Il a cru Elohîm lorsqu’il lui a dit qu’il détruirait la terre par le déluge. Il manifesta sa foi par la construction de l’ arche, sans doute au milieu des moqueries de ses contemporains qui n’avaient jamais vu de pluie tomber auparavant. Il a su se montrer patient et persévérant pendant les longs mois de navigation. Le parcours parfait. Et puis, une fois sorti de l’arche, un jour, on ne sait pas ce qui lui prend, mais il va boire du vin jusqu’à perdre tout bon sens. Il n’était pas pompette, il n’avait pas un petit coup dans le nez, mais il était ivre mort. Est-ce que vous imaginez un seul instant un serviteur d’Elohîm boire comme un trou et ensuite se mettre tout nu ? Noé l’a fait. Ce moment d’égarement fut une occasion de chute pour son fils Cham (Genèse 9 :20-24).
Abraham et sa conception approximative de la vérité (Genèse 12 :11-20 ; Genèse 20 :1-18)
« Aucun de vous ne mentira à son prochain. » Lévitique 19 :11.
On ne tarit pas d’éloges au sujet d’Abraham, le père de la foi. Toutefois, la Bible mentionne trois épisodes où on voit sa foi vaciller. Le plus connu c’est lorsque, conseillé par sa femme, il va coucher avec son esclave Agar pour avoir au-travers d’elle une postérité alors qu’Elohîm lui avait promis un enfant de son épouse Sarah (Genèse 15 et 16). Mais on oublie souvent qu’il a eu recours au mensonge par peur d’avoir des problèmes à cause de la convoitise que la beauté de sa femme pourrait susciter. Il va alors mentir, et demander à Sarah d’en faire autant, en affirmant qu’ils étaient frères et sœurs. Il est vrai qu'il est étaient demi-frère et soeur (Genèse 20:12), mais il va cacher une information capitale, le fait qu'ils étaient aussi mari et femme. Ce mensonge par omission va avoir de lourdes conséquences : Sarah va être enlevée deux fois : une fois par pharaon et une fois par Abiymélek, roi de Guérar. Fait assez troublant, la Bible précise que pharaon l’a « prise pour femme » et ne va rendre Sarah à Abraham qu’après avoir été frappé de grandes plaies (Genèse 12 :17-19). Malgré cette première mésaventure extrêmement fâcheuse et sans doute traumatisante pour Sarah, Abraham va réitérer son mensonge, ce qui va aboutir quelques années plus tard à un second enlèvement par Abimélek. Mais ce dernier, plus intègre que son homologue égyptien, « ne s’était pas approché d’elle » et va renvoyer Sarah vers son mari après un avertissement de YHWH en songe (Genèse 20 :6) …
Jacob, un escroc hors-pair (Genèse 25 et 27)
« Vous aurez des balances justes, des poids justes, un épha juste et un hin juste. » Lévitique 19 :36.
De prime abord, Jacob semble être un bon gars, tranquille, sympathique et honnête. On met souvent l’accent sur le péché de son frère Esaü qui a méprisé son droit d’aînesse et on ferme les yeux sur le fait que Jacob a eu recours à des procédés très malhonnêtes pour obtenir le droit d’aînesse et la bénédiction de son frère. Tout d’abord il a profité de la faiblesse d’Esaü qui se pensait mourant pour lui usurper son droit d’aînesse contre un plat de lentilles. Or c’était une véritable escroquerie, car le droit d’aînesse valait au moins plusieurs troupeaux de bétail et des biens considérables. Ensuite, il a volé la bénédiction de son frère en se faisant passer pour lui auprès de leur père. Là aussi, il n’a eu aucun scrupule à tirer profit de la faiblesse de son vieux père à la vue défaillante ni des efforts qu’Esaü a dû fournir pour chasser le gibier demandé par Isaac.[1]
Joseph qui a du mal pardonner (Genèse 42 à 45)
« Tu n’useras pas de vengeance, tu ne garderas pas rancune contre les enfants de ton peuple. » Lévitique 19 :18.
Joseph a tout de l’homme parfait. Malgré les rudes épreuves auxquelles il a dû faire face, il est resté fidèle à Elohîm sans jamais se départir de son intégrité. On ne l’entend jamais se plaindre ni de ceux qui l’ont trahi ni du Seigneur qui a permis que toutes ces tempêtes s’abattent sur lui. Quelle résilience et quelle abnégation. Et pourtant, il va laisser entrevoir une faille lors de se retrouvailles avec ses frères alors qu’il était numéro 2 en Egypte. Il va profiter de son statut et du fait qu’il était méconnaissable aux yeux de sa fratrie pour se venger. En effet, avant qu’il ne se dévoile, il a torturé psychologiquement ses frères pendant des semaines voire des mois en les accusant d’être des espions et des voleurs. On pourrait dire que c’était de bonne guerre, mais cela montre surtout que même pour Joseph le pardon n’a pas été facile à libérer.
David, adultère et meurtrier (2 Samuel 11 et 12)
« Tu n’assassineras pas. Tu ne commettras pas d’adultère. » Exode 20 :13-14.
On peine à concevoir que David, l’homme selon le cœur d’Elohîm, ait pu commettre de tels péchés et pourtant… Tout commence par une « simple » convoitise à laquelle il s’est laissé aller un soir pendant qu’il flânait sur le toit de sa maison. Ensuite, tout s’enchaîne très vite et David se retrouve pris au piège d’une spirale infernale : il commet l’adultère puis en vient à préméditer le meurtre du mari de Bath-Shéba ; et cela, semblerait-il, sans aucune forme de remords. Quand le prophète Nathan s’est déplacé pour l’interpeller par une parabole mettant en scène un homme riche qui a volé l’unique brebis d’un pauvre, la Bible dit que « la colère de David s’enflamma violemment contre cet homme, et il dit à Nathan : YHWH est vivant ! L’homme qui a fait cela est un fils de la mort ! » (2 Samuel 12 :5). Il ne s’est même pas senti concerné par ce que Nathan racontait, c’est dire à quel point il était allé loin dans l’égarement. Un égarement qui a, selon toute vraisemblance, duré au moins plusieurs mois et qui aurait abouti à l’apostasie sans l’intervention du prophète. Comme chacun le sait, ce double péché a eu des conséquences catastrophiques sur sa famille : guerres, divisions, viols incestueux, meurtres fratricides, rébellion de l’un de ses propres fils qui est devenu l’un de ses pires ennemis.
Les apôtres de Yehoshoua étaient aussi très loin d’être parfaits. On a beaucoup parlé sur l’impétuosité de Pierre, sa présomption, sa lâcheté, son hypocrisie, son reniement du Seigneur, mais on oublie ses deux comparses qui étaient loin d’être meilleurs.
Jacques et Jean, orgueilleux, assoiffés de pouvoir et sans miséricorde :
Il faut en effet avoir une très haute opinion de soi pour se sentir en droit de demander que l’un soit assis à la gauche de Yehoshoua et l’autre à sa droite pendant son règne glorieux (Marc 10 :35-44). D’ailleurs leur culot ne manqua pas d’indigner à juste titre les dix autres apôtres (Marc 10 :41). Notons aussi que le Seigneur a pris le temps de les avertir de ce qu’il fallait faire pour être grand dans le Royaume : devenir au préalable l’esclave de tous (Marc 10 :42-44). On peut parier sans trop se risquer que ce n’était pas le projet initial de Jacques et Jean.
Un autre épisode va révéler un autre aspect de la personnalité de ces deux frères : « Et il envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route, et entrèrent dans un village des Samaritains, afin de préparer pour lui. Mais ils ne le reçurent pas, parce que sa face était dirigée vers Yeroushalaim. En voyant cela, les disciples Yaacov et Yohanan dirent : Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel et les consume comme l’a fait aussi Eliya ? » (Luc 9 :52-54).
Non seulement ils se pensaient égaux à Elie, chose qui n’a même pas traversé l’esprit de Jean-Baptiste alors qu’il était « l’Elie qui devait venir » (Matthieu 11 :14), mais en plus ils croyaient pouvoir accomplir cet exploit sans passer par Yehoshoua. Ils voulaient aider le Seigneur, rien que cela... Ils ne se considéraient pas comme des serviteurs inutiles qui avaient besoin de lui, mais comme ses conseillers spéciaux, investis d’un pouvoir surnaturel qui leur était propre. Et puis que dire du sort qu’ils voulaient réserver aux Samaritains récalcitrants et qui ne se convertissaient pas sur le champ ? Au bûcher ! Des vrais pyromanes sanguinaires. On comprend aisément pourquoi Yehoshoua les avait surnommés Boanergès, c’est-à-dire Fils du tonnerre (Marc 3 :17).
Toutes les personnes qui ont été citées ici ont deux points communs. Le premier c’est qu’elles sont tombées dans le péché et qu’ils étaient pétris de défauts alors qu’elles connaissaient déjà Elohîm depuis un bon moment. Le second c’est qu’elles sont toutes auprès du Seigneur actuellement.
Le propos de cet article n’est pas de dire : Voyez comme ces gens-là ont péché et pourtant Elohîm les a sauvés, donc ne vous en faites pas si vous êtes tombés. On ne badine pas avec le péché, car le péché a toujours des conséquences et il faudra y faire face. Ce message s’adresse cependant à toi, chrétien qui es tombé très bas. A toi le rétrograde, à toi l’apostat qui a été étiqueté « irrécupérable » par les autres et peut-être même par toi-même… Il est encore temps de revenir vers le Seigneur car il désire te sauver.
Pour vous en convaincre, prenons un dernier exemple.
Le cas Manassé
« Menashè était fils de 12 ans quand il devint roi, et il régna 55 ans à Yeroushalaim. Il fit ce qui est mal aux yeux de YHWH, selon les abominations des nations que YHWH avait chassées devant les enfants d'Israël. Il rebâtit les hauts lieux que Yehizqiyah, son père, avait démolis, il éleva des autels pour les Baalim, il fit des idoles d'Asherah, et se prosterna devant toute l'armée des cieux et la servit. Il bâtit aussi des autels dans la maison de YHWH, dont YHWH avait dit : C'est à Yeroushalaim que sera mon Nom pour toujours. Il bâtit des autels à toute l'armée des cieux, dans les deux parvis de la maison de YHWH. Il fit passer ses fils par le feu dans la vallée du fils de Hinnom. Il pratiquait le spiritisme, la divination et la sorcellerie. Il établit des gens qui évoquaient les esprits et ceux qui avaient un esprit de divination. Il fit de plus en plus ce qui est mauvais aux yeux de YHWH pour l'irriter. Il plaça aussi une idole, une image qu'il avait faite, dans la maison d'Elohîm, dont Elohîm avait dit à David, et à Shelomoh, son fils : Je mettrai à perpétuité mon Nom dans cette maison et dans Yeroushalaim, que j'ai choisie entre toutes les tribus d'Israël, et je n'éloignerai plus le pied d'Israël de dessus le sol que j'ai assigné à leurs pères, pourvu seulement qu'ils prennent garde à faire tout ce que je leur ai ordonné, selon toute la loi, les préceptes et les ordonnances prescrites par la main de Moshé. Menashè fit s'égarer Yéhouda et les habitants de Yeroushalaim, jusqu'à faire pire que les nations que YHWH avait exterminées de devant les enfants d'Israël. YHWH parla à Menashè et à son peuple, mais ils ne furent pas attentifs. Alors YHWH fit venir contre eux les chefs de l'armée du roi d'Assyrie. Ils mirent Menashè dans les fers, le lièrent avec une double chaîne en cuivre et l'emmenèrent à Babel. Et dès qu'il fut dans l'angoisse, il supplia la face de YHWH, son Elohîm, et il s'humilia beaucoup devant l'Elohîm de ses pères. Il le pria et celui-ci se laissa implorer par lui. Il entendit sa supplication et le fit retourner à Yeroushalaim, dans son royaume. Menashè reconnut alors que c'est YHWH qui est Elohîm. Après cela, il bâtit une muraille extérieure à la cité de David, vers l'occident de Guihon, dans la vallée, jusqu'à l'entrée de la porte des poissons. Il environna la colline et l'éleva à une grande hauteur. Il établit aussi des chefs d'armée dans toutes les villes fortes de Yéhouda. Il ôta de la maison de YHWH l'idole, et les elohîm étrangers, et tous les autels qu'il avait bâtis sur la montagne de la maison de YHWH et à Yeroushalaim, et les jeta hors de la ville. Puis il rebâtit l'autel de YHWH et y sacrifia des sacrifices d'offrande de paix et d'action de grâces. Il ordonna à Yéhouda de servir YHWH, l'Elohîm d'Israël. Toutefois, le peuple sacrifiait encore dans les hauts lieux, mais seulement à YHWH, son Elohîm. Le reste des actions de Menashè, et la prière qu'il fit à son Elohîm, et les paroles des voyants qui lui parlaient, au Nom de YHWH, l'Elohîm d'Israël, voilà, toutes ces choses sont écrites dans les actes des rois d'Israël. Sa prière et la manière dont Elohîm se laissa implorer, tous ses péchés et ses transgressions, les lieux sur lesquels il bâtit des hauts lieux et dressa des asherah et des images gravées, avant de s’humilier, voici, cela est écrit dans les discours des voyants. Puis Menashè se coucha avec ses pères et on l'enterra dans sa maison. Amon son fils régna à sa place. » 2 Chroniques 33 :1-20.
Manassé était un roi de Juda, fils d’Ezéchias, un homme qui craignait le Seigneur et qui durant son règne fut à l’origine d’un grand réveil spirituel (2 Chroniques 29 à 32). Après une succession de roi apostats, il se distingua par son zèle à ramener le cœur du peuple à YHWH, à rétablir le culte tel que prescrit par Moïse, et à purifier le pays des idoles. A sa mort, son fils Manassé lui succéda sur le trône. Vu le père intègre qu’il avait eu, on s’attendait à ce qu’il suive son exemple et qu'il marche également dans la crainte d’Elohîm. Et bien non, il va faire l’exact opposé pendant la majeure partie de ses 55 années de règne. Tenez-vous bien, la liste de ses péchés est aussi longue que choquante :
- Il a détruit tout le travail accompli par son père en rebâtissant tous les lieux d’idolâtrie.
- Il a construit des autels pour Baal et Astarté.
- Il a servi « toute l’armée des cieux », comprenez par là qu’il s’est adonné à toutes les cultes païens possibles et qu’il a adoré toutes sortes de démons.
- Il a sacrifié ses enfants en les faisant passer par le feu.
- Il a pratiqué la sorcellerie et l’a institutionnalisée dans tout le royaume de Juda : « Il pratiquait le spiritisme, la divination et la sorcellerie. Il établit des gens qui évoquaient les esprits et ceux qui avaient un esprit de divination ».
- Il a profané le temple de YHWH en installant à l’intérieur une idole.
- Il a été une cause d’égarement pour tout son peuple et la cause de l’exil.
Manassé est allé tellement loin dans le péché à un tel point qu’il a fait « pire que les nations que YHWH avait exterminées de devant les enfants d'Israël ». Il a fait de son royaume un repaire de démons, un lieu ténébreux et abominable. Pendant de longues années il s’est vautré dans ces horreurs et est resté sourd aux avertissements du Seigneur. Nul n’aurait parié sur le salut d’un tel homme. YHWH envoya en dernier recours contre lui les assyriens pour lui faire la guerre et permit qu’il soit amené enchaîné à Babylone et maltraité bien comme il faut. Affaibli et angoissé, il se repentit de ses péchés et se tourna vers Elohîm. Et vous savez quoi ? YHWH l’a accueilli, exaucé et délivré. Manassé va par la suite faire de son mieux pour réparer tous les dégâts qu’il a causés en purifiant le temple et en tentant d’imposer à son peuple le culte de YHWH. Cela n’empêchera pas l’exil et cela ne ramènera pas complètement le peuple vers Elohîm, mais au moins il a été sauvé.
En relisant cette histoire, j’ai été saisie par deux choses. D’une part, par la multitude et la gravité des péchés de Manassé qui avait pourtant été éduqué par un père qui craignait Elohîm ; d’autre part par l’immensité de la grâce de notre Seigneur. Manassé avait fait énormément de mal et sans doute beaucoup de victimes dont un certain nombre qui l’ont certainement maudit jusqu’à leur dernier souffle; ces personnes-là sont actuellement en enfer tandis que Manassé, lui, est au paradis…
Si j’avais croisé un tel homme, je l’aurais catalogué « irrécupérable », « insauvable », « perdu à jamais », « voué à l’enfer éternel ». Très honnêtement, sur le plan humain, la grâce qui lui a été faite est tout simplement incompréhensible. Et pourtant, le Seigneur a voulu sauver cette âme.
L’histoire de l’horrible Manassé nous donne à mieux comprendre cette parole des Ecritures : « … mais là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Romains 5 :20). Cette grâce est disponible pour toi chrétien qui es tombé bien bas, et pour tous ceux et toutes celles, d’où qu’ils viennent et quels qu’ils soient, qui se sont vautrés et avilis dans le péché. Des Jacques et des Jean et bien d’autres vous ont peut-être déjà condamnés, mais Yehoshoua, que vous avez rejeté tant de fois, vous tend encore la main aujourd’hui. Saisissez-là, « car le Fils d’humain n’est pas venu pour perdre les âmes, mais pour les sauver. » (Luc 9 :56). Oui, tel est le désir de notre Elohîm, Père et Sauveur. Il n’a pas d’autre préoccupation ni d’autre priorité à part celle-là.
Adèle.
[1] Pour une analyse plus complète lire l’article De Yacov à Israël, la merveilleuse histoire de celui qui a lutté avec Elohîm
Seb ¶
12 Octobre 2021 15:47Très interpellé par cet article. J'ai appris des choses que je connaissais pas. Je dis juste au passage que, lors des élections présidentielles dans lesquelles Mr Macron est sorti vainqueur le Seigneur m'avait dit qu'il serait comparable à Manassé, en tout cas, en ce qui concerne ses pratiques. Je ne sais pas s'il va se convertir un jour.
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