Les Dokimos



Babylone la grande : sur les traces du mystère de l'iniquité

De Genèse à Apocalypse, Babylone se trouve toujours en opposition avec Jérusalem dite « la cité de la paix ». Babylone, ou Babel en akkadien, apparaît dès le chapitre 11 du livre de Genèse. C’est une ville du pays de Schinear, royaume sur lequel Nimrod, « le rebelle » descendant de Noé et type parfait de l’antichrist, régnait. Sous l’impulsion de ce dernier, les hommes ont tenté de bâtir une tour dont le sommet touche le ciel. Ce projet visait à les rassembler en un lieu afin qu’ils ne soient pas disséminés sur la surface de la terre, pensant ainsi se maintenir en sécurité.

La tour de Babel : Lieu de rebellion et de confusion


« Ils se dirent l'un à l'autre : Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre » Genèse 11 :3-4.


Ces plans étaient totalement contraires à ceux de l’Eternel qui, après le déluge, avait ordonné à Noé et à ses descendants de remplir la terre. Alors que tous les hommes n’avaient qu’une seule langue, l’Éternel confondit leur langage et les dispersa sur toute la surface du globe terrestre. Les hommes voulaient faire de Babel la « porte des cieux » mais l’Éternel en a fait un lieu de confusion.


Les hommes voulaient se créer une religion basée sur l’homme, un lieu « d’autodéification » pour immortaliser leur nom. Entreprise orgueilleuse, cela n’est pas sans rappeler les raisons pour lesquelles Satan a été précipité du ciel : «Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, A l'extrémité du septentrion; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très Haut » (Esaïe 14 :12-15). Dans ce passage, le prophète va prononcer sur ordre de l’Eternel une complainte contre le roi de …Babylone ! Ce dernier est alors un type de Satan, une personnification de cet être qui, envieux de la gloire de Dieu, a décidé de devenir tout ce que Dieu n’est pas. Dans sa révolte, il a insufflé à l’homme cette pensée ou plutôt il l’a contaminé afin d’en tirer profit et gloire. Babylone est donc le symbole de l’inimitié contre Dieu, de l’accomplissement de la volonté humaine, de l’orgueil et de l’égo démesuré que peut avoir l’homme qui ne veut pas se soumettre à Dieu.


La tour de Babel étant inachevée, les monarques qui ont succédé à Nimrod n’ont pas abandonné l’idée de cet ouvrage, emblème de la rébellion de l’homme contre Dieu. Par la suite, Babylone devint la capitale de l’empire babylonien et atteignit son apogée sous le règne de Nebucadnetsar qui entreprit d’immenses travaux de construction et de restauration de nombreux temples païens. Le plus célèbre de ces sanctuaires était la ziggourat Etemenanki, constituée de sept étages, dite « maison fondement du ciel et de la terre », demeure du dieu Mardouk, et qu’on assimilait à la tour de Babel. Babylone était alors synonyme d’orgueil, de faste, de luxe et de magnificence. Son pouvoir était politico-religieux : le politique était exercé par Nabuchodonosor et le religieux par le dieu tutélaire de la ville, Mardouk ou Merodac dans la Bible, dont le nom signifie rébellion. Cette divinité avait pour emblème un dragon-serpent qui n’est pas sans nous rappeler le serpent-ancien d’Apocalypse 12 :9 et 20 :2.


Nabuchodonosor, après avoir détruit le temple de Jérusalem, mena l’élite d’Israël en captivité conformément à la prophétie (voir Les Dokimos 15 article Histoire du monde biblique).

Les mets du Roi, subtilité et séduction babyloniennes


Malgré la conjoncture, les Israélites étaient libres quoique captifs. Contrairement à la captivité égyptienne qui se traduisait par de mauvais traitements, la captivité babylonienne avait un « parfum de bien être ». La plupart de ceux qui avaient été déportés avaient gardé leur dignité et purent se lancer dans les affaires à tel point que plusieurs prospérèrent : tout était réuni pour que les juifs se sentent à l’aise dans cette terre étrangère.


« Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait, et il pria le chef des eunuques de ne pas l'obliger à se souiller » Daniel 1 :8.


Daniel et ses compagnons, issus de race royale, avaient été choisis pour être au service du roi de Babylone. Cette prérogative allait de pair avec l’accès à la table du roi. Or la table du roi était garnie de plats tous « bons à manger et agréables à la vue » (Genèse 3 :6). Ces plats sont l’image de la séduction que l’on rencontre à Babylone et la puissance de persuasion qu’elle renferme. Sacrifiés aux idoles, les mets ou le pain du roi figuraient une initiation au mysticisme babylonien.


En effet, le dieu Mardouk étant le détenteur du pouvoir religieux, il était naturel que Nebucadnetsar, porteur du pouvoir politique, en soit le grand prêtre. L’histoire atteste d’ailleurs que c’est bien Nebucadnetsar qui fit de Mardouk la première divinité du panthéon babylonien. Ces mets étaient donc l’image des fausses doctrines qui comportaient un danger pour l’intégrité spirituelle de Daniel. En opposition au pain de vie qui est la Parole véritable, Daniel se serait rendu coupable en les consommant, de compromission et d’adultère contre l’Eternel-Dieu.


«Les eaux dérobées sont douces, Et le pain du mystère est agréable ! Et il ne sait pas que là sont les morts, Et que ses invités sont dans les vallées du séjour des morts » Proverbes 9 :17-18. Il est ici question du pain des religions à mystère, jalonnées de toutes sortes d’abominations, qu’on consommait pour acquérir cette sagesse que Dieu qualifie de folie. Or, Christ est la Sagesse par excellence.


Tandis que le vin nouveau figure la vie de l’Esprit Saint, le vin de la table du roi représente un autre esprit. C’est aussi le symbole des libations adressées aux faux dieux, une offense au véritable Dieu à qui revient toute l’adoration.


« Ne regarde pas le vin parce qu'il est d'un beau rouge, Qu'il donne son éclat dans la coupe Et qu'il coule aisément. Il finit par mordre comme un serpent et par piquer comme un aspic. Tes yeux se porteront sur des courtisanes, Et ton cœur parlera d'une manière perverse » Proverbes 23 :31-33.


La Babylone antique et ses multiples divinités proposaient à l’homme des religions au choix, orientées pour satisfaire les mauvais penchants de son cœur, avec des prêtres qualifiés pour initiateurs. La déesse principale étant Ishtar, les orgies sexuelles et les beuveries ponctuaient son culte. Babylone ou « la Chaldée » est l’un des berceaux de l’occultisme et de la magie. Au-delà de n’être qu’une ville, Babylone est un caractère, un mode de vie et de pensée, une mentalité, une culture, une religion, une puissance, une marque portant la signature de Satan. Elle est tellement de choses à la fois qu’elle se manifeste sous d’innombrables aspects, tous plus subtils les uns que les autres. La séduction, le vice, la perversion, le mensonge, la manipulation, la violence, la persécution : c’est le monde. Elle a constitué un mystère, se confrontant aux serviteurs de Dieu à travers les âges.

Le mystère de l'iniquité dévoilé


« Car le mystère de l'iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu » 2 Thessaloniciens 2 :7.


L’apôtre Paul mentionne ici pour la première fois « le mystère de l’iniquité ». Non pas que celui-ci n’existait pas auparavant, mais le temps était venu pour l’Eglise de connaître cette réalité puisqu’elle est capable de mener bataille au nom de Jésus-Christ.


« Quelle est envers nous qui croyons l'infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l'a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir » Ephésiens 1 :19-21.


Sous la loi, le prophète Zacharie ,suscité après l’exil, avait eu une vision dans laquelle l’iniquité était personnifiée : « Et voici, une masse de plomb s'éleva, et il y avait une femme assise au milieu de l'épha. Il dit : C'est l'iniquité. Et il la repoussa dans l'épha, et il jeta sur l'ouverture la masse de plomb. Je levai les yeux et je regardai, et voici, deux femmes parurent. Le vent soufflait dans leurs ailes; elles avaient des ailes comme celles de la cigogne. Elles enlevèrent l'épha entre la terre et le ciel. Je dis à l'ange qui parlait avec moi : Où emportent-elles l'épha? Il me répondit: Elles vont lui bâtir une maison dans le pays de Schinear; et quand elle sera prête, il sera déposé là dans son lieu » Zacharie 5 :7-11.


Nous voyons que pour renforcer l’idée de Genèse 11, une habitation est bâtie pour l’iniquité dans la plaine de , autrement dit à Babylone. L’iniquité y sera déposée quand elle sera prête, au temps marqué.


Si les prophètes étaient les dispensateurs de la loi et des promesses messianiques (1 Pierre 1 :10), les saints, les chrétiens sont les dispensateurs des diverses grâces et mystères de Dieu (1 Pierre 4 :10).


« Ainsi, qu'on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de Dieu » 1 Corinthiens 4 :1.


Le mot « mystère » est issu du grec « musterion », lui-même issu de « muo » qui signifie se taire, garder le silence. Dans un contexte païen, ce mot désignait les secrets d’une religion confiés uniquement aux initiés, qui encouraient de graves conséquences s’ils les révélaient. Dans le cadre biblique, il s’agit d’une information, de quelque chose d’inconnu, d’inexplicable, qui est voilé jusqu’au temps marqué de la révélation par Dieu. Un mystère est une réalité qui exige une explication, une révélation, dont la compréhension lorsqu’elle est assimilée (et expérimentée), devient une évidence !


« Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera » Daniel 12 :4. En effet, le prophète Daniel a reçu des révélations au sujet de la fin des temps à Babylone. Il lui fut prescrit de sceller le livre jusqu’au temps marqué : ce qu’il avait reçu n’était pas pour son époque mais était capital pour la suite des temps.


Par ailleurs, l’apôtre Jean, prisonnier à Patmos (sous domination romaine), suite à ses visions tout aussi apocalyptiques, reçut la consigne suivante : « Et il me dit : Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche » (Apocalypse 22 :10).


Le verbesceller se dit « chatham » en hébreu et se traduit par « sphragizo » en grec. Ces deux verbes dans leur contexte, désignent le fait de fermer par un sceau, de cacher, de garder au silence mais aussi de certifier. Le dernier livre de la Bible a donc pour vocation de dévoiler, révéler, faire connaitre des secrets jusque là mystérieux.


Le mystère de l’iniquité qui a oppressé Daniel, que Zacharie a aperçu et que Paul a évoqué, a été clairement identifié par Jean : « Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de sa prostitution. Sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. Et je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. Et l'ange me dit: Pourquoi t'étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes. […] - C'est ici l'intelligence qui a de la sagesse. -Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise » (Apocalypse 17 :4-9).


L’iniquité est qualifiée par « un état général d’hostilité envers Dieu, une perversion inspirée par une puissance diabolique ».

Babylone un repaire de tout esprit impur


Aucune prophétie de l'Écriture ne pouvant être l’objet d'interprétation particulière, l’accomplissement des prophéties bibliques nous atteste que c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu (2 Pierre 1 : 19-20). Nous n’avons pas la prétention ici de définir de manière figée ce que les prophètes ont dit, certaines prophéties s’accomplissant de manière cyclique. Ainsi, l’augmentation de la connaissance dont a parlé le prophète Daniel et l’Histoire ont révélées que la prostituée dont Jean parle n’est autre que la ville de Rome dont il était déjà victime de par sa captivité. Rome est cette ville assise sur sept montagnes, chacune de ces montagnes, dont l’une s’appelait « le capitole », abritait de multiples temples aux dieux romains. Rome en son temps a endossé le rôle de la nouvelle Babylone avec toutes les caractéristiques de la ville antique.


Tout comme Nebucadnetsar qui détruisit le premier temple, symbole de la montagne sainte où réside la présence de Dieu, l’empereur romain Titus fit de même et détruisit le deuxième temple. Nous savons que la montagne est le lieu de l’adoration et du culte, et que le chiffre sept est le chiffre de l’absolu, de la perfection. De même, les sept esprits de Dieu désignent la science absolue, l’omniscience. Les sept montagnes ici, mettent en évidence le summum de l’idolâtrie, de la fausse adoration, du faux culte, une sorte de « mont olympe », une tour dont le sommet touche le ciel. La religion qui tente d’atteindre Dieu sans passer par Christ.


Par la suite, cette prostituée est assimilée au système papal basé à Rome et au pouvoir politico-religieux qui est le sien. Nous ne verrons ici que l’aspect religieux. Cette femme est vêtue somptueusement, de manière à susciter l’attrait, à séduire. Le pourpre, marque de royauté (Juges 8 :26) et de sacrificature (Exode 28), indique qu’elle est reine et prêtresse, à l’instar de la légendaire Sémiramis, reine licencieuse, idolâtre et abjecte de Babylone. Il semble que Sémiramis aurait été la femme de l’antéchrist Nimrod (que l’histoire appelle Ninus). Quoique cette allégation soit au conditionnel, elle n’en demeure pas moins une réalité spirituelle !


L’Église quant à elle, traduisant sa sobriété, se vêt plutôt de fin lin blanc, c'est-à-dire de justice et de sainteté, bien qu’elle soit aussi reine et sacrificatrice (Apocalypse1 :8). Satan imite toujours Dieu. L’ Église véritable est l’épouse de Christ, Babylone est la femme de l’antichrist. Si l’Église, qui se dirige vers la Jérusalem céleste, est l’appui et la colonne de la vérité, Babylone, qui rattache les hommes à la terre, est le socle de la séduction et du péché.


On l’appelle prostituée parce qu’elle se livre à l’idolâtrie et aux abominations pour irriter l’Eternel :



- culte des saints (qui ne sont en fait que la réminiscence d’anciennes divinités),


- culte des morts,


- célibat des prêtres,


- la doctrine du purgatoire et du confessionnal,


- le système des indulgences …


« Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d'eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne sommeille point » 2 Pierre 2 :1-3.


Babylone est mère, et de même que l’Église éprouve les douleurs de l’enfantement pour l’avènement du Messie, la Babylone fécondée a élargi ses tentes au-delà de Rome. Elle est à la base de nombreuses religions et des multiples branches du christianisme, qui sont ses filles, et dont l’enseignement est tout aussi déviant et qu’erroné ! L’Eternel ne se trouve pas dans une dénomination, dans un système et encore moins dans un bâtiment, mais dans le nom de Jésus-Christ. La véritable Eglise est assise dans les lieux célestes avec Christ et n’a pas besoin d’un demi-dieu pour intermédiaire.


La puissance de Babylone a un tel impact qu’il ne s’agit pas seulement de sortir d’un mécanisme ou d’avoir l’onction pour s’en détacher. On peut être à Jérusalem et avoir une attitude babylonienne comme en témoigne le passage suivant : « […] tu as déshonoré ta beauté, tu t'es livrée à tous les passants, tu as multiplié tes prostitutions. Tu t'es prostituée aux Égyptiens, tes voisins au corps vigoureux, et tu as multiplié tes prostitutions pour m'irriter. […] Tu t'es prostituée aux Assyriens, parce que tu n'étais pas rassasiée ; tu t'es prostituée à eux, et tu n'as pas encore été rassasiée. Tu as multiplié tes prostitutions avec le pays de Canaan et jusqu'en Chaldée, et avec cela tu n'as pas encore été rassasiée. Quelle faiblesse de cœur tu as eue, dit le Seigneur, l'Éternel, en faisant toutes ces choses, qui sont l'œuvre d'une maîtresse prostituée ! Lorsque tu bâtissais tes maisons de prostitution à l'entrée de chaque chemin, lorsque tu faisais tes hauts lieux dans toutes les places, tu n'as pas même été comme la prostituée qui réclame un salaire ; tu as été la femme adultère, qui reçoit des étrangers au lieu de son mari» Ezéchiel16 :22-32.


Ici, le prophète Ézéchiel s’adresse à Jérusalem qu’il compare à une prostituée, une femme adultère qui a délaissé le culte du véritable Dieu pour celui des idoles. Israël, bien que sortie d’Égypte, était restée attachée à ces fausses doctrines dont elle était imprégnée, comme en témoigne l’épisode du veau d’or qui était une réplique d’Hathor, déesse égyptienne de la fécondité (Exode 32). Ils étaient sortis d’Égypte mais en avaient gardé la mentalité.


L’esprit babylonien implanté en l’homme, ne sort que par la puissance de l’Évangile, la prédication de la croix, qui délivre et purifie. Il nous est dit que ces choses sont arrivées à Israël pour nous servir de témoignage. Noé, face à l’accroissement du péché, Moïse face à Jannès et Jambrès, Elie face à Jézabel, Lot à Sodome et Gomorrhe, n’étaient que quelques manifestations de l’action de ce mystère de l’iniquité qui combattait nos pères dès les temps anciens.


Et que dire donc de Jérémie face à Hanania, David face à Absalom, Aaron face à Koré, types vétérotestamentaires de l’opposition existante entre Église véritable et l’église apostâte, entre la postérité de la femme et celle du serpent, entre Christ et l’antichrist ? Il n’y a rien de nouveau sous le soleil et l’olivier sauvage n’est pas mieux que l’olivier franc (Romains 11).


Beaucoup de chrétiens sont oppressés par la séduction que dégage Babylone : orgueil, sexe, argent, amour du monde. Le chemin vers Christ est de plus en plus étroit et nombreux sont ceux qui baissent les bras ou se compromettent sous la pression de Babylone. Nombreux sont ceux qui comme Balaam, corrompent leur sagesse par leur éclat et choisissent la voie de l’iniquité.


« […] le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour êtres punis au jour du jugement, ceux surtout qui vont après la chair dans un désir d'impureté et qui méprisent l'autorité. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas d'injurier les gloires, […] Mais eux, semblables à des brutes qui s'abandonnent à leurs penchants naturels et qui sont nées pour êtres prises et détruites, ils parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ils périront par leur propre corruption recevant ainsi le salaire de leur iniquité. Ils trouvent leurs délices à se livrer au plaisir en plein jour ; hommes tarés et souillés, ils se délectent dans leurs tromperies, en faisant bonne chère avec vous. Ils ont les yeux pleins d'adultère et insatiables de péché ; ils amorcent les âmes mal affermies ; ils ont le cœur exercé à la cupidité ; ce sont des enfants de malédiction. Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Béor, qui aima le salaire de l'iniquité » 2 Pierre 2 :9-16.


Il est essentiel de s’examiner et de rester attaché au vrai cep qui est Jésus-Christ (Jean 15).


Si l’Église a été combattue dès sa naissance par les religieux comme les pharisiens et les sadducéens, Rome à travers ses empereurs antichristiques et le Catholicisme romain, a aussi bien incarné cette femme ivre du sang des saints. Avant même l’existence du Vatican (1929), l’évêque de Rome, c’est-à-dire le pape, exerçait déjà un pouvoir inconditionnel sur les rois de la terre. Durant plus de 600 ans, les papes se sont succédés, ordonnant le massacre et la torture des saints. Des chrétiens qui refusaient de se plier au catholicisme, cette prostitution qui s’était infiltrée dans le corps du Christ, étaient mis à mort.


Ce dogme directement inspiré des religions babyloniennes enseigne jusqu’à ce jour des hérésies, de sorte que la théocratie apparente est en réalité une pornocratie pontificale, le règne de la prostituée assise sur les grandes eaux.


« Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l'hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier, et de s'abstenir d'aliments que Dieu a créés pour qu'ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité » 1 Timothée 4 :1-3.


Babylone a ce pouvoir de séduction qui sait aiguiser l’instinct animal de l’homme. Elle a le sens du commerce, autrement dit elle troque ses vices à qui le souhaite. « Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d'elle, parce que personne n'achète plus leur cargaison, cargaison d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d'écarlate, de toute espèce de bois de senteur, de toute espèce d'objets d'ivoire, de toute espèce d'objets en bois très précieux, en airain, en fer et en marbre, de cinnamome, d'aromates, de parfums, de myrrhe, d'encens, de vin, d'huile, de fine farine, de blé, de bœufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d'âmes d'hommes » Apocalypse 18 :11-13.


Tout ce dont elle fait commerce appartient initialement à Dieu : des matériaux précieux, des substances dédiées à l’adoration, les corps et les âmes des hommes crées pour la seule gloire de l’Éternel… Elle se les accapare pour l’antichrist, dévot de Satan, l’usurpateur universel : « Tu étais en Éden, le jardin de Dieu ; Tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses, […] Je t'avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu ; Tu marchais au milieu des pierres étincelantes. Tu as été intègre dans tes voies, Depuis le jour où tu fus créé Jusqu'à celui où l'iniquité a été trouvée chez toi. Par la grandeur de ton commerce Tu as été rempli de violence, et tu as péché ; Je te précipite de la montagne de Dieu, Et je te fais disparaître, chérubin protecteur, Du milieu des pierres étincelantes. Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté, Tu as corrompu ta sagesse par ton éclat ; Je te jette par terre, Je te livre en spectacle aux rois. Par la multitude de tes iniquités, Par l'injustice de ton commerce, Tu as profané tes sanctuaires » (Ézéchiel 28 :13-18).


De même que Zacharie a vu que la demeure de l’iniquité était au pays de Schinear, Jean parlera de sa chute en ces termes : « Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l'impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe » Apocalypse 18 : 2-3.

Ceux qui ne fléchissent pas les genoux


Le fruit du mariage de l’Etat et de la religion a souvent été la dictature d’un homme qui s’impose par la domination et la violence et qui en réalité ne laisse aucune place à la volonté de Dieu. Nous en avons encore la démonstration à ce jour dans les pays musulmans. A coté de cela, de plus en plus de mégapoles arborent les caractéristiques physiques et spirituelles de Babylone : constructions immenses, gratte-ciels, semblant de liberté de culte qui n’est en fait qu’un leurre qui prépare le triomphe de l’œcuménisme.


Dès lors, Rome-Babylone, qui est la ville détentrice du pouvoir politico-religieux par excellence, œuvre pour l’hégémonie et la religion œcuménique-new-âgiste, afin de faire aboutir le projet de Genèse 11.


Comme à Babel, le Seigneur descendra pour la confondre, et grande sera la ruine de Babylone : elle tombera sous la main puissante de Dieu et malheur à ceux qui lui seront attachés.


« Annoncez-le parmi les nations, publiez-le, élevez une bannière ! Publiez-le, ne cachez rien! Dites : Babylone est prise ! Bel est confondu, Merodac est brisé ! Ses idoles sont confondues, ses idoles sont brisées![…] Fuyez de Babylone, sortez du pays des Chaldéens, Et soyez comme des boucs à la tête du troupeau ! » Jérémie 50 : 2-8.


« Et j'entendis du ciel une autre voix qui disait : Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux. Car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses iniquités » Apocalypse 18 : 4-5.


Ne nous méprenons pas en nous déculpabilisant trop rapidement, sans avoir fait un examen de conscience au préalable.


Suis-je encore à Babylone ? Ou du moins, suis-je encore affecté par ses pratiques ?


Pour répondre à ces questions, nous avons besoin d’aller à la lumière de Christ, afin qu’il nous éclaire par sa Parole (Jean 3 : 19-21).


Donnons-nous à Dieu la première place et nous soumettons-nous à sa volonté ? Ou nos désirs et nos penchants prévalent-ils ? Nous savons que l’amour du monde est inimitié contre Dieu (Jacques 4 :4), or, à chaque fois que nous donnons la prépondérance à nos convoitises charnelles, notre attitude est babylonienne. Notre vêtement est-il plutôt de pourpre afin que l’on sache que nous sommes rois ? Ou de fin lin blanc parce que nous sommes surtout sacrificateurs et adorateurs ?


« N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » 1 Jean 2 :15-17.


Avons-nous la démangeaison d’entendre des choses agréables ? Sommes-nous partisans du syncrétisme, ce mélange que l’Éternel a en horreur ? Adhérons-nous à la dilution du christocentrisme ? Acceptons-nous que la saine doctrine, le message de la croix, de la repentance, de la sanctification et de la crainte de Dieu nous affranchisse encore ?


Comprenons que la puissance de Babylone agit comme le venin du serpent qui, lorsqu’il n’est pas neutralisé par un garrot ou une amputation après morsure, va se répandre pour créer chez l’individu un arrêt du cœur. En effet, un peu de levain fait lever toute la pâte (1 Corinthiens 5 : 6).


Même si l’esprit de Babylone a toujours combattu les hommes pieux au point d’en vaincre certains, l’Éternel s’est toujours gardé un reste : ces personnes qui, comme Élie et les 7000 prophètes authentiques, ne fléchissent pas les genoux devant Baal.


Comme Daniel, Schadrac, Méschak et Abed-Nego, étrangers à Babylone qui n’ont pas cédé à la pression de la séduction et de la menace, et qui n’ont jamais renié leur identité quoiqu’ils aient reçu des noms babyloniens, restons attachés à Christ.


« Voici ceux de la province qui revinrent de l'exil, ceux que Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait emmenés captifs à Babylone, et qui retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville. Ils partirent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Seraja, Reélaja, Mardochée, Bilschan, Mispar, Bigvaï, Rehum, Baana. Nombre des hommes du peuple d'Israël : les fils de Pareosch, deux mille cent soixante-douze ; les fils de Schephathia, trois cent soixante-douze; les fils d'Arach, sept cent soixante-quinze […] » Esdras 2 :1-70.


Loin de n’être qu’un simple recensement, ce passage énumère des hommes dont l’Eternel rend témoignage dans sa parole. En effet, l’histoire relate que malgré l’édit de Cyrus qui libérait les juifs du joug babylonien, seulement 5% de ceux qui avaient été déportés suivirent Zorobabel. La Bible déclare que l’Éternel réveilla leur esprit pour prendre part à son œuvre. Nous devons nous aussi être réveillés et sensibles au Saint-Esprit.


Ces Israélites dont le souvenir est marqué dans les livres d’Esdras et Néhémie, avaient plus à cœur le culte du véritable Dieu et ne s’étaient pas attachés au confort de Babylone. Ils préfiguraient en quelque sorte ces chrétiens de Sardes qui n’avaient pas souillé leurs vêtements et dont Christ confesserait le nom.


« Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs ; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges » Apocalypse 3 :4-5.


« Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus ; j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau » Apocalypse 3-11-12.


Nous étions autrefois sans espérance et sans Dieu dans le monde, privés du droit de cité en Israël, c'est-à-dire que nous n’avions même pas accès à Jérusalem, « le fondement de la paix ». Le sang de Jésus-Christ, lui qui est notre paix, nous a rapprochés du Père. Devenus concitoyens des saints, marchons donc par l’Esprit, revêtons-nous du Seigneur Jésus-Christ, et n'ayons pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises (Éphésiens 2 ; Galates 5 ; Romains 8 et 13).


« Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint Esprit, maintenez-vous dans l'amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle. Reprenez les uns, ceux qui contestent; sauvez-en d'autres en les arrachant du feu ; et pour d'autres encore, ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair. Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles ! Amen ! » Jude 1 : 20-25.


Soyons des vases d’honneur, plutôt que des coupes d’or remplies d’abominations… Ne soyons pas ces briques inertes qui servent à construire Babylone, mais plutôt les pierres vivantes, précieuses et éclatantes de pureté que l’Eternel utilise pour bâtir la Jérusalem céleste.


« Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte,ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu » Hébreux 12 :1-2.


Source: Les Dokimos n° 16- Rhéma


Vous pouvez soutenir cette oeuvre en vous abonnant à notre magazine trimestriel ou en faisant un don. Voir modalités sur notre site.


La reproduction de cet article est autorisée à condition qu'elle soit intégrale et la source citée.



Téléchargez le hors série spécial évangélisation

aucun commentaire
aucun commentaire

Laisse un commentaire

Your email address will not be visible.

  Avertissez-moi des commentaires suivants

Dernières publications