Les Dokimos



Au Pakistan, les rigoristes sunnites considèrent comme blasphème toutes les critiques y compris venant de musulmans

L’auteur présumé de l’attentat de Paris perpétré vendredi aurait-il été influencé par les dérives sectaires de son pays d’origine. Une vague de violence frappe les minorités religieuses y compris chiites et plus largement ceux qui voudraient faire évoluer

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Le Premier ministre du Pakistan, Imran Khan, bien qu’ancien joueur de baseball, semble tenir à son sobriquet : Taliban Khan. Au mois de juin, intervenant à l’Assemblée nationale devant les députés, il affirmait qu’Oussama Ben Laden, tué par les forces spéciales américaines le 2 mai 2011, était mort « en martyr ». Ce qui avait soulevé l’indignation de ses opposants et des organisations de défense des droits de l’homme.

Terrible hasard du calendrier, vendredi a été diffusé son message devant l’Assemblée générale de l’Onu - enregistré il y a plusieurs jours et sans lien apparent avec l’attaque commise à Paris - dans lequel, sous prétexte de dénoncer l’islamophobie, il s’en prend à « la nouvelle publication de croquis blasphématoires de Charlie Hebdo ». Au début du mois de septembre, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes de ce pays de 220 millions d’habitants contre Charlie Hebdo et la France après que l’hebdomadaire eut republié en Une les caricatures de Mahomet qui en avaient fait la cible des jihadistes.

C’est à dessein qu’Imre Khan amalgame islamophobie et blasphème, comme le montre ce qui se passe au Pakistan depuis des décennies. C’est sous la dictature du général Zia ul-Haq (soutenu par les États-Unis) qu’avait été instaurée en 1986 la loi punissant de la peine de mort ou de la prison à vie tout propos jugé blasphématoire à l’encontre du prophète Mohammed. Cette loi est censée s’appliquer aux fidèles de toutes les religions. Mais, comme l’a rappelé Amnesty International elle est surtout utilisée « de manière disproportionnée contre les membres des minorités religieuses ». Tout le monde a en tête l’affaire Asia Bibi, cette jeune chrétienne condamnée à mort en 2010 pour blasphème, finalement acquittée par la Cour suprême le 31 octobre 2018, après une campagne internationale en sa faveur.

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Lien : https://www.humanite.fr/au-pakistan-les-rigoristes-sunnites-considerent-comme-blaspheme-toutes-les-critiques-y-compris

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