Les Dokimos



L'avortement : un droit mais à quel prix ?

La grossesse. C'est un sujet auquel toutes les femmes songent à un moment ou un autre. Dès notre plus tendre enfance, nous choyons ces petites poupées en plastique, en déployant presque naturellement, la fibre maternelle. Sauf que dans la réalité, les bébés demandent une attention quasi-permanente. Ils pleurent, ont faim, ont besoin d'être changés et surtout d'amour... Sans oublier qu'il faut des ressources pécuniaires pour les élever et les éduquer. Pour de nombreuses femmes, test de grossesse rime avec allégresse, et pour d'autres, avec source de stress. Pour ces dernières, l'écho du glas semble retentir à la simple vision du mot « positif ».


S'en suit alors une série de questions : « Comment vais-je faire? », « Quelle éducation vais-je pouvoir lui donner ? », « Comment va réagir le père ? »... Face à tout cela, l’entourage posera certainement la fameuse question qui remettra, pour certaines, tout en doute : « Tu comptes le garder ? ». Aujourd'hui, l'avortement est autorisé dans de nombreux pays. En France, en 2011, plus de 200 000 IVG ont été pratiquées.


Le taux moyen de recours à l’IVG est de :


- 15,1 pour 1 000 femmes (15 à 49 ans)


- 27 pour 1 000 en métropole et 50 pour1 000 en outre-mer (20 à 24 ans)


- 14 pour 1 000 (moins de 20 ans)


Alors que certaines femmes le vivront comme un soulagement, d'autres le percevront comme un sujet honteux, un mauvais souvenir à oublier. On n’en parle pas beaucoup, mais les séquelles qui y sont rattachées bouleversent la vie de nombreuses femmes, et ce, pour toujours. Car avorter est la solution de facilité que ce monde propose, on peut se débarrasser d'un enfant mais pas des conséquences de cet acte.

L'AVORTEMENT DANS L’ANTIQUITÉ


stele hammourabiHammourabi régna en Mésopotamie entre 1792-1750 av. J.-C. Il fut notamment l'auteur d'un texte à valeur juridique portant son nom: « le code d'Hammourabi » (~1760). Ce dernier fut gravé sur une stèle de basalte noir de plus de deux mètres où il y est lui-même représenté avec le dieu du soleil et de la justice, Shamash. Il fut gravé et appliqué dans différentes villes.


Le code est composé de 282 articles qui faisaient à l'époque office de jurisprudence « afin de proclamer la Justice en ce pays, de régler les disputes et réparer les torts » (Épilogue).


Le sujet de l'avortement est mentionné dans trois articles :


Article 209 : « Si un homme a frappé une fille d'homme libre et a fait tomber son intérieur (avorter), il payera, pour son fruit, dix sicles d'argent ».


Article 211 : « S'il s'agit d'une fille de mouchkinou dont il a fait tomber par ses coups l'intérieur, il payera cinq sicles d'argent ».


Article 213: « S'il a frappé une esclave d'un homme libre et a fait tomber son intérieur, il payera deux sicles d'argent ».


Hippocrate (460-377 av. J.-C.) fut l'un des plus célèbres médecins de l'Antiquité. Il révolutionna le milieu médical en apportant un diagnostic fondé sur des signes cliniques, à partir d'une observation objective, et non sur des signes dits divins ou magiques. Le « serment d'Hippocrate », qui est obligatoirement prononcé lors des soutenances de thèses de médecine, est un ensemble de règles morales concernant l'art de guérir. Dans la version originale du serment, on abordait la question de l'avortement. « Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la demande, ni ne prendrai l'initiative d'une telle suggestion. De même, je ne remettrai pas non plus à une femme un pessaire abortif ».


Le pessaire était un suppositoire vaginal, fortement utilisé comme technique abortive dans l'antiquité. Son avantage reposait sur sa discrétion. En effet, la femme désirant avorter pouvait l'utiliser secrètement à la maison sans l'intervention d'une autre personne. Toutefois, cette pratique était dangereuse puisque le pessaire pouvait causer des ulcères, des inflammations, des fièvres, et pouvait conduire à la stérilité et même à la mort.


De nombreuses femmes demandaient les conseils de sages-femmes, d'avorteurs ou de médecins afin de pratiquer elles-mêmes leur propre avortement. Nombreux étaient les moyens pour y parvenir. Les plantes étaient fortement recommandées pour cela, notamment sous forme de crème. Ainsi, le cyclamen pouvait être, selon Galien (123-201), appliqué sur l'abdomen et pénétrait le ventre jusqu'à l'embryon.


Le médecin Euryphon (contemporain d’Hyppocrate), quant à lui, recommandait à ce qu'on attache la femme enceinte sur une échelle. Il suffisait ensuite de secouer celle-ci jusqu'à ce que le fœtus tombe à terre. Plus barbares, les objets pointus ou les injections intra-utérine de liquides (eau de javel, eau savonneuse, vinaigre...) étaient également utilisés pour avorter. Le danger était constant pour ces femmes qui risquaient leur vie à n'importe quel moment. Mais qui étaient-elles ?


La plupart étaient des femmes adultères préférant donc avorter plutôt que que de devoir subir le poids de la honte. Deux cas de figures se présentaient: Soit le mari était en guerre, soit la femme trompait son mari avec un esclave (d'origine africaine). L'avortement était également pratiqué par les prostituées. En effet, le culte du corps pour attirer les clients ne leur permettait pas de multiplier les grossesses. Bien qu'elles connaissaient des techniques de contraception tels que des suppositoires vaginaux, l'application d'huile d'olive ou de miel à l'ouverture de l'utérus, elles n'hésitaient pas à avorter si elles ressentaient des signes de grossesses. Étaient également concernées, les femmes ayant eu des rapports hors mariage.

L'AVORTEMENT ET L'ÉVOLUTION DES LOIS


Les condamnations pour avortement étaient sévères au Moyen âge. Toutefois, deux critères pouvaient modifier les peines encourues : le contexte de la conception et l'âge du fœtus. Des théologiens chrétiens ont cherché à connaître la date d'animation du fœtus et l'ont déterminée à 40 jours pour les garçons et 80 jours pour les filles.


Dans les premières semaines de grossesse, les médecins disaient qu’il s’agissait d'un œuf, d'une fève d'haricote, d'un clou de girofle... Puis dans les mois suivants d'une mouche, d'une larve, d’un têtard... Pour eux, il ne s'agissait donc pas d'un avortement mais d'une contraception puisqu'il n'était pas question d'atteinte à une quelconque vie humaine.


Puis, l'invention du microscope permit de découvrir ovules et spermatozoïdes. Les progrès de l'embryologie conduisirent des naturalistes, médecins et théologiens à fixer l'apparition de la vie et celle de l'âme dès la fécondation, faisant ainsi du fœtus un être vivant.


Quelques années plus tard, Napoléon (1769- 1821) dit « Ma vraie gloire, ce n'est pas d'avoir gagné quarante batailles ; Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n'effacera, ce qui vivra éternellement, c'est mon Code civil. ». C'est dans son code civil de 1810 que l'avortement fut décrit comme un crime passible d'emprisonnement: « Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, violences, ou par tout autre moyen, aura procuré l'avortement d'une femme enceinte, soit qu'elle y ait consenti ou non, sera puni de la réclusion. La même peine sera prononcée contre la femme qui se sera procuré l'avortement à elle-même, ou qui aura consenti à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet, si l'avortement s'en est ensuivi. Les médecins, chirurgiens et autres officiers de santé, ainsi que les pharmaciens qui auront indiqué ou administré ces moyens, seront condamnés à la peine des travaux forcés à temps, dans le cas où l'avortement aurait eu lieu » Article 317 du code pénal.


Toutefois, en 1852, l'avortement thérapeutique « pratiqué par un médecin, est autorisé par la jurisprudence qui ne se borne pas à appliquer la loi, voire à en accentuer la rigueur, mais innove en optant pour une ouverture qui reste malgré tout très prudente. Ainsi, le juge exige que la mère court un extrême danger. (...) Les criminalistes, les juges et les médecins acceptent unanimement sa légalité » (Maternités et libertés: avortement, contraception, statut de l'embryon de Françoise Bouvier).

MOUVEMENT DU NÉOMALTHUSIANISME


Le malthusianisme est la doctrine de Thomas Robert Malthus (1766-1834), pasteur et économiste anglais. Pour lui, la surpopulation était un danger à cause de « la tendance constante qui se manifeste dans tous les êtres vivants à accroître leur espèce plus que ne le comporte la quantité de nourriture qui est à leur portée ». Afin de palier à ce problème, il préconisa la limitation des naissances notamment par la chasteté et le recul de l'âge du mariage. Les personnes recommandant les pratiques anticonceptionnelles étaient considérées comme des adeptes de Malthus et de sa théorie.


En 1889 Paul Robin (1837-1912) ouvrit à Paris un centre de consultation et de vente de produits anticonceptionnels (préservatifs et pessaires) de façon illégale.
A la suite de cela, en 1920, une loi fut votée pour réprimer « la provocation à l'avortement et la propagande anticonceptionnelle ».


« Article 1er. - Sera puni d'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 100 francs à 3000 francs quiconque:


Soit par des discours proférés dans des lieux ou réunions publiques;


Soit par la vente, la mise en vente ou l'offre, même non publique ou par l'exposition, l'affichage ou la distribution sur la voie publique ou dans les lieux publiques, ou par la distribution à domicile, la remise sous bande ou sous enveloppe fermée ou non fermée, à la poste ou par tout autre agent de distribution ou de transport, de livres, d'écrits, d'imprimés, d'annonces, d'affiches, dessins, images et emblèmes;


Soit par la publicité de cabinets médicaux ou sous disant médicaux.


Aura provoqué au crime d'avortement alors même que cette provocation n'aura pas été suivie des faits.


Article 2. - Sera puni des mêmes peines quiconque aura vendu, mis en vente, distribué ou fait distribué, de quelque manière que ce soit, des remèdes, substances, instruments ou objets quelconques, sachant qu'ils étaient destinés à commettre le crime de l'avortement, lors même que cet avortement n'aurait été ni consommé, ni tenté et alors même que ces remèdes, substances, instruments ou objets quelconques proposés comme moyens d'avortement efficaces seraient, en réalité, inaptes à les réaliser.


Article 3. - Sera puni d'un mois à six mois de prison et d'une amende de 100 francs à 5000 francs quiconque, dans un but de propagande anticonceptionnelle aura, par un des moyens spécifiés aux articles 1er et 2, décrit ou divulgué, ou offert de révéler des procédés propres à prévenir la grossesse, ou encore à faciliter l'usage de ces procédés.


Les mêmes peines seront applicables à quiconque, par l'un des moyen énoncés à l'article 23 de la loi de 29 juillet 1881, se sera livré à la propagande anticonceptionnelle ou contre la natalité ».


Mais les lois ne dissuadèrent pas les plus récalcitrants. Pour exemple, Jeanne Humbert (1890-1986), écrivaine, journaliste, militante pour le droit des femmes, qui œuvra pour la liberté de la contraception et de l'avortement. Elle appartenait également au mouvement néo-Malthusien. Elle fut écrouée à de nombreuses reprises, entre autres pour ses propos et ses actions en faveur de l'avortement. L’historienne Anne-Marie Sohn a étudié près de huit cents procès d’avortements entre 1870 et 1939. « Les milieux concernés sont populaires à 80% : comme on pouvait s’y attendre, les "filles-mères" célibataires, particulièrement stigmatisées à l’époque, sont les plus nombreuses (44%), mais les femmes mariées le sont presque autant (37%) : il est clair que l’avortement est l’ultime "filet de sécurité" pour les couples très nombreux qui ne veulent pas plus d’un ou deux enfants et chez lesquels ont échoué les méthodes contraceptives les plus courantes (coïtus interruptus ou lavage et injection à l’eau froide, méthode Ogino, à partir des années 1930) ».


Le code de la famille fut promulgué le 29 juillet 1939. Il légifèrera notamment sur la question de l’avortement.


Article 82


« Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen aura procuré ou tenté de procurer l'avortement d'une femme enceinte ou supposée enceinte, qu'elle y ait consenti ou non, sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans, et d'une amende de 1800 F à 100 000 F.


L'emprisonnement sera de cinq ans à dix ans et l'amende de 18000 F à 250 000 F s'il est établi que le coupable s'est livré habituellement aux actes visés au paragraphe précédent.


Sera punie d'un emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de 360 F à 20000 F la femme qui se sera procuré l'avortement à elle-même ou aura tenté de se le procurer, ou qui aura consenti à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet.


Les médecins, officiers de santé, sages-femmes, chirurgiens dentistes, pharmaciens ainsi que les étudiants en médecine, les étudiants ou employés en pharmacie, herboristes, bandagistes, marchands d'instruments de chirurgie, infirmiers, infirmières, masseurs, masseuses, qui auront indiqué, favorisé ou pratiqué les moyens de procurer l'avortement seront condamnés aux peines prévues aux paragraphes premier et second du présent article. La suspension pendant cinq ans au moins ou l'incapacité absolue de l'exercice de leur profession seront, en outre, prononcées contre les coupables. Quiconque contrevient à l'interdiction d'exercer sa profession prononcée en vertu du paragraphe précédent sera puni d'un emprisonnement de six mois au moins et de cinq ans au plus et d'une amende de 3600 F au moins et de 100 000 F au plus, ou de l'une de ces deux peines seulement ».


En 1942, le régime de Vichy instaura la peine de mort pour les avorteuses. L'avortement fut déclaré « crime contre la sûreté de l’État ». C'est ainsi qu'un an plus tard, Marie-Louise Giraud (1903-1943) fut guillotinée pour avoir pratiqué 27 avortements dans la région de Cherbourg. Surnommée « la faiseuse d'anges », Marie-Louise était une mère de famille, femme de ménage et blanchisseuse. Puis, elle se mit à louer des chambres pour des prostituées et pratiqua des avortements de manière bénévole avant d'en demander une rémunération. C'est suite à une dénonciation qu'elle fut condamnée. La même année, Désiré Pioge (1897-1943), hongreur à Saint-Ouent-en-Belin (Sarthe), fut exécuté pour s'être rendu coupable de la pratique de trois avortements. Les avorteurs étaient soit des proches (maris, parentes, amies...), soit des professionnels (sages-femmes, médecins), ou des femmes et des hommes ordinaires.

« Dans les années 50, [...] les affaires de viol étaient la récréation de la Correctionnelle. [...]. Présidents, assesseurs, substituts, greffiers, huissiers – tous des hommes –, riaient de bon cœur. Même le violeur rigolait dans son box. Pour les affaires d’avortement, c’était pire. [...]. L’avortée était une criminelle. Je me souviens d’un juge d’instruction, grande figure du monde catholique, autorité morale du Palais, qui s’était spécialisé dans les dossiers d’avortement. Sans jamais les quitter du regard, il torturait les inculpées avec méticulosité, décrivant à mi-voix et dans les termes les plus crus ce qu’il appelait leur assassinat et ne manquait jamais d’évoquer l’admirable philanthrope – toujours un homme – dont elles avaient privé l’humanité. Il n’était pas rare que la séance se terminât par une effrayante crise de nerfs. » (Opus cité, Gauthier Xavière).

VERS UNE ÉVOLUTION DES MOEURS


En 1955, l'avortement thérapeutique fut autorisé lorsque la grossesse mettait la vie de la mère en danger. Un an plus tard, Grégory Pincus inventa la pilule contraceptive. Dans un premier temps, elle ne fut utilisée que pour traiter les problèmes de dérèglements hormonaux.


La même année, l'association La Maternité Heureuse vit le jour, présidée par Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé (1916-1994). Bien que reposant sur de la propagande interdite, elle avait pour mission d'assurer l'équilibre psychologique du couple et de promouvoir la santé de la femme. Elle fut inspirée par des médecins anglo-saxons tels que Margaret Sanger (1879-1966). Cette dernière fut l'une des pionnières à avoir ouvert la voie à des cliniques de birth control (contrôle des naissances). Cette infirmière new-yorkaise fut à l'origine d'une revue Women rebel (femme en révolte) avec pour sous-titre « Ni dieux, ni maîtres » et pour objectif de « Rendre aux femmes la maîtrise de leur vie et de leur corps ».


Elle fut la première à ouvrir une clinique de contraception en 1916. Son engagement et son refus de se soumettre aux lois lui valut de nombreux séjours en prison. En 1920, à Londres, elle ouvrit une nouvelle clinique. Trois ans plus tard et de retour à New-York, elle fonda le planning familial.


La doctoresse Lagroua Weill-Hallé, quant à elle, désirait « satisfaire aux vœux du couple en ce qui concerne les problèmes de la naissance, du couple lui-même et de la famille ; c’est-à-dire la fécondité, la stérilité, la conception, la maîtrise de la procréation, l’acceptation d’une grossesse en cours ». Son but étant de prévenir les drames de l'avortement en développant la contraception. Toutefois, elle n'était pas seule dans ce projet puisqu’elle bénéficiait de l'aide du docteur Simon Pierre (1925-2008). Ce médecin franc-maçon milita pour l’intégration des moyens de contraception, notamment le stérilet qu'il définira lui-même comme « une sorte de crosse d'évêque finissant en grains de chapelet. ».


Le stérilet a un double mode d'action. D'une part, il empêche l'œuf fécondé de s'implanter dans l'utérus. D'autre part, il produit probablement une action plus précoce sur les spermatozoïdes et sur l'ovule et rend ainsi la fécondation impossible.


« Le stérilet est habituellement présenté comme un moyen de contraception, c’est-à-dire qu’il bloquerait la conception de l’ovule féminin. En réalité, il agit essentiellement en empêchant l’implantation de l’œuf fécondé dans l’utérus, donc son développement. En ce sens, il est abortif, estime le Dr. Françoise Pinguet ».


MFPFEn 1960, La Maternité Heureuse devint le Planning Familial. C'est un mouvement militant qui défend les droits à la contraception, à l'avortement et à l'éducation sexuelle. Sur son site internet, son idéologie est explicitée en résumant son combat passé: « Alors que la hantise d’une grossesse non prévue inhibait la sexualité des femmes, la conquête de la contraception et du droit à l’avortement ont bouleversé la société toute entière par la possibilité de dissocier "sexualité" et "reproduction". Les femmes ont gagné le droit de choisir d’avoir ou non des enfants et de vivre une sexualité épanouie. Cap fondamental vers leur émancipation et leur implication dans la vie sociale, professionnelle et politique, ce droit n’est pas encore une réalité pour toutes les femmes ».


En 1967, l'Assemblée vota le projet de loi Neuwirth qui abrogea la loi de 1920 qui rappelons-le, interdisait la contraception. Celle-ci autorisa désormais la fabrication et l'importation de contraceptifs, leur vente exclusive en pharmacie sur ordonnance médicale (avec autorisation parentale pour les mineures). Toutefois, elle maintenait l'interdiction de toute publicité commerciale, en dehors des revues médicales, ou propagande antinataliste. L'avortement, quant à lui, resta interdit.

TOUCHE PAS A MA LIBERTÉ


Les 343

343En 1971, l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur publia ce qui sera appelé « le manifeste des 343 ». C'est un texte signé par 343 femmes qui déclaraient ouvertement avoir eu recours à l'avortement. Parmi elles, on retrouve Simone de Beauvoir (1908-1986), Marguerite Duras (1914-1996), Catherine Deneuve, Françoise Fabian et Gisèle Halimi. Ne craignant pas d'enfreindre la loi, elles espéraient faire réagir le gouvernement. En voici quelques extraits :


« Un million de femmes se font avorter chaque année en France. (...). Je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir avorté. De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l’avortement libre.


Avortement. Mot qui semble exprimer et limiter une fois pour toutes le combat féministe. Être féministe, c’est lutter pour l’avortement libre et gratuit. (...) Il va de soi que nous n’avons pas comme les autres êtres humains le droit de disposer de notre corps. Pourtant notre ventre nous appartient (...) Il est de nécessité vitale que les femmes récupèrent et réintègrent leur corps. Elles sont celles de qui la condition est unique dans l’histoire : les êtres humains qui, dans les sociétés modernes, n’ont pas la libre disposition de leur corps. Jusqu’à présent, seuls les esclaves ont connu cette condition (...). Etre soi à tout moment, ne plus avoir cette crainte ignoble d’être “ prise ”, prise au piège, d’être double et impuissante avec une espèce de tumeur dans le ventre ; un combat enthousiasmant, dans la mesure où, si je le gagne, je commence seulement à m’appartenir en propre et non plus à l’Etat, à une famille, à un enfant dont je ne veux pas ; une étape pour parvenir au contrôle complet de la production des enfants. (...).


1. Je ferai un enfant si j’en ai envie, nulle pression morale, nulle institution, nul impératif économique ne peut m’y contraindre. Cela est mon pouvoir politique. Comme tout producteur, je peux, en attendant mieux, faire pression sur la société à travers ma production (grève d’enfants).


2. Je ferai un enfant si j’en ai envie et si la société dans laquelle je le fais naître est convenable pour moi, si elle ne fait pas de moi l’esclave de cet enfant, sa nourrice, sa bonne, sa tête de Turc.


3. Je ferai un enfant si j’en ai envie, si la société est convenable pour moi et convenable pour lui, j’en suis responsable, pas de risques de guerres, pas de travail assujetti aux cadences. (...) ».


PROCESEn 1972, s'ouvrit le procès de Marie-Claire Chevalier à Bobigny. Alors âgée de 17 ans, elle se retrouva enceinte suite à un viol et avorta. « On était plusieurs. On écoutait des disques. Et puis les autres sont partis et, à ce moment-là, l’ami chez qui on était m’a menacée avec une paire de ciseaux. Il m’a dit qu’il allait me crever les yeux… Il m’a obligée…». Lorsqu'elle apprit sa grossesse, elle refusa de porter en elle, le fruit d'un acte forcé. « Alors ma mère a parlé à des collègues du métro, où elle travaillait. Finalement, une femme est venue. Elle a demandé de l’argent. Je ne sais pas comment ma mère s’est débrouillée : à l’époque, on avait cent francs pour vivre une semaine… La femme m’a mis une gaine de fil électrique. J’ai gardé ça trois semaines dans mon ventre. Et puis, une nuit, je suis tombée de mon lit. J’étais par terre. Il y avait beaucoup de sang. La femme nous avait laissé l’adresse d’une clinique, au cas où il y aurait un problème. J’ai été transportée, en pleine nuit. A la clinique, un médecin est venu. Il m’a dit brutalement : « Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ? » Ensuite, ils m’ont fait le curetage et une injection d’antibiotique, à froid, ce qui fait très mal, je le sais puisque je suis aide-soignante ».


Dénoncée par son violeur, elle fut inculpée mais acquittée grâce à l'aide de Gisèle Halimi.

Simone Veil


Simone Veil mena une carrière de magistrat, avant de s'engager en politique. En 1974, elle fut nommée ministre de la santé sous le gouvernement de Jacques Chirac. C'est alors que commença son combat pour la légalisation de l'avortement. Son projet de loi fut largement débattu et finit par être adopté à l'Assemblée nationale par 277 voix contre 192, et 185 voix contre 88 au Sénat.


Cette loi fut initialement votée à titre expérimental pour une durée de cinq ans et sera reconduite définitivement, en 1979, par la Loi Pelletier.


« Art. L. 162-1. - La femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander à un médecin l'interruption de sa grossesse. Cette interruption ne peut être pratiquée qu'avant la fin de la dixième semaine de grossesse.


Art. L. 162-2. - L'interruption volontaire d'une grossesse ne peut être pratiquée que par un médecin. Elle ne peut avoir lieu que dans un établissement d'hospitalisation public ou dans un établissement d'hospitalisation privé satisfaisant aux dispositions de l'article L. 176 ».


Toujours en 1974, la Sécurité sociale remboursa la contraception. Les mineures et les non-assurées sociales pouvaient se la procurer gratuitement et de façon anonyme auprès des centres de planification. En 1982 l'IVG fut remboursée par la sécurité sociale selon la loi Roudy.

LA LOI ME DONNE LE DROIT


Six ans plus tard, en 1988, l'avortement médicamenteux fut rendu possible avec la mise sur le marché de la pilule RU 486 élaborée par le Pr. Etienne-Emile Baulieu. Le laboratoire franco-allemand Roussel-Uclaf décida de retirer de la vente la pilule abortive RU 486 face à des groupes violents anti-avortement. Toutefois, le gouvernement français ordonnera son retour. Le ministre de la santé Claude Evin décla: « Le RU 486 est devenu la propriété morale des femmes, pas seulement la propriété de la société pharmaceutique ». L'IVG médicamenteuse, notamment avec la pilule RU 486, sera autorisée en milieu hospitalier en 1990.


En 1993, la loi Neiertz fut adoptée afin de lutter contre toute opposition :


« Art. L. 162-15. - Sera puni d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et d’une amende de 2 000 F à 30 000 F ou de l’une de ces deux peines seulement le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher une interruption volontaire de grossesse ou les actes préalables prévus par les articles L. 162-3 à L. 162-8 :


- soit en perturbant l’accès aux établissements visés à l’article L. 162-2 ou la libre circulation des personnes à l’intérieur de ces établissements ;


- soit en exerçant des menaces ou tout acte d’intimidation à l’encontre des personnels médicaux et non médicaux travaillant dans ces établissements ou des femmes venues y subir une interruption volontaire de grossesse »


En 1999, le norlevo, ou pilule du lendemain, fut mise en vente libre dans les pharmacies. Tout le principe de cette contraception du lendemain repose sur cette obligation : être absorbée le plus tôt possible après l'acte sexuel «à risque». Cette pilule est censée limiter les risques de grossesse.

L'article L. 5134-1 du code de la santé publique:


« Les médicaments ayant pour but la contraception d'urgence et non susceptibles de présenter un danger pour la santé dans les conditions normales d'emploi ne sont pas soumis à prescription obligatoire.


Afin de prévenir une interruption volontaire de grossesse, ils peuvent être prescrits ou délivrés aux mineures désirant garder le secret. Leur délivrance aux mineures s'effectue à titre gratuit dans les pharmacies selon les conditions définies par décret.


Dans les établissements d'enseignement du second degré, si un médecin ou un centre de planification ou d'éducation familiale n'est pas immédiatement accessible, les infirmières peuvent, à titre exceptionnel et en application d'un protocole national déterminé par décret, dans les cas d'urgence et de détresse caractérisée, administrer aux élèves mineures et majeures une contraception d'urgence. Elles s'assurent de l'accompagnement psychologique de l'élève et veillent à la mise en oeuvre d'un suivi médical. ».


En 2001, la Loi Aubry prévoit notamment :


- la dépénalisation de l'avortement :


« Art. L. 2223-2. - Est puni de deux ans d'emprisonnement et de 200 000 F d'amende le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher une interruption de grossesse ou les actes préalables prévus par les articles L. 2212-3 à L. 2212-8 ».


- Change le délai légal de l'IVG de 10 à 12 semaines :


« Dans la deuxième phrase de l'article L. 2212-1 du même code, les mots : « avant la fin de la dixième semaine de grossesse » sont remplacés par les mots : « avant la fin de la douzième semaine de grossesse ». ».


- Supprime l'autorisation parentale pour les mineures :


« Si la femme mineure non émancipée désire garder le secret, le médecin doit s'efforcer, dans l'intérêt de celle-ci, d'obtenir son consentement pour que le ou les titulaires de l'autorité parentale ou, le cas échéant, le représentant légal soient consultés ou doit vérifier que cette démarche a été faite lors de l'entretien mentionné à l'article L. 2212-4.


Si la mineure ne veut pas effectuer cette démarche ou si le consentement n'est pas obtenu, l'interruption volontaire de grossesse ainsi que les actes médicaux et les soins qui lui sont liés peuvent être pratiqués à la demande de l'intéressée, présentée dans les conditions prévues au premier alinéa. Dans ce cas, la mineure se fait accompagner dans sa démarche par la personne majeure de son choix. ».


- Rend l'entretien pré-IVG facultatif pour les femmes majeures :


« Il est systématiquement proposé, avant et après l'interruption volontaire de grossesse, à la femme majeure une consultation avec une personne ayant satisfait à une formation qualifiante en conseil conjugal ou toute autre personne qualifiée dans un établissement d'information, de consultation ou de conseil familial, un centre de planification ou d'éducation familiale, un service social ou un autre organisme agréé. Cette consultation préalable comporte un entretien particulier au cours duquel une assistance ou des conseils appropriés à la situation de l'intéressée lui sont apportés.Pour la femme mineure non émancipée, cette consultation préalable est obligatoire (...) ».


- Autorise l'IVG par voie médicamenteuse :


« Art. L. 2222-4. - Le fait de fournir à la femme les moyens matériels de pratiquer une interruption de grossesse sur elle-même est puni de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 F d'amende. Ces peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 500 000 F d'amende si l'infraction est commise de manière habituelle. En aucun cas, la femme ne peut être considérée comme complice de cet acte. La prescription ou la délivrance de médicaments autorisés ayant pour but de provoquer une interruption volontaire de grossesse ne peut être assimilée au délit susmentionné. ».


L'année suivante, un décret stipule que les pharmaciens doivent distribuer gratuitement la pilule du lendemain aux mineures le désirant :


« La délivrance aux mineures des médicaments indiqués dans la contraception d'urgence et non soumis à prescription médicale obligatoire tels que définis au deuxième alinéa de l'article L. 5134-1 du code de la santé publique est effectuée dans les conditions définies à l'article R. 5015-48 et au quatrième alinéa de l'article R. 5089-9 du même code. La délivrance par le pharmacien est précédée d'un entretien visant à s'assurer que la situation de la personne mineure correspond aux critères d'urgence et aux conditions d'utilisation de cette contraception. L'entretien permet également au pharmacien de fournir à la mineure une information sur l'accès à une contraception régulière, sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles et sur l'intérêt d'un suivi médical. Cette information est complétée par la remise de la documentation dont dispose le pharmacien sur ces sujets. Le pharmacien communique également à la mineure les coordonnées du centre de planification ou d'éducation familiale le plus proche. ».


En 2004, l'IVG médicamenteuse fut autorisée chez les gynécologues pour les grossesses inférieurs à cinq semaines. Elle est également possible à domicile. La patiente n'aura qu'à ingérer trois comprimés de RU 486, au cabinet médical, puis pourra rentrer chez elle. Quarante-huit heures plus tard, elle devra reprendre deux comprimés de prostaglandine. Elle ressentira alors des douleurs puis l'œuf sera expulsé dans les quatre heures.


En 2009, le Planning familial fut autorisé à faire des IVG médicamenteuses suite à un décret autorisant les centres de planification et centres de santé à les réaliser.


L'IVG chirurgicale (dilatation du col de l'utérus et évacuation du contenu utérin par aspiration) peut être réalisée en établissement de santé (hôpital ou clinique) jusqu'à la fin de la 12e semaine de grossesse (14e semaine d'aménorrhée). Elle se fait sous anesthésie locale ou générale et nécessite dans la plupart des cas une hospitalisation inférieure ou égale à 12 heures.


Depuis mars 2013, l'IVG est gratuite pour toutes les femmes. Anciennement, seules les jeunes filles mineures avaient le droit à une prise en charge à 100%, contre 70 à 80% pour les femmes majeures.

L’ÉVOLUTION DU FOETUS


Comme nous l'avons vu précédemment, l'avortement est permis avant la douzième semaine de grossesse. Avant cette date, un tel acte n'est pas considéré comme un acte malveillant. Toutefois, beaucoup de personnes sont loin de s'imaginer que l'évolution de l'enfant est déjà bien engagée. Pour cela, reprenons le commencement.


« Chez l’homme


La fabrication des spermatozoïdes débute dans les testicules à l’adolescence et se poursuit en principe toute la vie. Cette « production » ou spermatogénèse se déroule dans les tubes séminifères des testicules à partir de cellules souches ou spermatogonies. Elle se produit dans la paroi des tubes durant 74 jours avant que les spermatozoïdes soient libérés dans le centre de ces tubes séminifères. A ce stade, ils contiennent leur matériel génétique adéquat, soit 23 chromosomes, mais ils ne possèdent pas encore toute leur mobilité ni tout leur pouvoir fécondant. Ce n’est que lors de leur cheminement dans l’épididyme, où ils sont stockés entre deux éjaculations, qu’ils vont acquérir leur pleine maturité.


Chez la femme


Dans les ovaires, les ovocytes sont entourés de cellules folliculaires qui se transforment également. L’ensemble forme un follicule. De la puberté à la ménopause, au cours de chaque cycle ovulatoire, un follicule mature se rompt et libère un ovocyte qui contient encore 46 chromosomes. La moitié sera expulsée lors du contact avec un spermatozoïde, rendant possible la fécondation. Ce follicule dominant a débuté son ultime développement 85 jours avant l’ovulation, accompagné au départ de nombreux autres follicules, l’ensemble formant une cohorte. Seul le follicule dominant atteint la maturité. Les autres stoppent leur croissance à différents stades.


Si le rapport sexuel a lieu durant une période de fertilité, les 200 à 300 millions de spermatozoïdes qui sont déposés au fond du vagin après l’éjaculation rencontrent un milieu favorable. Les plus mobiles d’entre eux vont pouvoir remonter dans le canal cervical de l’utérus grâce à la glaire qui leur assure survie et capacité de migration. Les quelques centaines de spermatozoïdes qui cheminent dans la trompe ont acquis, après la traversée de la cavité utérine, leur pouvoir fécondant. Ils sont attirés vers une portion dilatée de la trompe, l’ampoule, où se situe l’ovocyte entouré d’un amas cellulaire : le cumulus.


L’extrémité de la trompe est en effet pourvue de franges destinées à capter l’ovocyte expulsé par un ovaire. Au cours des dernières heures qui précèdent l’ovulation proprement dite, le follicule dominant, qui mesure de 16 à 20 mm de diamètre, déforme la surface d’un des ovaires. Il a reçu des stimulations hormonales majeures rendant l’ovocyte apte à être fécondé. Elles permettent la rupture de la paroi folliculaire et l’expulsion de l’ovocyte qui ne possède une durée de vie que de 8 à 10 heures.


Dans la trompe, les spermatozoïdes capacités traversent les cellules du cumulus et viennent adhérer à une deuxième barrière cellulaire entourant l’ovocyte : la zone pellucide. Ceci entraîne une réaction au niveau de la tête de certains spermatozoïdes qui vont libérer des enzymes leur permettant de franchir la zone pellucide. Le premier spermatozoïde qui va la traverser fusionne avec la membrane cellulaire de l’ovocyte, ce qui provoque en quelques secondes l’activation de l’ovocyte.


Elle se traduit par de nombreuses réactions avec des conséquences majeures : Une transformation chimique de la zone pellucide qui devient ainsi imperméable aux spermatozoïdes. La monospermie est respectée ; L’expulsion du 2ème globule polaire qui fait désormais de l’ovocyte une cellule haploïde, c’est à dire contenant 23 chromosomes ; La phagocytose du spermatozoïde qui permet à ses 23 chromosomes de pénétrer à l’intérieur de l’ovocyte qui devient un œuf.


Le matériel chromosomique provenant des deux parents est encore distinct à ce stade. Il est contenu dans deux formations appelées pronucléus qui vont migrer l’une vers l’autre au centre de l’œuf, guidées par des microfilaments. Les chromosomes paternels et maternels s’apparient alors (le chromosome n°1 du père avec le chromosome n°1 de la mère, et ainsi de suite) et un nouvel ensemble chromosomique est alors formé : il s’agit du patrimoine génétique totalement original d’un nouvel individu ».


2ème SEMAINE DE GROSSESSE


Il devient un embryon d'environ 0,2 millimètres. La cavité amniotique apparait aux alentours du huitième jour.


3ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure entre 1,5 et 2 millimètres. C'est durant cette semaine que l'activité cardiaque du bébé s'amorce.


Le disque embryonnaire se replie sur lui-même et forme un haricot autour du tube neural, lui-même à l’origine du cerveau et de la moelle épinière. C'est également à ce moment que le placenta se forme.

[caption id="attachment_3876" align="alignright" width="287"]3ème semaine 3ème semaine[/caption]

4ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure à présent entre 2 et 5 millimètres. Le visage se sculpte. Les mains et les pieds sont en forme de palmes. Les yeux et les narines commencent à prendre forme. Le système nerveux de l'embryon se met en place. La mâchoire, la langue, les voies digestives, la glande thyroïde, l'hypophyse et plus largement l'arbre respiratoire se dessinent.


« Le 22ème jour suivant la conception, les deux tubes cardiaques primitifs apparus en 3ème semaine fusionnent en un tube unique qui présentent des dilatations par endroits. Ces dilatations correspondent aux oreillettes et aux ventricules primitifs. Pendant que le tube cardiaque se met en place, les vaisseaux sanguins de l’embryon se développent et se connectent aux vaisseaux qui assureront bientôt les échanges entre votre système sanguin et celui de votre enfant. La circulation fœtoplacentaire est donc désormais établie et le cordon ombilical est en cours de formation.
Un mouvement circulaire du sang se met en route : du cœur, il va aux artères puis dans les annexes, les veines puis à nouveau au cœur ».

[caption id="attachment_3877" align="alignleft" width="287"]4ème semaine 4ème semaine[/caption]



5ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure entre 5 et 7 millimètres. Il ressemble à un escargot replié sur lui-même. Durant cette semaine, son cerveau se développe rapidement. Le visage continue de se dessiner. Les bras et les jambes commencent à être perceptibles ainsi que la colonne vertébrale. Le système digestif fait son apparition.


« Le cœur en formation va encore doubler de volume au cours de cette semaine. Il s’est déjà divisé en deux hémisphères, le gauche et le droit, et il est déjà si gros qu’il forme une proéminence ventrale qui bat au rythme de 150 pulsations par minute, soit deux fois plus vite que le cœur d’un adulte ».


6ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure entre 10 et 14 millimètres et pèse environ 1,5 grammes. Durant cette semaine, il grandit d'un millimètre tous les jours. Une lame dentaire apparait dans la bouche où seront les futures dents. Le nerf optique se dessine. Les pieds et les mains se développent. Le cerveau ainsi que la moelle épinière émettent, tout juste, des signaux en direction des nouveaux muscles pour qu'ils se contractent.

[caption id="attachment_3879" align="alignright" width="287"]6ème semaine 6ème semaine[/caption]

7ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure désormais entre 17 et 22 millimètres et pèse entre 1,5 et 2 grammes. Ses mouvements ne sont pas perceptibles pourtant bébé bouge. Les yeux se rapprochent l'un de l'autre, les paupières se forment, le nerf optique fonctionne tandis que la rétine et le cristallin se préparent. Le nez, quant à lui, est en place. Les bras et les mains peuvent se plier.Les poumons se développent et le coeur bat toujours aussi rapidement.


8ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure 3 centimètres et pèse entre 2 et 3 grammes. Les mains et les pieds ne sont plus palmés. Le visage se peaufine surtout le nez, les oreilles et la bouche.


« La formation du palais permet aux cavités du nez et de la bouche de se rejoindre et chaque mâchoire affiche en son sein 10 bourgeons dentaires à l’origine des 20 futures dents de lait de l’enfant ».Les battements du cœur sont, à présent, audible grâce au doppler.

[caption id="attachment_3881" align="alignleft" width="300"]8ème semaine 8ème semaine[/caption]

9ème SEMAINE DE GROSSESSE


Le bébé mesure environ 5,5 centimètres et pèse 10 grammes.


Les yeux, jusqu’ici placés sur les côtés du crâne, atteignent le devant du visage. L’iris entame sa fabrication. La membrane des paupières recouvre complètement les yeux qui vont rester clos durant quelques mois. La lèvre supérieure est entièrement formée et la voûte du palais s’est quasiment fermée. La bouche du bébé peut à présent s'ouvrir et se refermer.


Les cellules réceptrices du goût et de l'odorat apparaissent. Les bras et les jambes poursuivent leur croissance. Durant cette semaine, le développement des mains et des pieds est plus importante.


L'embryon continue de bouger de façon incontrôlée et son cœur bat au rythme de 110 à 160 pulsations par minute.


10ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure 7,5 centimètres et pèse 18 grammes.


Les oreilles ont presque atteint leur emplacement définitif et le nez continue de se développer. Le menton, quant à lui, se dessine. Les ongles se forment et les bulbes pileux, ainsi que les côtes, font leur apparition.


Le cerveau se développe lentement. A ce stade, le bébé est capable d'avaler du liquide amniotique et d'uriner. La colonne vertébrale se consolide. Votre bébé s’est mis à avaler du liquide amniotique et à uriner.


A ce stade, le cordon ombilical et le placenta fonctionnent à plein régime.


11ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure 8 centimètres et pèse 30 grammes. Les os des bras et des jambes se solidifient et s'allongent tout comme le bassin et les côtes. Les premiers poils apparaissent au niveau des sourcils et de la lèvre supérieure.


Les échanges entre la mère et le bébé, via le cordon ombilical, sont très intenses. La plupart des organes vitaux sont formés et fonctionnent. Le cerveau poursuit son évolution de façon plus accélérée. Durant cette semaine, le bébé est capable de bailler, téter ou avaler.


12ème SEMAINE DE GROSSESSE


L'embryon mesure à présent 10 centimètres et pèse environ 40 grammes. Les paupières et l'ensemble du visage continuent de se développer. Le squelette et tous les organes internes sont formés, et la plupart fonctionnent déjà. S'il s'agit d'un garçon, son pénis est formé.

QUE DIT LA BIBLE?


C’est Dieu lui-même qui nous a formés. Il a pris le soin de créer notre corps avec une précision et une complémentarité incroyables.


La perfection de l'œuvre du Créateur fait écho au Psaume 139: 13-16 : « C'est toi qui as formé mes reins, Qui m'as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n'était point caché devant toi, Lorsque j'ai été fait dans un lieu secret, Tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; Et sur ton livre étaient tous inscrits Les jours qui m'étaient destinés, Avant qu'aucun d'eux existât ».


Beaucoup de personnes pensent que l'avortement n'est pas un mal du fait que l'enfant ne soit, dans les premières semaines de sa conception, qu'une masse informe. Toutefois, ce passage nous dit que Dieu le considère déjà et qu'Il voit déjà les projets d'avenir pour cet être humain.


« Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations » Jérémie 1 : 5.


« Tes mains m'ont formé, elles m'ont créé, Elles m'ont fait tout entier... Et tu me détruirais! Souviens-toi que tu m'as façonné comme de l'argile; Voudrais-tu de nouveau me réduire en poussière? Ne m'as-tu pas coulé comme du lait? Ne m'as-tu pas caillé comme du fromage? Tu m'as revêtu de peau et de chair, Tu m'as tissé d'os et de nerfs; Tu m'as accordé ta grâce avec la vie, Tu m'as conservé par tes soins et sous ta garde » Job 10: 8-12.


Cette notion de projets d'avenir est également mentionnée dans le passage de Romains 9 : 10-13: « Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et ils n'eussent fait ni bien ni mal, -afin que le dessein d'élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, - il fut dit à Rébecca: L'aîné sera assujetti au plus jeune; selon qu'il est écrit: J'ai aimé Jacob Et j'ai haï Ésaü ».


Comprenons que le Seigneur porte déjà un regard d'amour sur ces fœtus ou embryons qui sont quoiqu’on en dise des enfants. Malgré leur petite taille, ils sont vivants. Un autre passage témoigne de l'importance accordée à la vie intra-utérine :


« Si des hommes se querellent, et qu'ils heurtent une femme enceinte, et la fasse accoucher, sans autre accident, ils seront punis d'une amende imposée par le mari de la femme, et qu'ils paieront devant les juges. Mais s'il y a un accident, tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure » Exode 21: 22-25.


L'avortement est le combat d'hommes et de femmes au nom d'une soi-disant liberté : celle de pouvoir satisfaire son corps sans avoir à en assumer les conséquences. L'orgueil de la vie est tel qu’on préfère supprimer une vie pour préserver son confort personnel.


En s’octroyant un pouvoir de vie et de mort sur ces petits êtres humains, l’homme se proclame Dieu et fait ainsi allégeance à l’homme impie.


La Parole est claire : l'avortement est un péché ! Selon le Larousse, un meurtre est un homicide volontaire. L'avortement est un meurtre puisqu'il repose sur la volonté d'une femme de mettre fin à une vie, celle de son propre enfant.


« Tu ne tueras point » Exode 20 : 13.


Dans d'autres passages, la question de l'avortement est également évoquée:


« Vous servirez l'Éternel, votre Dieu, et il bénira votre pain et vos eaux, et j'éloignerai la maladie du milieu de toi. Il n'y aura dans ton pays ni femme qui avorte, ni femme stérile. Je remplirai le nombre de tes jours » Exode 23:25-26


« Le roi d'Égypte parla aussi aux sages-femmes des Hébreux, nommées l'une Schiphra, et l'autre Pua. Il leur dit: Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux et que vous les verrez sur les sièges, si c'est un garçon, faites-le mourir; si c'est une fille, laissez-la vivre. Mais les sages-femmes craignirent Dieu, et ne firent point ce que leur avait dit le roi d'Égypte; elles laissèrent vivre les enfants. Le roi d'Égypte appela les sages-femmes, et leur dit: Pourquoi avez-vous agi ainsi, et avez-vous laissé vivre les enfants? Les sages-femmes répondirent à Pharaon: C'est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Égyptiennes; elles sont vigoureuses et elles accouchent avant l'arrivée de la sage-femme. Dieu fit du bien aux sages-femmes; et le peuple multiplia et devint très nombreux. Parce que les sages-femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu fit prospérer leurs maisons » Exode 1: 15-21.


Je me suis toujours demandé pourquoi une femme, ou plus particulièrement une adolescente, qui s'estime assez mature pour avoir des relations sexuelles, ne pourrait pas assumer les conséquences de ses actes en élevant l'enfant qu'elle a engendré ? Bien évidemment, les excuses sont multiples: trop jeune, pas de moyens financiers, manque de stabilité, immaturité, abandon du père à l'annonce de la grossesse... Quand on y réfléchit bien, tous ces arguments ne sont pas recevables. Ne vaut-il pas mieux garder son enfant et l’élever seule et modestement plutôt que de le faire disparaître parce qu’on n’a pas envie ou le courage de faire face à ses responsabilités?


Il y a celles qui n'ont pas choisi la relation sexuelle qui a abouti à une grossesse. Comment assumer et élever un enfant issu d'un viol ? Effectivement, je ne peux ni comprendre ni imaginer la douleur et la difficulté de la situation. Il y a cependant des femmes violées qui ont fait le choix de garder leur enfant car elles ont compris que cet enfant n’y était pour rien.

ELLES ONT GARDÉ L’ENFANT DE LEUR VIOLEUR


« À 18 ans, j'étais étudiante à l'université quand j'ai été victime d'un viol. Ce fut absolument l'expérience la plus terrible de ma vie. J'ai été battue et violée par deux hommes dans une ruelle de Montréal alors que je revenais à mon appartement après un cours du soir. J'ai bien sûr été voir la police et j'ai aussi vu une psychologue à plusieurs reprises. La semaine qui a suivi a été un vrai cauchemar, je n'arrêtais pas de repenser à l'acte...


Je n'avais pas de copain à ce moment-là et ne prenais pas de contraception. J'ai su trois semaines plus tard que j'étais enceinte. Ce fut une nouvelle immense pour moi. Je savais depuis que j'étais toute petite que je voulais un jour être maman, mais pas dans ce contexte... Ça n'a pris que quelques jours pour que je commence à ressentir des symptômes de grossesse. Je savais très bien que j'étais enceinte et que je portais la vie d'un tout petit bébé. Pour moi il était clair que j'allais porter l'enfant à terme. Je me disais que je déciderais pendant la grossesse si je voudrais le donner en adoption.


À partir du moment où j'ai pris cette décision, la planète entière s'est mise contre moi. Mes parents, mes amis, voulaient que j'avorte. Ils pensaient tous que j'étais folle de vouloir garder l'enfant, que je le regretterais. Lorsque j'ai vu le médecin pour la première fois, il a tenté pendant une heure de me convaincre d'avorter, puis ainsi à chaque rendez-vous jusqu'à ce que je change de médecin. On m'a forcé à aller rencontrer un psychologue et deux travailleurs sociaux : tous n'avaient qu'un seul but : me convaincre de me faire avorter. Une des travailleuses sociales a même pris un rendez-vous pour moi dans une clinique d'avortement et m'a juste annoncé : nous allons te faire avorter jeudi à telle heure, je vais t'accompagner, etc! Les gens me regardaient avec dégoût parce que je voulais garder l'enfant. On m'a dit que je lui donnerais une mauvaise vie, qu'il serait mieux de ne pas exister, que moi-même je me condamnais à vivre sur le bien-être social le restant de mes jours, que mon enfant et moi serions des fardeaux pour la société, que je faisais reculer la cause des femmes, et j'en passe... Ça a été tellement difficile... parfois j'ai failli céder à toutes leurs pressions!


À bout de souffle, je suis allée cogner à la porte d'un presbytère. Je n'étais pas catholique, encore moins pratiquante, mais je me disais que peut-être que ces gens-là voudraient m'aider. Et c'est ce qui est arrivé. Un prêtre m'a aidé financièrement au début, et m'a surtout porté une oreille attentive alors que personne ne m'écoutait et tout le monde me disait le même discours : ''fais-toi avorter, c'est la seule solution''. Ensuite une famille de sa paroisse m'a ouvert leurs portes. J'ai habité chez eux à partir du sixième mois de ma grossesse et pendant un an. Ils m'ont aidé à passer à travers toutes mes épreuves et ont été l'équivalent d'une deuxième famille pour moi alors que la mienne me reniait pour le choix que j'avais fait de garder mon bébé. Oui, j'ai gardé mon bébé. Thomas. Il est ma plus grande fierté et ma plus grande joie. Il a maintenant 4 ans. Le temps passe si vite. Après sa naissance, je n'ai jamais regretté la plus grande et la plus belle décision que j'ai prise de ma vie, mettre au monde mon enfant. Je l'aime tellement.


Mon histoire se continue bien. J'ai rencontré un homme extraordinaire qui m'a marié et a adopté légalement Thomas. Thomas a bien une mère et un père qui l'aime. J'oublie presque parfois qu'il n'est pas ''biologiquement'' notre enfant à nous deux tellement pour moi, nous sommes une vrai famille. Depuis, nous avons eu un autre enfant, Étienne, et nous attendons notre troisième avec impatience ».


Et voici un second témoignage :


« Durant toute mon enfance, je me suis sentie rejetée. Mon père ne m’a pas reconnue à la naissance. Ma mère n’a jamais souhaité s’occuper de moi. Si bien qu’après avoir vécu une partie de ma vie chez mes grands-parents, je suis allée dans un foyer à l’âge de 11 ans. Je me sentais seule et mal aimée. Je passais donc mon temps à fuguer sans savoir où aller. Un jour, j’ai décidé de retrouver ma mère. Je savais qu’elle avait refait sa vie avec un autre homme et qu’elle avait eu des enfants. Je ne voyais donc pas pourquoi je devais être en foyer alors que ses autres enfants étaient près d’elle.


Il m’a dit qu’il me protégerait


J’ai fugué une nouvelle fois et suis arrivée chez elle. Trop tard ! Mon beau-père m’a dit qu’elle avait quitté la maison en emmenant les enfants. Je lui ai expliqué que j’avais fugué du foyer et il m’a tout naturellement proposé de rester avec lui. Il m’a dit qu’il me cacherait et me protégerait. C’était pour moi la solution idéale car je ne voulais surtout pas retourner d’où je venais. Les premiers temps, il était vraiment très gentil. Puis très vite, les choses ont changé. Il s’est mis à boire et à devenir violent. Quand il était saoul il me prenait pour ma mère, m’appelait même par son prénom, et essayait de me tripoter. Evidemment, je le repoussais. Jusqu’au jour où il m’a balancée sur le canapé et m’a violée. Il voulait se venger de ma mère car elle l’avait quitté. Ca été le début de l’enfer.


La brigade des mineurs a fini par me retrouver. J’ai essayé de m’enfuir mais il m’a très vite retrouvée. Il m’a alors enfermée dans le grenier. Il venait tous les jours me violer et me battait en me disant que j’allais payer pour ce que j’avais fait. Cinq mois plus tard, la brigade des mineurs a fini par me retrouver chez lui. Mon foyer avait lancé un avis de recherche peu de temps après ma disparition ! Quand ils m’ont retrouvée, j’étais très faible. J’ai donc été conduite à l’hôpital. C’est là que j’ai appris que j’étais enceinte de plus d’un mois et demi. Ils m’ont proposé d’avorter ou d’accoucher sous X. Mais pour moi cet enfant n’y était pour rien. Il ne méritait pas que j’avorte ou que je l’abandonne.


J’avais peur que ce bébé lui ressemble. J’ai passé ma grossesse dans un foyer pour jeune mère où j’ai été suivie par une psychologue. J’avais très peur d’accoucher, peur que ce bébé lui ressemble… Le jour de l’accouchement lorsque la sage-femme a déposé ma fille à côté de moi, je n’osais pas la regarder. J’étais terrifiée à l’idée de la voir. Et puis lorsque j’ai posé mes yeux sur son petit visage, je me suis effondrée. Ce bébé me rappelait trop de mauvais souvenirs. Mais je suis retournée avec mon enfant au foyer des jeunes mères. Je m’occupais bien d’elle, même si je sentais que je n’arrivais pas à l’aimer. C’était trop compliqué pour moi. C’était ma fille, ma chair, mais la façon dont je l’avais eu était trop difficile à accepter.


On nous a très vite séparées. Au bout de quelques mois, alors que ma petite était chez la nourrice du foyer, on est venu me voir pour m’annoncer que ma fille allait être placée. Le juge considérait que je m’occupais bien d’elle mais que mon histoire était trop compliquée et que je n’arriverai jamais à l’aimer. J’aurais quand même des droits de visite pendant lesquels je pourrais aller me promener avec elle. J’ai accepté. Puis j’ai fini par craquer. Un jour, je ne l’ai pas ramenée. Je ne voulais plus la voir seulement de temps en temps. J’avais certes du mal à l’aimer mais je me comportais comme une mère responsable avec elle et puis j’étais certaine que l’amour filial était plus fort que tout. Je ne voulais pas que l’on nous sépare… Le juge a compris ma souffrance et j’ai eu le droit de la reprendre avec moi. Mais cela n’a duré qu’un temps. Les services sociaux ont vite décidé de la récupérer et de la placer dans une famille d’accueil. Encore une fois, ils m’ont dit que ce n’était pas de ma faute mais que notre histoire était trop compliquée, trop douloureuse… J’avais l’impression que l’on me rendait coupable de ce qui m’était arrivée et qu’on nous le faisait payer à ma fille et à moi.


Ma fille ne vit toujours pas avec moi.


Aujourd’hui, je suis mariée et je suis mère de trois autres enfants. Je suis très heureuse car malgré toute cette histoire j’ai réussi à refaire ma vie mais je suis malheureuse de ne pas pouvoir avoir ma petite près de moi. Car 6 ans après, les services sociaux ne veulent toujours pas qu’elle vienne vivre avec moi et ils m’ont encore dit récemment « on est pas près de vous la rendre ». Je vois donc ma fille le week-end et une partie des vacances scolaires. Ce n’est pas parce que ma fille est née d’un viol qu’elle n’a pas le droit d’avoir sa maman près d’elle. J’ai appris récemment qu’il était mentionné dans la convention universelle des droits de l'enfant, que nul enfant ne devait être séparé de sa mère quelles que soient les circonstances de sa naissance ou sa filiation. Je vais donc attaquer l’aide sociale à l’enfance ainsi que la juge pour enfant à la cour Européenne des droits de l’homme.


Je me battrai jusqu’au bout pour vivre avec elle un jour à plein temps».


N'oublions pas que notre Dieu est le Dieu de l'impossible. Jésus désire vous guérir et vous restaurer. Il est capable d’effacer les traces de votre traumatisme et peut vous donner la force d’aimer cet enfant. C'est possible. Sinon, il y a toujours la solution de l’adoption.


L’avortement est de plus en plus banalisé. Il est présenté comme un acte médical quelconque visant à se débarrasser d’un amas de cellules sans qu’il y ait de conséquences fâcheuses. Quant à ce qu’on appelle le fœtus (pour ne pas dire bébé afin de faire taire sa conscience), on a décidé arbitrairement qu’il ne souffrait pas quand on vient l’arracher du ventre de sa mère. Un être qui possède un cœur qui bat, un cerveau, une moelle épinière, des nerfs, ne souffrirait pas quand on vient le broyer ! Bien évidemment, aucun de ces enfants ne peut parler et cela arrange tout le monde.


Si l’avortement était si anodin, pourquoi tant de femmes le vivent-elles si mal ? Pourquoi ne parle-t-on jamais de toutes ces femmes qui regrettent tellement leur acte au point de s’en rendre malades de chagrin et de culpabilité ? Leurs témoignages foisonnent sur Internet. En voici quelques-uns.

ELLES REGRETTENT AVOIR AVORTÉ


Ce premier témoignage a été pris sur un forum. Les fautes ont été corrigées.


« Bonjour,
comme je l'ai posté sur "forum, grossesse, ivg", j’ai avorté a 13semaines de grossesse, car mon homme n'en voulait pas. Voilà il y a 3 jours j’ai fait une ivg, j'étais enceinte de 13 semaines, je ne voulais pas avorter, mais pour mon ami je l'ai fait.
Mardi 1ere prise de médicament.
Jeudi 8h30 2eme prise de médicament.
On me dit que ça va être un mini accouchement.
2hr après encore des médicaments.
Il fallait que je marche pour avoir des contractions.
13h30 j’ai senti une bulle éclater au fond de mon vagin, je me suis précipitée aux toilettes en pensant que c’était le liquide et le sang qui sortait, mais nan c’était le foetus.
Je me suis levée des toilettes pour me mettre sur un bassin et je l’ai vu qui pendait par le cordon ombilical, c’était horrible comment il était mignon mais mort. Il (car c’était un garçon) avait des yeux, des bras, des jambes, des doigts, du cartilage...
Puis le placenta est sorti mais pas entièrement ; du coup j’ai passé la nuit à l’hôpital et le lendemain ils m’ont fait un curetage.
Et je suis rentrée, mais je n'avais pas réalisé encore.
Aujourd'hui je réalise ce que j'ai fait et je le regrette énormément...


Je ne sais pas quoi faire du tout...

Aujourd'hui je me sens très mal pour ce que j’ai fait.
je le regrette tellement, je m’en veux... »

« Suite à notre conversation de ce matin, qui m'a fait beaucoup de bien, je prends mon courage à deux mains pour raconter mon histoire par écrit. J'ai 34 ans et je suis maman de deux merveilleux enfants âgés de 5 et 2 ans. J'ai su que j'étais enceinte le 18 août dernier... Nous n'avions pas forcément de projet de troisième enfant mais je dois avouer que nous ne prenions pas non plus toutes les précautions pour ne pas en avoir...


Nous avons donc pris la décision d'avorter... Si je passe sur les détails de notre réflexion, c'est parce que je crois que notre réflexion est à cette image: « non-approfondissement véritable... ». Je sais ça paraît fou de parler comme ça... Surtout que l'on parle d'un avortement. N'ayons pas peur des mots.


Depuis cet avortement je vis un enfer, je suis désemparée, je pleure sans cesse, je souffre terriblement et mon mari a mal aussi... Aujourd'hui je m'en veux tellement, je ne comprends pas un instant pour quelles raisons j'ai pris cette décision...


Ce qui me rend le plus malheureuse c'est que ce bébé me manque et que l'envie d'en avoir un ne m'a jamais autant hanté... Je n'ai plus de joie de vivre et je ne veux même plus voir mes amis...


Moi qui suis tellement bien dans ma peau habituellement, tellement drôle et avec une telle joie de vivre... J'ai peur de ne plus être heureuse. Voir une femme enceinte me rend triste... Je culpabilise toute la journée ... D'autant qu'il n'y avait pas tellement pas de raisons valables... J'ai deux enfants splendides et un mari que j'aime...


Je crois que l'idée d'avoir un troisième sans "l'avoir prévu" nous a fait peur... J'avais des nausées terribles et je voulais qu'elles disparaissent... Quand je suis allée à l'hôpital et que j'ai rencontré la soi-disante « psy » , je lui ai dis que je voulais avorter car "financièrement, le troisième nous faisait peur » elle m'a répondu c'est "honorable comme réponse !" . Je ne comprends pas aujourd'hui que l'on ait pu me répondre cela... J'étais novice dans le monde de l'avortement et personne ne m'a dit dans ce milieu hospitalier "attention Madame les conséquences sont souvent terribles ! " . On ne m'a jamais dit "appelez SOS ivg" ou autre chose... En fait, pas un instant, on a essayé de m'en dissuader...


Je ne cherche en aucun cas à rejeter la faute sur quelqu'un car je suis la seule fautive mais il y a tout de même un manque d'informations en France. Je vais me battre pour aller mieux et remonter la pente pour mes enfants, mon mari et moi même... Pour me remonter le moral, j'essaie de me dire : « au fond rien n’est vraiment fait au hasard dans la vie... Peut être que ce choix malheureux va m'apporter d'autres choses positives. Qui sait ? C'est comme ça qu'il faut que j'avance...


Voilà merci encore pour ce téléphone. Vous m'avez fait beaucoup de bien même si la plaie est encore très profonde, j'essaie de positiver quand je regarde mes deux amours et mon mari...


Gaëlle ». Voir d’autres témoignages ICI.


Cet article n’a pas été fait dans le but de condamner celles qui ont avorté mais pour montrer que l’avortement est un acte grave, un péché pour lequel il faut se repentir. Si vous avez posé cet acte, il faut demander pardon au Seigneur et il effacera vos transgressions et apaisera votre coeur.


« Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde» Proverbes 28 : 13.

« J'efface tes transgressions comme un nuage, Et tes péchés comme une nuée; Reviens à moi, Car je t'ai racheté » Esaïe 44: 22.


« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » Jean 3 : 16.


Quant à celles qui sont enceintes et qui envisagent d’avorter, ne faites pas cette chose abominable. Remettez votre vie au Seigneur Jésus et il prendra soin de vous et de votre enfant. C’est un pas de foi à faire que vous ne regretterez certainement pas.


Jennifer.

7 commentaires
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7 commentaires

  • Margotte   
    31 Octobre 2013 16:35

    Merci d'avoir abordé et traite ce sujet qui malheureusement dérange partout. La vérité sur ce péché dérange et vous avez très bien mis en lumière tout ça, sans condamnation, mais en rappelant que la seule solution était en notre Seigneur Jésus.

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  • Guylène   
    31 Octobre 2013 18:06

    Mon coeur s'est serré en lisant cet article parce qu'il y a quelques années, je me suis fait posé un stérilet car la pilule ne me convenait pas (problème veineux) et puis je croyais dur comme fer qu'un enfant ne commençait à vivre que lorsqu'il s'implantait dans l'utérus. J'avais déjà 4 enfant lorsque je me suis fait posé ce stérilet qui est resté en place 2 ans. Suite à cela mon cycle menstruel a changé : tantôt j'avais mes règles, tantôt je ne les avais pas. J'ai pris peur et je suis allé me le faire enlever, mon cylce menstruel s'est complètement déglingué après ça et je n'ai plus eu mes règles jusqu'à ce jour. On m'a bien donné un traitement qui les faisait venir artificiellement mais je l'ai vite arrêté. Je rends grâce à Dieu car je n'ai eu aucun problème suite à l'arrêt de mes menstruations (bouffées de chaleur ou autre). Quelques et quelques temps après j'ai appris en lisant un article chrétien que dès qu'il y a fécondation, il y a vie. Lorsque j'ai lu ça, j'ai me suis senti atrocement coupable et je me suis repentie. J'ai 2 filles (18 et 14 ans), elles ne sont pas converties mais je leur ai parlé de l'avortement pour qu'elles prennent conscience de la souffrance qu'on inflige a un petit être sans défense et je leur ai aussi parlé de mon expérience en leur recommandant de ne pas se faire poser de stérilet sous aucun prétexte. Nous faisons touts des erreurs de parcours par ignorance ou par suivisme, et je vous avoue que le Seigneur a fait tomber les écailles de mes yeux par rapport à beaucoup de choses que je faisais beaucoup par ignorance. Maintenant je ne fais plus rien sans savoir si c'est biblique ou pas et sans avoir consulté le Seigneur au préalable. Merci pour cet article fort édifiant. Que Dieu vous encourage et vous garde jusqu'au jour du grand rassemblement de ceux qui appartiennent à Jésus-Christ, son Fils, notre Seigneur et Sauveur.

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    • lesdokimos   
      31 Octobre 2013 19:42

      Dieu ne tient pas compte du temps d'ignorance. Vous faites bien d'informer vos filles.
      Nous voyons à quel point la chasteté avant le mariage peut éviter des drames. L'autre aspect qui n'a pas été abordé dans l'article c'est que beaucoup de femmes avortent sous la pression du conjoint, de la famille et de l'entourage. Une grossesse non désirée c'est embêtant mais c'est loin d'être une catastrophe. Il est important que les parents dédramatisent ces situations et apprennent plutôt à leurs enfants à être responsables plutôt que d'opter pour ce genre de solution.

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  • ALON DA   
    1 Novembre 2013 00:42

    Je vous remercie, et remercie le Seigneur Jésus pour ce sujet, sur l'avortement, j'ai fais plusieurs avortements (5) dans le passé et je me suis repentie et avouer cela devant des sœurs, je suis maman de 4 enfants, et après ma dernière fille de 3 et demi à ce jour , je me suis fais posée le stérilet lorsqu'elle avait 11 mois, et cet été 2013 au mois de juin précisément alors que j'étais vraiment rentrée ou plutôt retrouvé mon intimité avec le Seigneur Jésus , le Seigneur m'a parlé clairement dans mon cœur pendant que j'étais en prière m'a demandé de faire enlever le stérilet et me disait que même la contraception était également un autre système (déguisé) pour l'avortement, j'ai obéis et je me le suis fais enlever. que Dieu vous bénisse pour ce sujet d'une grande importance, et je tiens encore à demander vraiment pardon à mon Seigneur YEHOSHUA d'avoir blesser son cœur avec ces avortements, et je remercie mon Dieu du pardon qu'il m'a accordé par sa grâce.

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  • kate   
    15 Juin 2014 04:10

    JE SUIS Mme KATE ADU DE Etats-Unis ... Je veux témoigner de ce qu'est un lanceur de sort a fait pour moi et ma hubby.we ont été mariés depuis 2007 sans un signe de grossesse ou conceiving.I s'en alla contrôle des naissances alors et n'a pas eu un gyroscope à period.my m'a donné la progestérone pour démarrer une période et il l'a fait., mais je n'ai pas d'autre one.We fait un autre tour de la progestérone suivi par 100 mg cycloïde pendant 5 mois, nous avons suivi toutes les instructions du médecin, mais le tout sans kits test de grossesse ovulation avail.I ont été l'achat et j'ai finalement obtenu 3 essais quand j'étais ovulation! Donc, depuis que nous essayons depuis des années! Eh bien, j'ai été très confus parce que je continue à prendre em essai Ting et ils ont tous garder en passe de négatif B! Je veux vraiment un bébé alors que mon mari voulait un bébé loll! Je pense que peut-être nous essayons simplement de disque, ce que je peux vous dire, c'est que sa personne depuis de nombreuses années maintenant et je reste encore n'ai pas mes règles?? Pour aider parce que chaque corps autour de nous était déjà au point de perdre leur foi us.no devait fonctionner à jusqu'à un fidèle jour, je lisais un magazine et je tombe sur une page ont été j'ai trouvé le sujet ou une ligne de tête {} UN PROPHÈTE qui peut guérir quelqu'un de VIH ET LE SIDA, ramener votre EX, agrandir votre sein, vous aider à gagner à une loterie de VISA, de perdre votre poids et même obtenir six packs et aplatir votre ventre, je lui ai donné un essai et avant que je ne pouvais il prophète Moïse me sauve de mon problème en jetant un sort pour moi et dit j'aille faire l'amour avec mon mari, puis neuf mois après le sort et faire l'amour avec mon mari j'ai prononcé un des jumeaux un garçon et une GIRL.This épeler le nom de la roulette est prophète Moïse tant de gens ont assister à son merveilleux travail .. Il est agréable, contactez-le sur PROPHETMOSESDSAVIOUR@gmail.com si vous êtes dans une situation difficile • Merci tellement beaucoup!

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  • LUISSINT   
    15 Juin 2014 23:26

    Kate, sincèrement tu as besoin de connaître JÉSUS CHRIST:son Pardon, son Amour.
    Si tu as une Bible, lis dans L'ÉVANGILE de JEAN chapitre 3 verset 16. Mêdite cette Parole, elle vient de ton CRÉATEUR.
    Il y a deux chemins et tu es sur le mauvais.

    Que DIEU soit ton guide.

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  • une soeur   
    8 Septembre 2016 13:42

    Une: enfant de Dieu,peut elle prendre un moyen contraceptif,quel qu'il soit? Personnellement,je suis convaincue que non! Le stérilet? C'est un objet de torture.pas pour nous,mais pour l être qui est engendré ! C'est pas naturel tous ces trucs la! C'est pas une doctrine, attention, c'est ma conviction personnelle! Shalom!

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