Les Dokimos



A la recherche de l’église parfaite

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Dernièrement, un voisin m’a invitée dans son assemblée en ne cessant de me vanter les mérites de celle-ci : groupes de prière implantés dans les maisons, évangélisation active à l’extérieur, chorale avec des chantres bien habillés (si, si…), pièces de théâtre, fête de la moisson, danses pour louer « Jesus » (prononcez son nom à l’américaine en prenant un air exalté). Waou !

J’ai décliné l’invitation en sachant pertinemment que cet homme voulait m’amener dans une église apostâte bien connue de la région parisienne. Outre mon agacement dû à son insistance malgré mon refus ferme, j’étais surtout navrée de le voir si égaré. Quelle tristesse de voir un homme, qui se pense chrétien, adorer la création humaine (son église) au lieu du Créateur (Jésus) (Romains 1 :25). Il se complait fort bien dans cette assemblée où on lui prêche un faux évangile et où on lui fait miroiter depuis des années des bénédictions en pagaille, alors qu’objectivement parlant, il vit dans l’échec et la médiocrité. On lui promet la prospérité mais il ne prospère en rien : ni sur le plan matériel, ni sur le plan spirituel, ni sur le plan personnel. Non, il n’est pas éprouvé par Dieu, il est juste arnaqué par Satan. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir averti plusieurs fois.

Vous allez me dire qu’il est évident que les églises où l’on prêche des fausses doctrines ne peuvent pas être parfaites. Mais qu’en est-il de celles où l’on y enseigne la vérité ? Sont-elles vraiment ces succursales du paradis sur terre comme certains le pensent ?

L’exemple de l’assemblée de Corinthe

« Je rends toujours grâce à mon Dieu à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été donnée en Yéhoshoua Mashiah, de ce qu’en toutes choses, vous êtes enrichis en lui de tout don de parole, et de toute connaissance, selon que le témoignage du Mashiah a été confirmé en vous, de sorte qu’il ne vous manque aucun don de grâce, pendant que vous attendez la révélation de notre Seigneur Yéhoshoua Mashiah » 1 Corinthiens 1 :4-7.

Les chrétiens de Corinthe avaient été enseignés par Paul en personne et c’est ce même Paul qui constate dans ce passage que cette église était remplie de connaissance et de dons spirituels. Si on s’arrête à cette introduction, on pourrait croire que l’église de Corinthe était parfaite or c’était loin d’être le cas. En effet, lorsqu’on lit la totalité des épîtres adressées à ces chrétiens, on se rend compte qu’il y avait de gros scandales parmi eux : idolâtrie, partis pris, divisions, disputes, impudicité, inceste, orgueil, excès de table, ivrognerie…

Bien entendu, tous les chrétiens de Corinthe ne s’étaient pas rendus coupables de ces péchés mais il n’empêche que ces péchés, commis par quelques-uns, avaient affecté l’ensemble de l’assemblée car « un peu de levain fait lever toute la pâte » (1 Corinthiens 5 :6).

Que devons-nous comprendre par-là ? Les églises locales, qu’elles soient implantées selon la volonté de Dieu ou non, restent avant tout des lieux de rassemblements d’êtres humains. Ceux qui ne sont pas convertis et qui fréquentent les assemblées pour de mauvaises raisons pèchent et pècheront toujours. Ceux qui sont convertis, bien que ne vivant plus dans le péché, trébuchent « tous en beaucoup de choses » (Jacques 3 :2). Or qu’est-ce que le fait de trébucher ? Du grec ptaio : faire que quelqu’un trébuche ou tombe ; errer, faire une erreur, pécher, devenir misérable…

La perfection n’est pas de ce monde, or les églises, même remplies de chrétiens bien enseignés et bien intentionnés, sont physiquement dans un monde devenu imparfait et qui ne cesse de se dégrader. Les êtres humains qui les fréquentent et qui les dirigent sont faillibles, ils peuvent donc encore pécher par ignorance, par erreur, par désobéissance, par entêtement… Cela arrive même aux plus auréolés d’entre nous.

Ainsi, jusqu’à ce que Christ revienne, des scandales secoueront les églises comme ce fut le cas à Corinthe. Mais comme le salut est individuel, veillons simplement à ne pas être celui ou celle par qui le scandale est arrivé et à ne pas nous laisser affecter par le découragement, l’amertume, la colère ou encore la déception. Et si nous avons péché, ne résistons pas au Seigneur et repentons-nous.

Quelques pièges à éviter dans toutes les églises

Le mot église vient du grec ekklesia qui signifie assemblée. Si aujourd’hui ce mot est automatiquement associé au christianisme, cela n’a pas toujours été le cas. Une ekklesia n’était d’ailleurs pas nécessairement religieuse, elle pouvait par exemple être politique. L’Aréopage, une synagogue, une mosquée, l’église de Satan ou encore l’Assemblée Nationale méritent toutes autant le qualificatif d’ekklesia que votre groupe de maison ou la mega church que vous fréquentez. Et donc parmi toutes ces ekklesia, il y a aussi celle bâtie par le Seigneur Jésus lui-même : « Je bâtirai mon église » (Matthieu 16 :18).

Ø Idolâtrie et abus de pouvoir

Comme nous l’avons vu précédemment, les églises sont avant tout des rassemblements d’êtres humains imparfaits qui vont s’organiser de manière plus ou moins structurée, le plus souvent sur le modèle pyramidal : un chef qui concentre tous les pouvoirs, des sous-chefs à qui le chef a délégué la supervision de ses directives, et des exécutants.

Bien entendu, les églises locales qui appliquent la Parole de Dieu ne fonctionnent pas selon ce modèle. Bibliquement parlant, elles doivent être dirigées par un collège d’anciens. Ces derniers doivent avoir un bon témoignage (1 Timothée 3 : 1-12) et être élus par les membres de l’assemblée (Actes 14 :23). Néanmoins, est-ce à dire qu’il n’y a aucune hiérarchie dans les églises ?

« Et Dieu a en effet placé dans l’Eglise premièrement les apôtres, deuxièmement les prophètes, troisièmement les docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont le don de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. » 1 Corinthiens 12 :28.

Il y a donc bel et bien une hiérarchie établie dans les églises, comme d’ailleurs parmi les anges au ciel, et ceci dans le but d’établir de l’ordre. La fonction de quelqu’un ne détermine cependant pas sa valeur. Ainsi, aux yeux de Dieu la vie d’un apôtre vaut tout autant que celle d’une personne qui ne fait « que » parler en langues.

Quoiqu’il en soit, et quel que soit le type d’assemblée à laquelle on à faire, plus une personne est charismatique, plus elle va avoir de la facilité à assoir son autorité. Ce qui est d’ailleurs normal puisque c’est Dieu lui-même qui donne cette autorité à celles et ceux qu’il a appelés pour faire son oeuvre.

« Tout ce qui nous est donné d’excellent et tout don parfait viennent d’en haut et descendent du Père des lumières, en qui il n’y a ni changement ni ombre de variation. » Jacques 1 :17.

« Ainsi, puisque vous désirez avec ardeur les dons spirituels, que ce soit pour la construction de l’Eglise que vous cherchiez à en posséder abondamment. » 1 Corinthiens 14 :12.

« Que toute âme se soumette aux autorités supérieures, car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu. C’est pourquoi celui qui résiste à l’autorité, s’oppose à l’ordre de Dieu. Et ceux qui s’y opposent, attireront la condamnation sur eux-mêmes. » Romains 13 :1-2.

Les dons, en particuliers spirituels, nous ont été donnés afin que nous les mettions au service des frères et sœurs. De même, l’autorité que Dieu a donnée aux ministres qu’il a établis soit dans les églises, soit dans les institutions séculaires, doit servir à maintenir l’ordre. Le problème c’est que l’être humain a tendance à abuser de la grâce que Dieu leur a confiée.

Cela peut se vérifier à tous les niveaux : dans le domaine professionnel, en politique (les exemples ne manquent pas), et malheureusement dans les assemblées chrétiennes. Il faut dire que ces personnes sont constamment tentées d’utiliser à leur profit les facilités que leur statut leur confère. Ce qui se comprend. Qui ne voudrait pas d’une vie facile ou il suffirait de claquer des doigts pour que tous nos souhaits se réalisent ? La tentation est tellement forte que seuls ceux qui craignent véritablement Dieu résistent. Tous les autres succombent. C’est ce qui explique la corruption endémique dans tous les lieux de pouvoir sans exception.

Certains abus de pouvoir sont évidents :

- Monnayer ses dons et talents pour s’enrichir.

- Utiliser les frères et sœurs pour se faire servir : cuisinier, chauffeur, personnel de ménage, babysitter, porteur de Bible, cireur de chaussures etc., bien entendu sans les rémunérer.

- Manipuler et séduire pour obtenir des faveurs sexuelles.

- Imposer aux frères et sœurs des comportements dégradants : manger de l’herbe, boire de l’essence, leur marcher dessus, leur toucher les parties intimes pour la « délivrance » etc.

- Encourager et/ou organiser un culte autour de sa personnalité.

Mais il existe aussi des abus de pouvoir plus subtils, dont les auteurs ne se rendent pas toujours compte.

Par exemple, le fait de multiplier les réunions et les programmes qui durent des heures et des heures et qui finissent par monopoliser le temps que les frères auraient dû utiliser pour eux-mêmes ou leur famille. Il y a aussi le fait de déléguer aux autres par commodité ce qu’on aurait pu faire soi-même alors qu’on a le temps et les capacités. On peut également citer le fait d’être trop intrusif dans la vie des frères, le fait de les infantiliser en leur demandant des comptes sur des choses qui ne concernent qu’eux.

Quelqu’un m’a raconté comment un frère avait pris le melon après qu’on lui ait confié une petite responsabilité liée disons au protocole. Du jour au lendemain, il s’est mis à crier sur les gens et à se comporter comme s’il décidait de qui rentrait ou non au paradis. Or ce qui est drôle, c’est que le super pouvoir dont il se pense investi, il ne peut l’exercer que dans le cadre d’une salle. Dès qu’il en sort, il n’est plus personne. Et cela vaut pour tous les ministres quels qu’ils soient. Les inconvertis ne tombent pas en pamoison quand ils croisent dans la rue un chrétien, même s’il est très onctionné. Restons donc calmes et humbles et ne nous glorifions pas au-dépens de Dieu car il est l’autorité suprême et le seul qui fait des miracles. Nous ne sommes que des serviteurs inutiles (Luc 17 :10).

Le charisme suscite la fascination et l’idolâtrie et cela n’aide pas ces hommes et ces femmes établis par le Seigneur à garder la tête froide. Sachez d’ailleurs que Satan envoie expressément des flatteurs pour chanter des louanges aux oreilles des serviteurs de Dieu afin de les pousser à pécher par orgueil. Voilà pourquoi, même dans les assemblées réveillées et correctement enseignées, on voit régulièrement des prédicateurs et des responsables atteints de crises d’égo. D’ailleurs, plus ils sont jeunes, plus ils se sentent pousser des ailes. Voilà pourquoi Paul avait donné ce conseil concernant le choix des évêques : « Il ne faut pas qu’il soit un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil, il ne tombe sous le jugement du diable. » (1 Timothée 3 :6). Conseil très sensé car, généralement, les plus âgés ont l’expérience de la vie, ont traversé des épreuves, et ont fini par comprendre qu’ils ne sont rien.

Idolâtrer une personne revient donc à l’autoriser à abuser de vous. Celui qui accepte l’idolâtrie dont il est l’objet et celui qui se livre à l’idolâtrie ne sauraient échapper au jugement de Dieu.

« C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. » 1 Corinthiens 10 :13.

Ø La course aux titres et au ministère

Je me souviens d’un piquenique organisé par l’assemblée que je fréquentais au tout début de ma conversion. Après avoir prié et mangé, des frères ont investi un terrain de foot qui se trouvait dans le parc. Aux abords de ce terrain, il y avait des frères et sœurs qui observaient le match mais aussi des inconvertis qui, comme nous autres, étaient là pour profiter du beau temps. Quelle ne fut pas ma consternation et ma honte en entendant les frères s’interpeller par leurs titres pour réclamer la balle :

« Prophète, passe !

-Ancien, ici !

-Diacre, par-là ! »

Et je vous laisse imaginer la tête médusée des inconvertis qui ont assisté à cette scène… Par la suite, certains ont essayé de les évangéliser, ce qui fut bien entendu peine perdue. Des chrétiens, censés être simples et humbles, qui oublient qu’ils ont un prénom ! Je précise qu’aujourd’hui, parmi ces précieux joueurs de foot en herbe, la majorité a apostasié soit en retournant dans le monde soit en ayant embrassé un faux-évangile.

J’étais loin de m’imaginer que des chrétiens puissent fréquenter des églises dans l’espoir d’obtenir un titre et d’être reconnus dans un ministère. Aujourd’hui encore, je ne comprends pas qu’est-ce qu’il y a de si attrayant à cela. Le service est une charge, une responsabilité qui impose un devoir d’exemplarité qui devrait tous nous faire trembler. De même, pourquoi tant de personnes cherchent à devenir prédicateurs ? Déjà, pour prêcher, il faut avoir un message, et de grâce inspiré par Dieu !

« Que faire donc mes frères ? Lorsque vous vous rassemblez, chacun de vous a-t-il un psaume, a-t-il un enseignement, a-t-il une langue, a-t-il une révélation, a-t-il une interprétation ? Que tous se passe pour la construction. » 1 Corinthiens 14 :26.

Si nous n’avons rien de tout cela, taisons-nous. L’objectif d’une réunion d’église c’est l’édification commune et non d’offrir une tribune à ceux et celles qui sont en mal de notoriété.

L’apôtre Jacques nous a d’ailleurs mis en garde : « Ne soyez pas nombreux, mes frères, à devenir des docteurs, sachant que nous recevrons un jugement plus sévère. » (Jacques 3 :1). Cette déclaration devrait suffire à calmer les ardeurs des candidats au micro, mais visiblement cela ne fait pas « tilt » dans la tête de tout le monde et c’est bien dommage.

Pourquoi cette course aux titres et au ministère ? Les charismes que Dieu a mis chez les uns suscite l’idolâtrie et la convoitise des autres. Car la grâce de Dieu attire sur soi la lumière et certains y voient des opportunités inespérées de gloire et d’enrichissement personnel.

Beaucoup ne misent que sur l’église pour exister et se sortir de leur basse condition. Comme le disait l’apôtre Paul : « mes frères, considérez que parmi vous qui avez été appelés, il n’y a pas beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. » (1 Corinthiens 1 :26). Or il y en a qui trouvent dans l’église un statut, une respectabilité, un pouvoir, une source de revenus… Auréolés de cette gloire, beaucoup de frères au physique ingrat ont aussi trouvé de belles épouses, des femmes qui ne se seraient pas attardées sur leur cas s’ils s’étaient rencontrés dans le monde.

Oui, le miracle de l’amour existe, mais il y aussi de faux miracles provoqués par des gloires artificielles. C’est un peu comme l’histoire de Cendrillon qui était belle et désirable que sur un créneau horaire bien précis et pendant qu’elle portait sa belle robe et ses pantoufles de verre. Là aussi, il y a des personnes qui ne sont attrayantes que dans le contexte des réunions d’église.

Le même phénomène se produit avec les stars de ce monde. Prenons l’exemple de Beyoncé qui est adorée comme une déesse par des millions de fans. Observez-là parée de vêtements somptueux, arborant un maquillage et une coiffure savamment étudiés pour la magnifier. Faites-là chanter dans un endroit prestigieux, accompagnée d’une équipe de musiciens, de danseurs et d’ingénieurs qui ne sont là que pour la mettre en valeur. Comment ne pas la trouver extraordinaire ?

Prenez la même personne, avec le même physique, la même voix, ni maquillée ni coiffée, mettez-lui un tablier de boucher et faites-là chanter pendant qu’elle éviscère un animal mort dans un laboratoire lugubre. Il y a fort à parier que le charme ne va pas opérer de la même façon. Beyoncé est aussi banale que vous et moi, c’est le contexte qui la sublime.

Voilà pourquoi je vous donne ce conseil gratuit : choisissez votre conjoint, vos amis, vos collaborateurs après les avoir examinés à la lumière du jour et non sous la lumière des projecteurs de l’église. Ne vous laissez pas induire en erreur par le contexte.

Plus une assemblée sera fréquentée, plus le risque de ces dérives sera multiplié. Ce sont des choses qui arrivent quasi systématiquement dès lors que des foules se réunissent.

Ø Une conception erronée du ministère

Beaucoup de chrétiens pensent que le service envers Dieu se limite aux activités qui ont lieu à l’intérieur des murs qui abritent les églises et qu’on doit nécessairement être apôtre, prophète, pasteur ou évêque. Or il existe mille et une façons de servir Dieu à l’extérieur des bâtiments. En disant cela, certains vont penser directement à l’évangélisation dans les rues. Là encore, ce n’est pas la seule option qui s’offre à nous.

On peut servir Dieu sur notre lieu de travail.

On a besoin de juges chrétiens pour juger selon la justice de Dieu.

On a besoin de personnel médical chrétien pour soigner avec empathie et annoncer la bonne nouvelle aux malades. Des chrétiens avec un don de guérison seraient particulièrement utiles dans les hôpitaux ; tout en sachant que ce qui compte par-dessus-tout c’est le salut des âmes et qu’une guérison miraculeuse n’empêche pas de mourir un jour.

De plus en plus d’abominations se commettent dans les établissements scolaires, parfois dès la maternelle : viols, attouchement sexuels, harcèlement qui conduit trop souvent les victimes au suicide, violence etc. On a besoin de professeurs chrétiens pour enseigner aux enfants des valeurs promues par l’évangile : amour du prochain, miséricorde, entraide, bienséance, fidélité, respect, ordre, persévérance, patience etc.

On a besoin de stylistes chrétiens pour promouvoir une autre façon de s’habiller.

On a besoin de chefs d’entreprise qui montrent qu’il est possible de gagner de l’argent sans exploiter ses ouvriers.

On a besoin de restaurateurs chrétiens qui utilisent la nourriture qui leur reste pour nourrir les plus démunis.

Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Si nous sommes des vases d’honneur, Dieu peut nous utiliser puissamment n’importe où (2 Timothée 2 :20). Or beaucoup de chrétiens ne font que rester entre eux, entassés dans les églises, à espérer qu’un poste de prophète se libère pour eux… Pourtant le monde est vaste, la moisson est grande et il manque des ouvriers (Luc 10 :2).

Beaucoup disent qu’ils sont appelés à « temps plein » pour l’œuvre de Dieu c’est pourquoi ils exigent dîmes et offrandes pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins. Or un « simple » chrétien qui travaille n’est pas moins à temps plein pour le Seigneur que tel pasteur qui ne travaille pas. On ne cesse pas d’être chrétien parce qu’on va bosser pour gagner sa vie.

Ainsi, celui à qui Dieu a demandé d’arrêter de travailler doit s’attendre au Seigneur qui est son rémunérateur (Hébreux 11 :6). Quant aux autres, que vont-ils devenir si Dieu permet que les églises ferment ? Ils vont se retrouver errants, confus et désœuvrés, les poches et le ventre vides.

« Car lorsque nous étions avec vous, nous vous déclarions expressément que si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. » 2 Thessaloniciens 3 :10.

« […] Mais, mes frères, nous vous prions de vous perfectionner tous les jours d’avantage, et à vous efforcer sérieusement de rester tranquilles, de vous occuper de vos propres affaires, et de travailler de vos propres mains, ainsi que nous vous l’avons ordonné… » 1 Thessaloniciens 4 :10-11.

Ø Repli sectaire et mépris des inconvertis

A force de rester entre chrétiens, et de passer tout notre temps libre dans les églises, on finit par oublier d’où nous venons. Nous oublions que nous ne sommes pas nés saints, ni avec la science infuse. Nous oublions que nous étions pécheurs, que nous avons commis des abominations et que nous méritions la colère de Dieu.

Nous oublions que nous ne pouvons pas nous glorifier de notre conversion, comme si nous avions trouvé Dieu par nos propres moyens. C’est Jésus qui nous a aimés en premier et nous a attirés à lui (1 Jean 4 :19 ; Jean 6 :44). Nous oublions que nous étions hier ces païens que nous méprisons aujourd’hui.

« Et vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon l’âge de ce monde, selon le chef de l’autorité de l’air, qui est l’esprit qui agit maintenant avec efficacité dans les fils de l’obstination, parmi lesquels nous vivions tous autrefois, selon les désirs de notre chair, accomplissant les désirs de la chair et de nos pensées. Et nous étions par nature des enfants de colère comme les autres. Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts dans nos fautes, il nous a vivifiés ensemble avec Mashiah. C’est par grâce que vous êtes sauvés. » Ephésiens 2 :1-5.

Bien souvent, nous portons sur les inconvertis un jugement implacable et leur prêtons systématiquement des mauvaises intentions. Nous les voyons gravement possédés, satanistes, francs-maçons, et comme des pervers en puissance. Il en existe sans doute beaucoup car le monde entier est plongé dans le mal (1 Jean 5 :19), mais n’oublions pas que parmi nous, beaucoup étaient autre fois comme eux. Si Dieu nous a sauvés, pensez-vous que c’est parce que nous étions plus méritants ? Certainement pas ! Si Dieu nous a sauvés, il désire tout autant les sauver.

Ayons un peu de bon sens et modérons notre jugement. Toutes les femmes qui portent un décolleté, une minijupe ou un jean moulant ne sont pas des prostituées, des Jézabel ou des sirènes des eaux qui essaient de vous faire tomber. Il y en a qui suivent juste la mode du monde comme nous l’avons aussi fait. Si vous êtes troublés, commencez d’abord par vous examiner car chacun est tenté par sa propre convoitise (Jacques 1 :14). Ce n’est pas en les toisant d’un regard réprobateur que nous leur ferons comprendre que Dieu les aime.

Arrêtons de regarder les homosexuels comme s’ils étaient l’incarnation de Satan sur terre. Ce sont des pécheurs, ils ont besoin comme tout le monde de la grâce de Dieu.

Cessons de condamner ceux qui ne sont pas frappés d’une évidence quand nous les évangélisons. Ne les blâmons pas s’ils ne se convertissent pas sur le champ. Respectons leur libre-arbitre, essayons de comprendre leurs doutes et leurs objections. Respectons le temps dont ils ont besoin. Dieu ne nous impose aucune obligation de résultats quand il nous pousse à évangéliser. Il nous demande juste d’ouvrir nos bouches avec douceur et respect, et l’Esprit nous inspirera les bonnes paroles et touchera les cœurs au temps convenable. Ce n’est pas parce qu’une personne ne se convertit pas devant nous qu’elle ne se convertira jamais. La conversion c’est l’affaire du Seigneur, pas la nôtre. Et si nous voulons leur conversion, commençons déjà par les aimer sincèrement.

Enfin, cessons de nous croire supérieurs, ce n’est pas parce que notre intelligence a été renouvelée, que nous n’avons plus rien apprendre. Dieu peut passer par un païen pour nous parler et même pour nous enseigner. Cela arrive bien plus souvent qu’on ne le croit.

Conclusion

Partout où il y a des rassemblements humains, les problèmes finissent par surgir à cause de la faillibilité de la nature humaine. En effet, qui parmi nous peut se prévaloir d’être parfait ? Personne ! La conversion ne nous a pas rendus parfaits mais nous fait rentrer dans un processus de perfectionnement organisé par le Seigneur en personne et qui durera toute notre vie.

Les églises locales ne font pas exception à cette règle, et c’est particulièrement vrai si elles attirent les foules. Comme au temps de Job, Satan continue de se glisser parmi les enfants de Dieu et cible justement leurs faiblesses et leurs imperfections (Job 1 :6). Il tente, il attaque, il sème la zizanie, il fait trébucher et fait tomber ceux qui n’ont pas été assez vigilants. La seule chose qui différencie une église réveillée d’une église morte, c’est que la première ne laissera pas le mal prospérer au milieu d’elle. L’église locale parfaite n’existe pas, seule celle du Seigneur l’est mais nous ne pourrons le constater que lorsque nous nous retrouverons pour lui rendre honneur et gloire là-haut. En attendant d’y être, demandons au Seigneur de nous conduire là où il nous veut en sachant qu’il suffit d’être deux ou trois pour la communion fraternelle et que Jésus est présent partout où on l’invoque sincèrement, même auprès de ceux qui prient seuls chez eux (Matthieu 18 :20 ; Matthieu 6 :6).

Adèle.

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