Les Dokimos



Témoignage d'Adèle : Le racisme détruit, l'abandon détruit... Mais YEHOSHOUA guérit

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Avant toutes choses, en 2017 une partie de mon témoignage a été publiée sur ce site. Il y est question de ce qui s’est passé les deux années précédant ma conversion. Aujourd’hui, j’ai décidé de partager avec vous un témoignage plus complet qui explique mon état d’esprit de l’époque. Je crois que par la grâce du Seigneur certaines personnes seront encouragées et même restaurées.

Je suis née pendant l’été de l’année 1980 en Roumanie. Bon, ceux qui connaissent mon visage vont tout de suite écarquiller les yeux et me dire : Oh tu ne ressembles pas du tout à une roumaine. J’aurais plutôt dit que tu es une antillaise. Parfois on me prend aussi pour une marocaine. Mon apparence physique est due à un métissage. Mon père est gabonais de l’ethnie fang. Il a rencontré ma mère, qui est donc roumaine, à la fin des années 70 en Roumanie. Ce dernier bénéficiait alors d’une sorte de bourse d’état qui lui a permis de venir dans ce pays pour faire des études de médecine. En effet, on connait la Roumanie pour beaucoup de choses pas très glorieuses, mais sachez qu’elle forme de très bons médecins. A l’époque ce pays était sous l’emprise d’une dictature communiste. Elle était dirigée par un certain Ceausescu, un despote qui a affamé sa population à cause des restrictions qu’il imposait : rationnement alimentaire, coupures de l’électricité, confiscation par l’état des terres paysannes, nationalisations etc… Il se maintenait au pouvoir comme tout dictateur qui se respecte par la terreur que faisait régner sa milice ultra corrompue et ultra violente. Et bien sûr, comme tout dictateur digne de ce nom, il s’était organisé tout un culte autour de sa personnalité, comme on en voit actuellement en Corée du Nord vis-à-vis de Kim Jong Un : chants de louanges, danses, poésies, fresques, statues monumentales à sa gloire. Voilà ce qui explique entre autres mon dégout absolu de l’idolâtrie.

Le pays vivait replié sur lui-même, il était difficile d’y rentrer mais surtout d’en sortir. Les gens ne voyaient pas beaucoup d’étrangers et encore moins de noirs. Si les étrangers blancs étaient plutôt bien acceptés, les noirs, comme souvent et partout ailleurs, étaient victimes d’un racisme viscéral et qu’on exprimait de manière frontale et décomplexée. Au mieux, on les regardait comme des bêtes de foire, au pire on les invectivait et on les agressait physiquement. Il se trouve que ma mère a fait partie de la poignée de personnes qui n’a pas considéré les africains comme des singes tombés de leurs arbres. Elle a donc donné sa chance a mon père lorsqu’il est venu l’aborder et ils ont donc entamé une relation amoureuse. Bien entendu, la plupart des gens ne voyaient pas cette relation d’un bon œil : ni la société, ni sa famille. Il lui en a fallu du courage pour assumer cette histoire, elle qui était désormais indexée comme étant une pute à nègres. Des insultes, elle en a entendu tous les jours lorsqu’elle s’affichait avec mon père, mais elle a tenu bon.

Mes parents n’ont jamais pu se marier, les autorités administratives leur ayant fait comprendre qu’il était hors de question qu’ils acceptent qu’une roumaine épouse un nègre. Ma petite sœur et moi avons donc été conçues hors mariage. Ce projet devait se concrétiser quand mon père aurait fini ses études puisqu’il était question que toute la famille quitte la Roumanie pour aller vivre au Gabon.

Jusqu’ici, cette histoire parait d’un romantisme absolu n’est-ce pas ? On a l’impression de lire un remake de Roméo et Juliette non ? Un jeune étudiant gabonais et une belle roumaine qui tombent follement amoureux dans un contexte hostile et qui luttent pour préserver leur amour alors que le monde entier s’oppose à leur bonheur… Ça, c’est le côté face, l’illusion.

Côté pile, la réalité.

Au début, mon père était absolument charmant, prévenant, drôle et attentionné avec ma mère. Et puis, quand elle est tombée enceinte de moi, et surtout après ma naissance, il a changé de visage.

Il a commencé à tromper ma mère et donc à lui mentir sur un tas de choses. Il s’est montré négligeant et irresponsable, préférant aller faire la fête plutôt que d’assumer pleinement son rôle de mari et de père.

L’accouchement de ma mère a été très difficile, mon père n’était pas présent. Par contre, il s’est autorisé à aller déclarer ma naissance à l’état civil et m’a donné le prénom de sa propre mère, sans consulter celle qui m’a mise au monde dans la douleur et qui voulait m’appeler Alicia. J’ai donc été appelée Adèle. A cause de cela, j’ai longtemps eu des difficultés à assumer ce prénom que je ne trouvais pas joli, pas féminin.

Quand j’étais adolescente, ma mère m’a raconté une anecdote qui est assez révélatrice du comportement de mon père. J’étais bébé et il manquait du lait en poudre car ma mère n’a pas pu m’allaiter longtemps en raison de problèmes de santé. Un matin, elle a demandé a mon père d’aller acheter du lait. Il n’est rentré que tard le soir, ivre.

A force de subir ses sales coups, ma mère a décidé de quitter mon père alors que je n’étais âgée que de quelques mois. Au lieu de se remettre en question, mon père s’est vengé. Il m’a enlevée à et m’a laissée chez quelqu’un. Pendant de longs mois, ma mère n’a pas su où j’étais car mon père lui faisait du chantage : Tu reviens avec moi sinon tu ne verras plus jamais Adèle.

Je n’ai eu connaissance de cette histoire sordide que vers l’âge de 16 ans et cela a été pour moi une véritable délivrance. En effet, depuis toute petite je faisais souvent le même cauchemar. Je me voyais bébé, seule dans un berceau, dans une chambre plongée dans le noir. Je voyais sur un coté un filet de lumière rougeâtre et une ombre oppressante qui m’observait. Je hurlais de toutes mes forces jusqu’à en perdre la respiration, j’étais dans une détresse absolue. Ces rêves ont cessé quand j’ai eu la connaissance de cet enlèvement que j’ai subi étant bébé.

Au bout de plusieurs mois, après m’avoir cherchée partout, ma mère a cédé au chantage de mon père. C’est comme cela qu’elle est tombée enceinte de ma sœur. Quand il m’a ramenée vers elle, j’étais âgée d’un an. Je ne la reconnaissais plus, je la rejetais et je réclamais une autre dame que j’appelais maman. Vous imaginez ce que ma mère a pu ressentir... Petit à petit le lien mère-fille s’est retissé, tandis que la relation de mes parents, elle, ne cessait de se détériorer. Comment pouvait-il en être autrement lorsqu’un homme pose de tels actes ?

Si ma mère restait avec mon père c’était parce qu’elle savait que nous n’avions aucun avenir en Roumanie. Elle attendait juste qu’il finisse ses études pour que nous puissions quitter ce pays comme c’était prévu au départ. Elle avait cependant résolu dans son cœur de se séparer de mon père une fois arrivée au Gabon. Mon père l’avait sans doute pressenti et il est donc parti faire en douce des passeports diplomatiques pour ma sœur et moi. Son intention était claire : nous enlever pour nous amener au Gabon, sans ma mère. Une connaissance à lui qu’il avait mise dans la confidence en a parlé à ma mère qui a fait le nécessaire pour mettre en échec son projet.

Mon père a finalement obtenu son diplôme, et il l’a eu en grande partie grâce à ma mère qui l’a motivée à rester concentré et à réviser. Comme il n’avait plus de raison valable de rester et que son visa étudiant expirait, il a dû quitter la Roumanie, sans ma mère, ma sœur et moi. En effet, nous avions toutes les trois la nationalité roumaine et les autorités ne nous ont pas laissées quitter le territoire.

Il faut savoir qu’à l’époque, en pleine dictature communiste, il était quasi impossible pour un roumain de quitter le pays de peur qu’il fasse une mauvaise publicité à l’étranger. Donc la plupart des roumains qui ont réussi à quitter la Roumanie en période communiste l’avaient fait en fuyant clandestinement et en affrontant mille périls. La plupart du temps ils traversaient à la nage l’impétueux fleuve Danube pour essayer de rejoindre l’ex-Yougoslavie, puis l’Italie et ainsi de suite. Mais malheur à ceux qui étaient attrapés pas la police aux douanes ; il valait mieux qu’ils meurent noyés que de tomber entre les mains de la Securitate.

Bref, quand mon père est rentré au Gabon, j’avais 5 ans et ma sœur 3 ans et demi. Parmi le peu de souvenirs que j’ai de lui, j’ai celui où je le vois s’en aller à l’aéroport. Il tire une valise derrière lui, nous fait un signe de la main, tout en nous tournant le dos. Bien évidemment, j’étais trop petite pour comprendre réellement ce qui se passait. Ma mère nous disait que bientôt il nous ferait venir là où il s’en allait et j’y croyais bien sûr dur comme fer. A ce moment-là j’ignorais que mes parents étaient en très mauvais termes. Mon père était furieux contre ma mère parce qu’elle avait fait échouer son projet d’enlèvement et il lui avait lancé au visage : Si c’est comme ça, toi et tes filles croupirez dans ce pays et vous deviendrez des putes.

Ce à quoi maman lui a répondu : Si tu ne fais pas tout ton possible pour nous sortir de ce pays, moi et tes filles, alors que tu sais combien nous sommes en danger ici, que Dieu te maudisse et que tu ne réussisses rien dans la vie. Que tu sois errant, comme emporté par les eaux.

Papa est donc parti et nous nous sommes restées seules, livrées à nous-mêmes. Nous n’avions pas de maison qui nous appartienne. Nous étions hébergées ici et là, chez des membres de la famille, jusqu’à ce qu’un conflit éclate et que nous soyons obligées de partir. Mes grands-parents, qui n’approuvaient pas du tout la relation de mes parents, avaient fini par nous accepter. Contre toute attente, j’étais devenue la petite préférée de mon grand-père que j’adorais. J’étais son premier petit enfant, et malgré mes cheveux crépus et ma peau mate, j’ai su gagner son cœur. Ceci étant dit, cela ne l'a pas empêché de nous jeter dehors à plusieurs reprises quand il rentrait dans des colères noires.

Nous avons habité un temps chez les grands parents dans le nord, puis avec une amie de ma mère.

Ensuite, nous nous sommes installées chez V. une grande tante, une sœur de ma grand-mère qui habitait avec son mari une maison située dans la banlieue de Bucarest. Ce couple n’avait jamais eu d’enfants, ils avaient donc adopté la sœur aînée de ma mère qui s’appelait D. Ma mère était la troisième d’une fratrie de 6 enfants (3 filles, 3 garçons). Sur ces 5 frères et sœurs, il n’y avait que sa sœur D. (la 2nde) et son frère M. (le 5ème) qui l’avaient soutenue. Les trois autres n’ont pas manqué de lui rappeler régulièrement qu’elle était une pute à nègres.

Un jour V., la grande tante, est décédée subitement d’une commotion cérébrale. Suite à cela, son mari a perdu complètement la tête. A la base, c’était déjà un étrange personnage : depuis qu’il était à la retraite, il ne faisait que dormir et déambuler en pyjama. C’était un homme taciturne, complètement dépendant de sa femme, incapable de se cuire un œuf tout seul. Plus les jours passaient, plus son comportement devenait inquiétant. Maman et sa sœur D. s’étaient réveillées plus d’une fois au milieu de la nuit et l’avaient trouvé penché au-dessus d’elles en train de les regarder bizarrement.

Un matin, je me suis levée pour aller aux toilettes qui se trouvaient dans une cabane à l’extérieur de la maison. Juste à côté, au fond du jardin, il y avait une cabane à outils dont la porte, habituellement fermée, était cette fois-ci restée entre ouverte. Je me suis approchée de cette porte, et j’ai tendu la main pour l’ouvrir encore plus pour voir ce qui se passait à l’intérieur. Mais tout d’un coup, j’ai senti quelque chose qui m’a paralysée, comme un sentiment étrange qui m’a empêchée d’aller au bout de mon geste. Je me suis détournée, je suis allée aux toilettes, et je suis rentrée me mettre au lit aux cotés de ma tante. Quelques minutes après, c’est ma tante D. qui est allée aux toilettes. Soudain, nous l’avons entendue pousser un cri perçant et emprunt d’horreur. Ma mère s’est précipitée dehors pour voir ce qui se passait. Ma tante avait fait le même chemin que moi quelques minutes plus tôt et elle avait poussé la porte de la cabane à outils. Elle y a trouvé le vieil oncle, son père adoptif, pendu. Cette histoire a fait un grand bruit dans le quartier, et certains voisins ont donc accusé les putes à nègres d’avoir poussé cet homme au suicide.

Suite à cet événement, je n’ai fait que des cauchemars. Je sentais clairement une présence malsaine dans cette maison. Toutes les nuits je voyais la tête de cet homme flotter dans l’air avec un regard et rictus empreints de méchanceté. Je devais avoir 8 ans.

Je me souviens d’un autre événement particulièrement violent qui a eu lieu dans cette maison. Un jour, une dispute éclate avec un voisin pour un motif que j’ignore. J’observe la scène par l’entrebâillement d’une porte. L’homme, fortement alcoolisé commence par insulter copieusement ma mère. Enragé, l’homme qui avait des airs d’orge, se saisit d’une hache et saute par-dessus la clôture, prêt à en découdre. Maman, qui a le courage de 1000 hommes ne se démonte pas et lui tient tête seule, sans personne pour la défendre. L’homme finit par reculer, par miracle le bain de sang n’a pas eu lieu.

Quelques mois auparavant M., le petit frère de ma mère avait fui la Roumanie en traversant le Danube à la nage. Après un long périple, il a saisi une occasion et il s’est retrouvé en Australie. Quant à nous, nous attendions que les autorités nous donnent le feu vert pour quitter la Roumanie afin de rejoindre mon père au Gabon. L’administration ne faisait que nous mettre des bâtons dans les roues en demandant que notre père envoie tel et tel papier. Or ce dernier mettait de son coté énormément de temps à réagir et tout trainait en longueur. Nous avions quitté la banlieue pour Bucarest et nous avons habité quelques mois chez un autre frère de ma mère.

Un jour, je suis allée acheter des grillades auprès d’une roulotte qui s’était arrêtée en bas de l’immeuble. Tout d’un coup, des voitures ont surgi à toute allure de nulle part en klaxonnant très fort et avec des gens qui hurlaient : Victoire ! Victoire ! Il s’est enfui le tyran ! J’ai pris peur et je suis partie en courant. Il faut savoir que les roumains vivaient dans la crainte d’être dénoncés pour trahison. Personne n’osait critiquer ouvertement Ceausescu, même dans sa propre maison, parmi sa famille et ses amis. Quand on prononçait son nom, on le prononçait en chuchotant car les murs pouvaient avoir des oreilles, et il y avait des collabos qui étaient capables de vous vendre en échange de quelques avantages. Or ce jour-là, la révolution avait éclaté. Les semaines qui ont suivi se sont écoulées au rythme des fusillades que l’on entendait dans les rues de la capitale. Nous étions scotchés devant la télé qui passait en boucle des images des révoltes et des exactions commises par la Securitate. J’étais fascinée par l’essor de la presse libre. Voir autre chose que des louanges du dictateur et de sa femme m’a fait du bien, même si les images étaient insoutenables. Et dire que maintenant certains roumains sont nostalgiques de la période communiste…

A cela s’est ajouté un drame familial. D., la sœur de maman avait tenté de fuir aussi la Roumanie à la nage, et elle a disparu sans laisser de traces. Jusqu’à ce jour, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. Cet événement nous a marqués au fer rouge, y compris moi qui considérais D. comme ma seconde maman.

La cohabitation avec le frère de ma mère à Bucarest était difficile. J’avais surpris la femme de ce dernier en train de le tromper allègrement avec un voisin et je l’avais répété à ma mère qui, de son coté, l’a dit à son frère. Il a refusé de nous croire et il a pris la défense de son épouse en nous accusant de vouloir mettre la zizanie entre eux. Quelques années plus tard, constatant par lui-même l’adultère chronique de sa dulcinée, il a fini par divorcer d’elle.

Nous sommes donc retournées dans la maison en banlieue de Bucarest, là où le vieil oncle s’était suicidé. Le contexte révolutionnaire nous ouvrait des perspectives. Maman a entrepris des démarches pour que nous puissions quitter ce pays. La révolution avait permis de changer de régime mais pas la mentalité raciste. Des enfants du quartier, la plupart issus de la communauté Rom, s’assemblaient devant le portail et nous regardaient comme des bêtes de foire ma sœur et moi. Ils nous montraient du doigt et se moquaient de nous en nous traitant de négresses, de mochetés, de singes. Et pourtant, un certain nombre d’entre eux, avaient la peau bien plus foncée que nous.

Maman a finalement obtenu un visa touriste lui permettant de quitter la Roumanie. Elle a acheté des billets de train ayant pour terminus l’Espagne, mais avec un transit à Paris. C’est ainsi que fin décembre 1990, nous sommes parties, sans regrets, sans regarder en arrière. Papa avait été averti à plusieurs reprises via des courriers et des télégrammes que nous arrivions à Paris le 1er janvier 1991, à telle heure du matin à Gare du Nord. C’est là que nous devions nous retrouver pour ensuite prendre la route en direction du Gabon.

Le voyage a duré plusieurs jours, nous avons transité par l’ex-Yougoslavie et l’Italie. Quand nous sommes arrivées à Paris, l’excitation était à son comble. Finies les années de galère ! Enfin, j’allais voir papa ! A peine le train arrêté, je guettais par la fenêtre mon père. J’étais persuadée qu’il serait la première personne que je verrais une fois sortie du wagon.

Nous voici sur le quai. Une foule grouillante, du bruit, une vive émotion qui nous submerge…

Tiens, un homme noir ! Est-ce-lui ? Non.

Nous attendons, nous tournons nos regards de toutes parts.

Tiens, un homme noir ! Est-ce lui ? Non.

Nous avançons dans le grand hall de la gare et nous nous mettons quelque part où il est susceptible de nous trouver facilement.

Tiens, un homme noir ! Est-ce lui ? Non.

Toute la journée s’est écoulée de la sorte, à l’attendre… A avoir le cœur qui sursaute dès qu’on voyait un homme noir.

Peut-être s’est-il trompé de jour pour ce rendez-vous. Peut-être a-t-il eu un empêchement. Il sera surement là demain. La nuit est tombée. A un moment donné, même une gare ferme ses portes. Nous n’avions presque plus rien à manger, aucun sou en poche pour nous loger à l’hôtel. Et de toutes façons, en cette période de fêtes de fin d’année, tous les hôtels du coin étaient complets. Nous avons donc dormi dehors, au milieu des sans-abris…

Le lendemain, nous avons sillonné la Gare du Nord espérant y croiser mon père, surement impatient de nous retrouver et confus d’arriver en retard. Mais pas de traces de papa. Une autre nuit dehors, dans le froid, à subir de plein fouet le vent et la pluie glaciale.

Nous n’avions plus rien à manger. Un pauvre clochard a utilisé le peu d’argent qu’il avait pour nous acheter un paquet de malabars au distributeur automatique. Nous avons mâché ces chewing-gums pour apaiser notre faim jusqu’à en attraper des crampes douloureuses à la mâchoire. A cela s’est ajoutée une violente diarrhée, or nous n’avions même pas accès à des toilettes pour nous soulager.

Troisième jour : toujours pas de papa à l’horizon. Impensable mais vrai ! Une autre nuit à dormir dehors.

Quelqu’un a orienté maman vers une association caritative (secours populaire ou catholique) qui avait un point d’accueil non-loin de là. Qu’ Elohim bénisse la France pour ses français au grand cœur et son tissu associatif. Tout ce dont je me souviens c’est qu’on nous a payé l’hôtel, que nous avons pris une douche, et que nous nous sommes effondrées d’épuisement. Je ne me souviens pas de ce que nous avons fait les jours suivants et pourtant j’avais 10 ans et demi. Tout m’échappe jusqu’à ce jour.

Les mois qui ont suivi ont été rythmés par les errements au gré des possibilités de logement d’hôtel miteux en foyers, où nous avons côtoyé d’autres personnes en galère (pas toujours bien intentionnées d’ailleurs), mais aussi les cafards et les souris.

Les restaus du cœur et les épiceries solidaires, on connait. C’était le seul moyen que nous avions de nous nourrir. Mais il est arrivé aussi que nous nous couchions quelque fois le vendre vide ou pas rassasiées. Cela ne nous était jamais arrivé en Roumanie, où malgré le rationnement, nous avions toujours mangé à notre faim, car le fait d’avoir des grands-parents paysans nous permettait toujours d’avoir des légumes, du fromage et de la volaille à manger.

Avec l’aide des associations, maman a déposé un dossier pour obtenir le statut de réfugiées politiques. Dans un premier temps nous avons essuyé un refus. Aux yeux des autorités françaises, la Roumanie, libérée de sa dictature, ne représentait plus un danger pour nous. Nous avons donc reçu l’ordre de quitter le territoire. Maman a contesté cette décision en entamant une grève de la faim avec d’autres réfugiés en demande d’asile. La Roumanie représentait toujours un danger pour nous à cause du racisme ambiant. En tant qu’enfants métisses nous n’avions aucun avenir dans ce pays. D’ailleurs, nous n’avions même pas pu y être scolarisées. La seule fois où nous avons mis les pieds à l’école, on nous avait tabassées.

Après moult démarches, nous avons obtenu le statut de réfugiées, et ma mère a eu un titre de séjour. Très vite, nous avons toutes les trois maîtrisé la langue française. Grâce à la persévérance de maman et l’aide des associations, petit à petit la situation s’est stabilisée bien que nous continuions à vivre dans la précarité.

En 1992, je suis rentrée en 6ème et ma sœur en CE2. Nous avions un an de retard par rapport aux autres élèves, mais nous avons réussi à suivre le cursus sans difficultés. Tous les professeurs qui ont été informés de notre parcours étaient admiratifs. Pour ma part, j’avais plutôt des notes moyennes, autour de 12/20. Ce que je voulais par-dessus-tout c’était de tirer un trait sur mon passé, m’amuser avec mes camarades de classe. Jusque-là je n’avais jamais eu d’amis. Côté scolaire, je n’ai jamais eu pour ambition d’être la première de la classe, je faisais juste le nécessaire. J’ai tout fait pour oublier, à un tel point que j’ai fini effectivement par développer une sorte d’amnésie concernant certains événements.

Il y avait une question que je détestais qu’on me pose : De quelle origine es-tu ? J’avais honte du côté roumain parce que je m’étais rendu compte que les roumains avaient mauvaise réputation en France. De plus, j’avais développé une réelle aversion pour ce peuple que j’assimilais à des ignares, racistes et vulgaires. J’avais aussi honte du côté gabonais car il me rappelait le comportement détestable de mon père. Je ne me sentais ni roumaine, ni gabonaise. Ni blanche, ni noire. Je ne comprenais pas que des gens puissent se glorifier d’une nationalité et la brandir comme un trophée (coucou amis portugais et algériens). Pour moi, tout cela ne veut rien dire. Une nationalité ne définit pas forcément une identité.

Le temps est passé, j’ai obtenu un bac L du premier coup avec des notes moyennes comme à mon habitude. Je me suis inscrite à l’université pour suivre des études de lettres et de langues, avec une option en communication. Avec le recul, ce n’était pas un bon choix car le système universitaire n’est pas adapté aux personnes qui ne savent pas se canaliser. Or c’était mon cas vu que je ne pensais qu’à m’amuser, toujours pour oublier, pour noyer un mal-être profond que je trainais depuis ma petite enfance. Je me suis donc fait un groupe d’amis avec lequel je passais mon temps à boire, fumer (pas que de la cigarette) et à écumer les boites de nuit.

Jusqu’à mes 12-13 ans, je ressemblais plutôt à un petit garçon, ce qui m’a valu des moqueries de la part de certains de mes camarades de classe. Donc j’ai tout fait pour me féminiser. Maquillage à outrance pendant la période lycée, tenues sexy pendant la période université. Mon rapport aux hommes était dès le départ malsain en ce sens que le modèle paternel était plus que défaillant. Comment savoir ce qu’est un mec bien quand on n’a jamais eu l’exemple d’un mec bien ?

Et puis, une phrase assassine de la petite sœur de ma mère qui était venue nous rendre visite en France a eu un effet ultra pervers sur moi. Je devais avoir environ 13 ans. Au détour d’une conversation, elle en vient à me parler de ses gouts en matière d’hommes et me dit que pour elle, les blonds aux yeux bleus étaient les plus beaux. Le sous-entendu concernant les noirs était clair.

Elle me demande ensuite : Et toi ? Comment tu les préfères ? Je lui réponds que la question de la couleur importait peu et que je n’avais pas de préférences.

Ah bon ? Tu ne trouves pas que les blonds aux yeux bleus sont les plus beaux ? Moi siiii !!! Mais bon, de toutes façons, toi, tu finiras forcément avec un noir…

Là aussi, j’avais compris la pique : Tu ne peux avoir que des noirs, un blond aux yeux bleus (le top du top quoi !) ne peut pas s’intéresser à une fille comme toi.

Je n’ai rien répondu, mais je me suis lancé un défi : sortir avec un maximum de blancs, blonds aux yeux bleus, pour lui montrer qu’elle avait tort.

A la fac, j’ai décidé de diversifier en essayant de collectionner des petits copains de toutes les origines possibles. Mais attention, il fallait qu’ils soient beaux, donc je devais les trier sur le volet. Cette exigence du beau-gosse à exposer pour m’auto-valoriser, a fait qu’au final, en comparaison avec d’autres, il n’y a pas eu beaucoup d’hommes avec qui je suis allée loin.

Après deux grosses déceptions, je ne croyais plus en l’amour. Déjà, dans ma famille, je n’avais pas d’exemple d’un couple heureux et qui dure. Et puis, beaucoup d’hommes mariés (à qui je n’ai pas donné suite) sont venus m’aborder… Je me suis vite rendu compte que, derrière l’image des couples parfaits, il y a souvent beaucoup d’hypocrisie et que beaucoup de femmes vivent soit dans l’illusion soit dans le déni. Plus le temps avançait, et plus je ne croyais plus en rien.

Comme je l’ai expliqué dans la partie de mon témoignage que vous pouvez trouver ICI, je croyais en l’existence d’Elohim. Mais pour moi, vu le bazar qu’il y avait sur terre, il s’en fichait complètement des êtres humains et encore plus de moi. Pourtant, à l’âge de 16 ans, j’avais eu un songe sur le retour de Yehoshoua. Je l’ai vu arriver sous la forme d’une étoile très lumineuse. Je suis tombée à genoux et je me suis repentie de mes péchés en pleurant toutes les larmes de mon corps. A ma suite, derrière moi, ma mère et ma sœur ont fait la même chose. J’ai aussi eu des rêves prémonitoires et des visions étant jeune ado, mais je ne savais pas ce que j’étais censée faire avec ça. Toujours est-il qu’entre 19 et 22 ans, âge de ma conversion, j’ai vécu dans un dérèglement grandissant. J’étais déterminée à profiter des plaisirs de la vie sans aucune entrave, jusqu’à ce que le Seigneur vienne mettre un STOP à tout cela.

La chose qui a fait que je me suis accrochée au Seigneur, c’est que suite à ma conversion, il m’a ouvert les yeux spirituels. Le fait de voir par moi-même que le monde des esprits existe a été déterminent. De plus, il a permis que je sois extrêmement combattue à ce niveau-là, sinon je pense que je serais retournée dans le monde vu que les histoires d’église, ce n’était pas vraiment mon truc. J’avais auparavant observé un tas de religieux (chrétiens ou musulmans), et je les ai tous trouvés hypocrites, tordus et pervers. Donc les côtoyer, non merci. Au tout début de ma conversion, j’ai aussi eu un nombre considérable de songes où le Seigneur m’enseignait, me consolait, et me montrait qu’il revenait bientôt. J’ai donc persévéré dans la foi en m’appuyant sur toutes ces expériences et parce que j’avais trouvé une parole authentiquement inspirée dans l’église que je fréquentais à l’époque.

Je me suis mariée au mois d’août 2006, j’avais alors 26 ans. Au mois d’octobre, ma mère m’a téléphoné pour me dire que mon père était rentré en contact avec elle pour lui dire qu’il voyageait en direction de l’Amérique latine pour assister à un colloque professionnel. Il allait faire une escale de quelques jours à Paris. Il voulait nous voir…

Oui, mon père avait nos coordonnées car ma mère lui a envoyé des courriers quand nous sommes arrivées en France. Elle a fait en sorte qu’il sache toujours où nous étions au cas où il lui viendrait à l’esprit de vouloir nous aider. Aussi, nous l’avons eu au téléphone quelques très rares fois. A vrai dire je ne me souviens même pas du contenu de ces conversations tant il se montrait nonchalant. Il n’a jamais manifesté aucun remords, ni présenté la moindre excuse. Pis encore, il n’a jamais rien fait pour se rattraper. Tout ce qu’il savait faire c’est de promettre et de ne pas respecter ses engagements. Du coup, ce qu’il avait à nous dire, ma sœur et moi on s’en fichait un peu. Je savais cependant qu’un jour nous allions nous revoir. Pendant longtemps, je me voyais juste le gifler ou lui cracher au visage en guise de bonjour et aurevoir. Étrangement, ce n'est pas pour le fait de nous avoir abandonnées alors qu’il nous savait exposées au danger que je lui en voulais le plus. Ce que je lui reprochais le plus c’était le fait d’avoir, par son comportement immature, égoïste et irresponsable, conforté les racistes dans leurs préjugés.

Seulement voilà, entre temps j’étais devenue chrétienne et j’ai donc décidé de lui ouvrir la porte de ma maison. Je voulais lui montrer que contrairement à lui, moi je ne laisse pas famille dehors. Je suis donc allée le chercher à l’aéroport ; nous nous sommes tout de suite reconnus malgré les 21 ans qui s’étaient écoulés. J’ai cru percevoir un brin d’émotion dans son regard… Mais attention, émotion et repentance ne sont pas synonymes. Il est resté chez moi durant 3 jours et il s’est comporté comme s’il ne s’était rien passé. Voulant l’interpeller, j’ai mis les petits plats dans les grands comme pour mettre en évidence l’absurdité de la situation. Il nous a laissés avoir faim, et moi je lui ai déroulé le tapis rouge… Je ne lui ai demandé aucune explication. Je l’ai laissé parler.

Pas d’excuses, des explications vagues concernant son absence Gare du Nord 21 ans plus tôt. Une histoire de guerre au Congo Brazza où il se serait retrouvé en tant que personnel soignant… Disons que l’explication aurait pu être valable si je n’avais pas appris entre temps qu’il avait de la famille en France au moment où nous sommes arrivées. Mon père fait partie d’une famille de notables. Il y a chez eux des médecins, des professeurs, des diplomates, des gens qui ont de l’argent et de l’influence. Il aurait pu envoyer quelqu’un pour nous sortir du pétrin, pour nous ouvrir la porte d’une maison quand nous étions à la rue. Il ne l’a pas fait.

Pour ma part, j’étais apaisée par le Seigneur, je n’ai pas attendu qu’il me demande pardon pour libérer le pardon. De toute façon, j’ai pardonné d’abord dans mon propre intérêt. Il me faisait pitié. Bien qu’il avait des allures de grand monsieur, sa misère spirituelle sautait aux yeux. De plus, il était malade du diabète. Et chose étrange, le fait que ma mère ait refusé de le voir, l’a totalement abattu. Je me suis rendu compte que ma mère l’obsédait. Trois jours après, je l’ai accompagné à l’aéroport. Il ressemblait à un chien battu. Il avait bu plus que de raison et il est parti comme 21 ans auparavant, en me faisant signe de la main tout en ayant le dos tourné.

Les mois qui ont suivi, j’ai tout fait pour garder un contact avec lui. Je l’appelais régulièrement et lui envoyais des messages. Je savais qu’il était impossible de créer un lien-père fille, mais j’ai essayé au moins de construire quelque chose de nouveau. Mais très vite, je me suis rendu compte qu’il ne saisissait pas la perche que je lui tendais, les efforts étaient toujours en sens unique. Jamais il ne prenait l’initiative de prendre de mes nouvelles.

Quelque temps après, j’ai eu un songe où il m’agressait spirituellement. Dans les semaines qui ont suivi ce songe, il a fait 3 AVC consécutifs. J’ai imploré le Seigneur pour qu’il le garde en vie et Yéhoshoua m’a exaucée. Il s’en est sorti vivant mais avec de graves séquelles. Ensuite, je n’ai plus donné signe de vie. Cela fait maintenant 14 ans.

Au fil du temps, le Seigneur a continué à guérir mon cœur par rapport à cette histoire douloureuse. Un jour, je suis tombée sur Youtube sur le témoignage d’un prédicateur roumain qui m’a tellement bouleversée que j’ai instantanément été délivrée du mépris et de la rancœur que j’avais envers les roumains.

« Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni mâle ni femelle, car vous êtes tous un en Yéhoshoua Mashiah ». Galates 3 :28

J’ai alors compris toute la profondeur de ce verset. Ce qui me relie désormais à d’autres, ce sont des liens spirituels et non charnels. J’avais passé une partie de ma vie à chercher ma place. Une place que je n’ai jamais vraiment trouvée ni auprès des noirs, ni auprès des blancs. Pour certains blancs, j’étais trop noire. Pour certains noirs, j’étais trop blanche.

Parfois, on m’a fait comprendre que je devais choisir mon camp. On m’a souvent demandé si je me sentais plus gabonaise ou plus roumaine. Et bien ni l’un ni l’autre. Je ne me sens proche d’aucune nationalité en particulier, je suis désormais citoyenne des cieux.

Certes, le fait d’avoir subi le racisme de la part des blancs aurait pu me pousser à me sentir plus proche des noirs. Ce n’est pas le cas. Je comprends juste parfaitement ce qu’ils vivent. Le racisme est un péché grave, destructeur, qui peut mener à ôter la vie d’un être humain. L’histoire et l’actualité récente l’ont largement prouvé. Pour autant, le péché en tant que tel n’est pas propre à une race en particulier. Être une victime du racisme ne veut pas dire qu’on ne peut pas être soi-même un bourreau dans un autre domaine. Mon père en est la parfaite illustration. C’est quoi le plus grave ? Être raciste ou être un mauvais mari et un mauvais père ? La problématique est différente, mais l’issue pour l’un et l’autre reste la même sans véritable repentance. Le salaire du péché c’est la mort (Romains 6 :23).

Ces derniers jours des mauvais souvenirs liés à mon père sont remontés à la surface et cela m’a fait mal. J’ai senti que l’ennemi voulait se saisir de cela pour créer de la haine et du mépris dans mon cœur contre lui. J’ai passé un temps dans la prière et tout est parti. Néanmoins, j’ai constaté que mon père vit dans le déni de ses responsabilités depuis des années. Il avance en âge, sa santé est défaillante… Je vais donc lui envoyer ce témoignage et l’inviter à la repentance et à demander pardon. Pardon au Seigneur, pas à moi. Comme je le disais, je n’ai pas attendu ses excuses pour le pardonner. Je n’ai pas besoin de ses excuses. En revanche, lui, il a besoin du pardon d’Elohîm.

Je voulais aussi dire que j’aime désormais mon prénom : Adèle. Ce prénom signifie : Noble. Ma mère voulait à la base m’appeler Alicia. Et vous savez quoi ? Ce prénom signifie aussi Noble. Tout ceci est profondément prophétique ne trouvez-vous pas ? Le Seigneur m’a anoblie par sa grâce en me mettant à part pour lui. Depuis le départ il était au contrôle de toutes choses. Selon les plans humains, je n’aurais jamais dû habiter dans ce pays, mais il se trouve que c’est ici que Yehoshoua avait prévu de me rencontrer.

Pour finir, je veux bénir Elohîm pour m’avoir donné une mère qui a le courage de 1000 hommes. Quand je vois qu’il y a des hommes qui se pensent supérieurs aux femmes, je ne peux que rire à gorge déployée. Que le Seigneur accomplisse promptement ses merveilleux projets à son égard.

Je t’aime maman. Je t’aime Père.

Adèle.

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6 commentaires

  • Clo   
    26 Juillet 2020 12:02

    Merci pour ce témoignage. Il m'a beaucoup encouragée. Les histoires de familles sont souvent bien complexes, elles laissent de profondes cicatrices, mais fort heureusement, le Seigneur est au contrôle ! C'est vraiment lui qui nous guérit !

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  • Léa   
    27 Juillet 2020 08:27

    Que Yehoshoua soit énormément béni pour ce témoignage qui se lit d’une traite. J’ai vraiment été encouragée de voir que dans tout cela le Seigneur a toujours été au contrôle et il n’a pas fini.
    Qu’il continue de vous bénir et de vous édifier 🙏🏾

    Je tiens aussi à remercier le Seigneur pour l’équipe Dokimos, pour votre investissement, votre amour et votre fermeté !

    Gloire à Yehoshoua 🤍

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  • Sabrina T.   
    29 Juillet 2020 12:31

    Bonjour, ma soeur Adèle ton témoignage m'a vraiment touché , je vois vraiment comment Yehoshoua est le médecin de nos coeurs!Qu'Elohim continue avec cette oeuvre magnifique dans votre vie toi et ta famille .À travers ton témoignage je vois vraiment l'amour de notre Papa et à quel point il était avec nous avant même que nous le connaissions.Il ne nous a jamais abandonner et ne nous abandonneras jamais même si les hommes nous tournent le dos.Je le Glorifie également parce qu'il est celui qui guérit notre passé et qui renouvelle notre futur. Qu'Elohim soit Glorifié pour toutes ses oeuvres magnifiques !!

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  • Seb   
    29 Juillet 2020 17:57

    Savez-vous pourquoi l'Islam demande à la femme de porter le voile ? C'est parce que le diable met un voile spirituel sur la véritable identité de la femme en Christ : Jésus seul ôte ce voile !!! Alléluia !!!

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  • Seb   
    18 Août 2020 17:03

    Dans la structure numérique de la Bible (une lettre équivaut à 1 chiffre), si vous choisissez de sélectionner une lettre toutes les 7 lettres, des messages apparaissent. Par exemple, les mots "mariage-enfer" veulent nous dire que si l'on ne fait pas le bon choix d'un mari ou d'une femme, le mariage peut être un enfer ou carrément la perdition éternelle.

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  • Seb   
    18 Août 2020 18:46

    Je me suis demandé pourquoi les femmes sont beaucoup plus souvent hystériques que les hommes : l'Epouse doit crier le retour de Jésus.

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