Les Dokimos



Que veut dire "être à temps plein dans le ministère" ?

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Dans l’esprit de beaucoup de chrétiens, « être à temps plein dans le ministère » signifie que l’on a renoncé à un travail séculier pour se consacrer pleinement et exclusivement au service du Seigneur. Et de ce fait, puisque ces personnes ont sacrifié une potentielle carrière professionnelle dans le monde, et la rémunération qui va avec, il est donc normal qu’elles perçoivent un salaire (sous forme de dîmes et d’offrandes diverses) pour subvenir à leurs besoins. Mais que veut dire précisément « être à temps plein dans le ministère » ? De plus, ce « temps-plein » est-il exclusivement réservé à une certaine catégorie de chrétiens spécialement élus et oints pour cela, et qui seraient de fait plus spirituels et plus méritants que les chrétiens qui travaillent ? Ouvrons nos Bibles et voyons ce qu’il en est réellement.

Anecdote

Donner de l’argent au « serviteur de Dieu » pour « l’encourager, « le remercier » ou tout simplement le payer pour le service rendu (écoute, conseils, prière, délivrance etc.) est perçu dans beaucoup de communautés chrétiennes comme quelque chose de tellement normal, à un tel point que cette pratique n’est jamais remise en question. Il fut un temps où moi aussi j’estimais que les chrétiens devaient s’organiser pour que ceux qui étaient « à temps plein » perçoivent quelque chose à la fin du mois pour subvenir à leurs besoins basiques. Je dis bien « besoins basiques », c’est-à-dire le nécessaire pour vivre : manger, boire, se loger. Il n’a jamais été question pour moi de financer un train de vie fastueux. Aussi, il y a des années, pendant une période, nous nous cotisions avec des sœurs chaque mois, selon nos moyes, et sur la base du volontariat, pour trois pasteurs qui étaient à temps plein. Je précise que cette initiative venait d’une sœur et non des pasteurs en question. La somme récoltée était donc divisée en trois et l’on remettait aux concernés une enveloppe. Cela a duré quelques mois, jusqu’à ce que le plus intègre d’entre eux (qui était aussi le visionnaire) dise « stop ! » Connaissant sa situation, je n’ai pas compris sa réaction, mais nous avons respecté sa décision et la collecte a pris fin aussitôt. Quelques mois plus tard, le plus vénal d’entre eux m’a éclairée sans qu’il ne le veuille. Monsieur s’est payé des vacances en Afrique du Sud (voyage en avion, séjour à l’hôtel) alors que ni lui ni sa femme ne travaillaient. Et oui, il avait besoin de repos, être à temps plein dans le ministère c’est épuisant… Sauf que moi aussi j’étais épuisée : j’avais une activité professionnelle à temps plein, une maison et des enfants à gérer, et je travaillais aussi bénévolement dans le cadre du journal Les Dokimos. Un travail prenant qui occupait mes soirées et mes week-ends du matin au soir. Mais moi, après avoir payé les factures, je n’avais pas les moyens de me payer des vacances en Afrique du Sud ni même dans le Sud de l’Ile de France. Comment ce pasteur s’est-il autorisé un tel écart de conduite (et il y en a eu plein d’autres) en sachant pertinemment que ceux qui lui donnent de l’argent n’avaient pas, eux, les moyens de se payer de tels extras ? Cette anecdote devrait normalement ouvrir les yeux de tous ces chrétiens qui estiment que ceux qui travaillent pour le Temple doivent être nourris par le Temple. Notez cependant que ce passage de 1 Corinthiens 9 :13 auxquels ils font allusion, et dont on a totalement tordu le sens, parle d’être nourri par le Temple et non d’être envoyé en vacances par celui-ci… Les fidèles des églises devraient se montrer particulièrement regardants sur la façon dont on dépense leur argent, ce n’est pas un péché, c’est du bon sens. Un bon pasteur est aussi un bon gestionnaire.

Serviteur et ministre ? Oui mais de quel genre et de qui ?

Commençons par nous poser la question de savoir ce que veulent dire les mots « ministre » et « ministère », « service » et « serviteur/servante ».

Le mot serviteur en hébreu se dit ebed, ce qui signifie d’abord esclave, ensuite serviteur, homme qui sert. En grec, le terme employé est pais qui veut dire un enfant (garçon ou fille) ensuite serviteur ou esclave.

Dans les textes relatifs à l’ancienne alliance, le mot ministre est rare. On le retrouve dans la Bible Segond en 2 Samuel 8 :18, 2 Samuel 20 :26, dans 1 Rois 4 :5 et 2 Rois 10 :11. Le terme hébreu employé dans ces passages est kohen qui signifie sacrificateur (et c'est ainsi que ce terme est le plus souvent traduit), intendant principal, ministre d’état.

Dans les évangiles et textes de la nouvelle alliance, deux termes ont été traduits par ministre :

- D’une part dunastes que l’on trouve à trois repises notamment en Actes 8 :27 lorsqu’il est question de l’eunuque éthiopien, ministre de Cadence, reine d’Ethiopie. Or dunastes signifie prince, potentat, grand officier, ministre royal de grande autorité.

- D’autre part leitourgos qui désigne en premier lieu un ministère public, le serviteur de l’état ; un ministre ou un serviteur, un fonctionnaire militaire. Ce terme est également employé pour parler d’un fonctionnaire du temple, de celui qui est occupé aux choses saintes (Romains 13 :6 ; Romains 15 :6).

Toutefois, les termes les plus fréquemment employés (et de très loin) pour désigner les serviteurs/ministres d’Elohim sont :

- Diakonos, qui veut dire domestique, subordonné, messager. Ce mot désigne celui qui est aux ordres d’un autre, d’un maître ; le serviteur d’un roi. Il désigne aussi le diacre, celui qui est chargé par l’église de veiller aux pauvres et de leur distribuer l’argent collecté par leurs soins. Enfin, ce terme renvoie à un garçon qui sert les plats et les boissons.

- Doulos, qui veut dire esclave, homme de condition servile.

A la lumière de ces définitions nous pouvons tirer les conclusions suivantes :

- Si votre pasteur prétend être un kohen, au sens de serviteur du Temple, la seule chose qu’il est éventuellement en droit d’attendre du peuple c’est de la nourriture. En effet, les sacrificateurs avaient droit de conserver certaines portions des animaux sacrifiés au Temple, du grain rôti, du pain sans levain, des gâteaux etc. (voir Exode 29 :26 ; Lévitique 6 :7-16). Il n’a jamais été question de leur donner de l’argent pour partir en vacances ou se payer des propriétés et des voitures de luxe. Or plusieurs problèmes se posent pour ces kohen des temps modernes. Le Temple de Jérusalem n’existe plus. De plus, les sacrifices d’animaux n’ont plus lieu d’être puisque Yehoshoua s’est sacrifié une fois pour toutes et est devenu l’auteur d’un salut éternel pour ceux qui lui obéissent. Enfin, les kohen du temple étaient des hébreux de la tribu de Lévi. Il faudrait donc cocher toutes ces cases pour exiger d’être nourri par les fidèles qui fréquentent les églises.

- Si votre pasteur se voit plutôt comme un dunastes ou un leiturgos, il faut dans ce cas l’inviter à passer un concours de la fonction publique et il recevra à ce moment-là une rémunération de l’administration mondaine qui l’emploiera.

- Si votre pasteur se présente comme un diakonos ou un doulous alors il est censé être un esclave du Mashiah et un serviteur de ses frères et sœurs, et en particuliers des pauvres. Or un serviteur qui exige des pauvres une rémunération, cela s’appelle un escroc. Un diakonos n’est pas un serveur c’est-à-dire un employé de restauration. Nuance. Il ne peut donc pas prétendre à une rémunération puisqu’il est censé rendre service. Certains diront qu’il existe des services payants. Certes, mais tout dépend de qui est votre employeur. Si vous êtes ministre pour les affaires de ce monde, vous avez droit à une rémunération qui vient du monde en tant que dunastes ou leiturgos ; César vous paiera avec la monnaie qui lui appartient pour le travail que vous effectuez pour lui (Matthieu 22 :21). Mais si vous êtes ministres du Royaume d’Elohim, tout service rendu doit être gratuit car tout ce qui vient de l’Esprit d’Elohim nous a été donné gratuitement (Matthieu 10 :8). Un esclave obéit à son maître, il ne perçoit ni de rémunération et ne reçoit pas non-plus de compliments (Luc 17 :7-10).

« Mais la grâce est donnée à chacun de nous selon la mesure du don du Mashiah. C'est pourquoi il dit : Étant monté dans la hauteur, il a capturé la captivité et il a donné des dons aux humains. Or que signifie : Il est monté, sinon qu'il est premièrement descendu dans les parties inférieures de la Terre ? Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. Et lui-même a donné en effet les apôtres, et les prophètes, et les évangélistes, et les bergers et docteurs, pour l'équipement des saints, pour l'œuvre du service, pour la construction du corps du Mashiah, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance précise et correcte du Fils d'Elohîm, à l'état de l'homme parfait, à la mesure de la stature de la plénitude du Mashiah … » Ephésiens 4 :7-13.

Selon ce passage, les serviteurs d’Elohim sont des « dons » d’Elohim à l’humanité. Par définition un don est gratuit, c’est tout le contraire de ce qui est vendu ou loué. En conséquence, il est complètement aberrant, illogique et anti biblique que celui ou celle qui a été envoyé comme « don » demande a été rémunéré.

Le ministère n’est pas un métier

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La première chose à noter c’est que l’expression « être à temps plein dans le ministère » découle d’une vision marchande du service rendu dans le cadre de l’Eglise. En effet, quand on utilise cette expression, nous faisons un lien direct avec le contrat de travail et la rémunération qui en découle en fonction du nombre d’heures qu’on y passe. Or cette analogie n’a absolument pas lieu d’être parce que le chrétien est la propriété du Seigneur. Il est donc question de plus qu’un temps-plein mais d’une consécration à vie, 24h/24h, 7j/7, du lundi au dimanche et du 1er janvier au 31 décembre. Celui qui travaille le fait pendant un temps déterminé dans la journée et dans la semaine et cela jusqu’à la retraite. Avec le Seigneur il n’y a pas de retraite possible, ou alors s’il y’en a cela veut dire que l’on a apostasié. Dans le domaine professionnel, on peut se réorienter, quitter son employeur pour un autre si les conditions de travail et de rémunération ne nous conviennent plus. Ce modèle ne peut être transposé dans le cadre du ministère. Un vrai chrétien ne peut considérer Elohim comme son employeur ni envisager de le quitter pour aller voir ailleurs. On ne peut pas changer de ministère comme on change de boulot. En effet, le service est un appel conçu sur mesure par le Seigneur et non un choix personnel qui nous incombe. On ne choisit pas de devenir prophète comme on choisit de devenir médecin ou plombier. Le ministère résulte de la volonté d’Elohim qui s’impose au chrétien (on accepte cet appel ou pas, mais on ne le choisit pas). Ainsi, on peut être boulanger ou architecte pendant 40 ans puis partir à la retraite, mais le pasteur ou le prophète authentiquement appelé l’est jusqu’à sa mort.

On ne peut pas dissocier réellement le chrétien de son appel, tout s’imbrique en réalité car cet appel finit par forger le caractère de la nouvelle créature que Christ fait de nous à la nouvelle naissance. Ainsi, la réussite d’un ministère est surtout et avant toutes choses la réussite d’une vie chrétienne.

Voyons à présent si le fait d’être « à temps plein dans le ministère » signifie nécessairement qu’il faille abandonner son activité professionnelle pour se consacrer à un service qui a essentiellement lieu entre les quatre murs d’une église locale.

Doit-on abandonner son métier pour servir Elohim à temps plein ?

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Pour répondre à cette question nous allons étudier le cas de quelques illustres héros bibliques.

Abraham était un prophète authentique, mais comment faisait-il pour gagner sa vie ? Rémunérait-il ses songes et ses visions ? Organisait-il des réunions payantes pour raconter ses expériences avec Elohim. Imaginez un peu l’affiche pour annoncer un tel événement : Dimanche, à 15 heures, sous le chêne de Mamré, le prophète Abraham vous racontera son intercession auprès d’Elohim en faveur des sodomites. Entrée à 30 euros. Prière personnalisée à 100 euros. Attention, places limitées. Ne ratez pas ce rendez-vous exceptionnel où il y aura de nombreux miracles à la clé.

Et bien non, Abraham gagnait sa vie en exploitant la nature, c’était un berger.

« Abram était très riche en bétail, en argent et en or. » Genèse 13 :2.

Abraham cessait-il d’être un prophète ou l’était-il à mi-temps lorsqu’il faisait paître ses troupeaux ? Non.

Joseph a exercé plusieurs métiers au cours de sa vie. Il a d’abord commencé comme berger (Genèse 37 :2), ensuite il s’est retrouvé esclave chez Potiphar où il a d’abord occupé une place de domestique puis d’intendant de la maison de ce dernier.

« Or quand on fit descendre Yossef en Égypte, Potiphar, eunuque de pharaon, chef des gardes, homme égyptien, l'acheta de la main des Yishmaélites qui l'y avaient amené. Et YHWH était avec Yossef et il était un homme qui faisait tout prospérer. Il était dans la maison de son seigneur égyptien. Son seigneur vit que YHWH était avec lui et que YHWH faisait prospérer entre ses mains tout ce qu'il faisait. C'est pourquoi Yossef trouva grâce à ses yeux et il le servait. Il l'établit sur sa maison et lui remit entre les mains tout ce qui lui appartenait. Et il arriva que, depuis qu'il l'eut établi sur sa maison et sur tout ce qu'il possédait, YHWH bénit la maison de l'Égyptien à cause de Yossef, et la bénédiction de YHWH fut sur tout ce qui lui appartenait, soit à la maison, soit aux champs. Il remit tout ce qui était à lui entre les mains de Yossef et ne s'occupa plus de rien, excepté de la nourriture qu'il mangeait. » Genèse 39 :1-6.

Une fois emprisonné suite aux fausses accusations de la femme de Potiphar, Joseph est devenu intendant de la prison dans laquelle il était enfermé (Genèse 40 :4). Et enfin, il a été le numéro 2 en Egypte, donc une sorte de premier ministre (Genèse 41 :37-44). Il est intéressant de noter que Joseph s’est montré fidèle, compétent et consciencieux pour chacun des postes qu’il avait occupés. La Bible dit en effet que le Seigneur était avec lui et qu’il faisait tout prospérer entre ses mains. Or il est écrit que « tout ce qui nous est donné d'excellent et tout don parfait viennent d'en haut et descendent du Père des lumières, en qui il n'y a ni changement ni ombre de variation » (Jacques 1 :17). Elohim ne nous équipe pas seulement en dons spirituels, mais il nous donne aussi toutes sortes de capacités qui peuvent nous servir notamment dans le domaine professionnel et donc pour gagner notre vie. Outre la sagesse et le don d’interpréter les songes, Joseph avait reçu du Seigneur le don de gestion ; c’était un excellent gestionnaire. C’est grâce à ce don qu’il a évolué sur le plan professionnel et qu’il a pu prospérer et non en monnayant son don d’interpréter les songes (même si c’est grâce à ce don qu’il a été introduit devant pharaon). L’histoire de Joseph est très intéressante pour notre sujet car elle montre que lorsque l’on remet totalement sa vie au Seigneur et qu’on le laisse tout gérer, y compris le choix du métier que nous devrons faire, on peut aller loin, prospérer, s’épanouir dans son métier et dans le ministère.

Joseph était également un prophète authentique, mais cessait-il de l’être lorsqu’il était berger, intendant chez Potiphar ou dans la prison, ou encore premier ministre d’Egypte ? Non.

La même remarque peut être faite pour Daniel. Qui peut contester son appel prophétique ? Et pourtant il a exercé son ministère tout en étant gouverneur et conseiller du roi de Babylone (Daniel 2 :48-49).

D’autres exemples encore, les apôtres de Yehoshoua Pierre et André étaient pêcheurs (Matthieu 4 :18), rien ne nous dit qu’ils ont abandonné ce métier une fois qu’ils ont commencé à exercer leur apostolat.

Luc, auteur de l’évangile éponyme et des Actes des apôtres, a continué son métier de médecin tout en œuvrant pour le Royaume avec l’apôtre Paul (Colossiens 4 :14). Et Paul lui-même, continuait à travailler sans pour autant négliger son service pour le Seigneur.

« Mais après cela, Paulos partit d'Athènes et se rendit à Corinthe. Il y trouva un Juif du nom d'Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec Priscilla sa femme parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Il s'approcha d'eux, et parce qu'il était de même métier, il demeura chez eux et il travaillait. Car ils étaient faiseurs de tentes de leur métier. Or il discourait dans la synagogue chaque shabbat et il persuadait des Juifs et des Grecs. » Actes 18 :1-4.

Paul ne demandait pas aux chrétiens qu’ils l’entretiennent. Certes, il lui arrivait d’accepter des dons, toujours volontaires, jamais contraints, mais juste pour subvenir à ce qui lui était nécessaire pour vivre. Il mettait un point d’honneur de n’être à la charge de personne et pour cela il n’hésitait pas à se relever les manches pour aller travailler. Cela vous étonne ? Mais regardez ce qui est écrit.

« J'ai dépouillé d'autres assemblées en recevant un salaire pour votre service. Et lorsque j'étais chez vous et que je me suis trouvé dans le besoin, je n'étais un fardeau pour personne, car les frères venus de la Macédoine comblèrent mon insuffisance. Et en toutes choses, je me suis gardé d'être à votre charge et je m'en garderai encore. » 2 Corinthiens 11 :8-9.

A noter que le mot salaire dans ce passage vient du grec opsonion qui veut dire la paye d’un soldat, une allocation. Il n’est nullement question d’un salaire régulier qui lui était versé. C’est pourquoi, à chaque fois que le besoin se faisait sentir et pour n’être un fardeau pour personne, il allait aussi travailler.

« Car vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, parce que nous n'avons pas mené une vie désordonnée parmi vous, et que nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne. Mais dans le labeur et dans le travail dur et difficile, nous avons travaillé nuit et jour pour n'être à la charge d'aucun de vous. Ce n'est pas que nous n'en ayons pas le droit, mais c’est pour vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. Car aussi, lorsque nous étions avec vous, nous vous ordonnions ceci, que si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Car nous apprenons qu’il y en a quelques-uns parmi vous qui marchent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s'occupent de choses insignifiantes. Mais nous ordonnons ceux qui sont tels, et nous les exhortons par notre Seigneur Yéhoshoua Mashiah, à manger leur propre pain en travaillant avec tranquillité. » 2 Thessaloniciens 3 :7-12.

Voyez la délicatesse et le savoir-vivre de l’apôtre Paul. Certes, il lui arrivait d’accepter des offrandes mais il n’en abusait pas ; quand il en avait assez (et il savait se contenter de peu - Philippiens 4 :12), il le disait. On est loin des charlatans actuels qui se vautrent dans le luxe et qui réclament toujours plus.

« Or vous savez aussi, vous Philippiens, qu'au commencement de l'Évangile, quand j'ai quitté la Macédoine, aucune assemblée ne s'est jointe à moi comme associée pour un discours sur ce qui est donné et sur celui qui reçoit, excepté vous seuls. Parce que, même à Thessalonique, vous m'avez envoyé une fois et même deux fois ce dont j'avais besoin. Ce n'est pas que je cherche le don, mais je cherche le fruit qui se multiplie pour votre compte. Mais j'ai tout et je suis dans l'abondance. J'ai été comblé de biens en recevant d'Epaphroditos ce qui vient de vous, un parfum de bonne odeur, un sacrifice accepté, agréable à Elohîm. Mais mon Elohîm comblera tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire en Yéhoshoua Mashiah. » Philippiens 4 :15-19.

Comme pour les précédents exemples, Paul ne cessait pas d’être un apôtre lorsqu’il fabriquait des tentes.

Quand il exerce son métier, un chrétien ne laisse pas son christianisme à la maison, ou à l’église… Quand on est chrétien, on l’est tout le temps, y compris sur le lieu de son activité professionnelle. De même, l’appel du Seigneur, les dons spirituels qu’il a déposé sur notre vie, ne disparaissent pas sur notre lieu de travail, ils sont toujours là et ces diverses grâces peuvent même s’y manifester. Par conséquent, si on se fie aux Ecritures, tous les chrétiens sont censés être à temps plein pour le Seigneur, et ce, peu importe l’endroit où ils se trouvent. En effet, nous ne sommes pas des rois et des prêtres uniquement le dimanche matin à l’église pendant le culte, mais tous les jours (Apocalypse 1 :6).

L’appel est spécifique à tout un chacun, c’est pourquoi il n’est pas impossible que le Seigneur demande à certaines personnes de renoncer à leur activité professionnelle pour le servir d’une manière particulière, mais cela ne signifie pas que les autres qui travaillent se consacrent moins au Seigneur qu’eux. Et surtout cela ne leur donne pas le droit d’exiger des chrétiens qu’on les entretienne. Comme le faisait si bien remarquer l’apôtre Paul, il y’en a « qui marchent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s'occupent de choses insignifiantes ». Parmi ces gens, il y a beaucoup de prétendus serviteurs et servantes de Dieu qui ne servent personne si ce n’est leur propre ventre.

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Yehoshoua a dit « Allez donc et faites de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28 :19), ce qui suppose que c’est les chrétiens qui doivent aller vers les inconvertis et non attendre que ces derniers nous rejoignent spontanément dans les bâtiments d’église. Or les chrétiens formatés par le christianisme déviant et paganisé, au lieu d’aller disent plutôt « venez » (dans nos églises). On s’imagine à tort que le ministère ne peut s’exercer que dans ce contexte-là… Un contexte qui pour certains peut se transformer en piège tant il flatte la chair des prédicateurs : les micros, l’estrade et le public fanatico-idolâtre qui applaudit et les gratifient de longs et survoltés « Ameeeeeen !!! »

Or ce sont ceux qui ont cette vision-là qui ne sont pas à temps plein pour le Seigneur puisqu’ils ne le servent que lors des programmes.

Vous l’aurez compris, on peut exercer une activité professionnelle tout en exerçant pleinement un service pour le Seigneur. Non seulement on peut le faire mais on doit le faire. Si vous attendez d’être officiellement oint et ordonné par un être humain, si vous attendez qu’on vous donne un titre, si vous attendez désespérément qu’on veuille bien vous tendre un micro, ou si vous attendez qu’une place de pasteur se libère dans votre église locale pour commencer à servir le Seigneur, vous risquez de rester un arbre stérile à vie.

L’épidémie actuelle de Covid-19 a au moins une chose de bien, elle a mis au chômage technique tous les faux ministres qui se servaient des réunions d’églises pour se pavaner et s’engraisser sur le dos du peuple. Elle a en plus permis à nombre de chrétiens de retrouver ou de construire une réelle relation avec le Seigneur. Quant à ceux qui ont toujours été honnêtes et sincères, le Covid-19 n’a rien changé à leur existence : avec ou sans réunions d’église, ils continuent à se sanctifier, à prier, à méditer et à servir Elohim selon les nouvelles directions qu’ils ont reçues du Saint-Esprit. Ils s’adaptent puisque leur vie spirituelle et leur appel ne dépendent pas des circonstances.

Il faut des chrétiens puissamment oins dans tous les corps de métiers. En effet, les puissantes onctions n’ont pas vocation à rester enfermées dans les bâtiments d’églises alors que la moisson est grande et qu’il y a tant à faire à l’extérieur. C’est là, à l’extérieur, que se trouve le plus grand champ missionnaire et non dans l’entre-soi chrétien (Matthieu 13 :38).

« Il leur disait donc : En effet, la moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. » Luc 10 :2.

Il faut donc des chrétiens à des postes clé afin que le témoignage du Mashiah parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. Il faut des chrétiens magistrats qui rendent justice avec intégrité, il faut des avocats chrétiens pour défendre la cause des opprimés, il faut des médecins avec le don de guérison, il faut des enseignants qui communiquent la pensée de Christ, il faut des restaurateurs qui nourrissent les pauvres, il faut des ouvriers avec le don des miracles etc. Le Seigneur peut nous utiliser partout si nous nous sanctifions, lui obéissons et veillons à être avant toutes choses chrétiens à temps plein.

Adèle.

2 commentaires
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2 commentaires

  • Seb   
    20 Février 2021 16:51

    Merci Seigneur pour cet article qui m'a davantage éclairé : soyons intègres car Jésus revient !

    Répondre
  • ALAIN D.   
    22 Février 2021 08:00

    Merci au Seigneur Yehoshoua pour cette exhortation et bon courage à toute l'équipe Dokimos.
    En vous lisant, on comprend que Paulos (Paul) mettait un point d'honneur pour n'etre à la charge de personne puisqu'il travaillait et que le fait d'accepter un don n'est pas incompatible avec le fait de tout faire gratuitement.
    Effectivement, tout est question de sagesse, d'équilibre, un don doit -etre fait pour répondre à un besoin réel, concret, ,volontairement et de bon coeur et dirigé par l'Esprit de Yehoshoua .Un enfant d'Elohim n'a pas besoin que l'on fasse un appel de don, l'Esprit va lui montrer ce qu'il peut faire.
    Par le passé, manquant de discernement je suis tombé dans le piège d'un pasteur qui était passé maitre dans l'art de manipuler les ames, il parlait de manière à ce que les gens lui donnent de l'argent d'eux memes sans jamais qu'il le demande de façon claire et directe.
    Maranatha

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