Il y a quelques heures, j’écoutais un message édifiant sur une chaîne chrétienne récemment découverte sur YouTube. Tout était juste, fidèle aux Écritures, inspiré et prêché avec simplicité. L’auteur, manifestement expérimenté, étudie la Bible avec minutie. J’ai donc décidé de continuer d’explorer cette chaîne, et j’ai pu écouter d’autres prédications tout aussi édifiantes, jusqu’à ce que je tombe sur un message qui m’a laissée totalement interloquée. La même personne que le Seigneur avait utilisée pour me fortifier par sa Parole, enseignait cette fois-ci une aberration.
Et je ne parle pas ici d’un point de détail ou d’un banal désaccord sur un sujet non salutaire, mais d’un discrédit jeté sur l’autorité de la Parole d’Elohim. En effet, il contestait l’inspiration divine de certains versets de l’évangile Marc, jugés tardifs et discordants avec les autres évangiles.
Pire encore, il estimait que ces versets avaient induit les chrétiens en erreur ! Or cette accusation est très aisée à démanteler lorsque l’on comprend que les quatre évangélistes sont des témoins du ministère de Yehoshoua et qu’ils relatent ce qu’ils ont vu et entendu en fonction de trois principaux critères :
- Les évènements auxquels ils ont assisté : Si Marc témoigne avoir vu Yehoshua dire ou faire des choses alors que les trois autres n’étaient pas là ou n’étaient pas concentrés sur le moment, cela ne signifie pas que Marc ment ou qu’il était inspiré par sa chair.
- La sensibilité de chacun et la révélation qu’ils ont eue du Seigneur : Ce n’est pas pour rien que chaque évangéliste met en lumière un aspect différent de Yehoshoua (Mathieu révèle Yehoshoua en tant que Roi ; Marc en tant que serviteur ; Luc en tant que Fils d’humain et Jean en tant que Elohim). Ainsi, selon sa personnalité, sa sensibilité ou ses préoccupations, une personne mettra l'accent sur certains faits, tandis qu'une autre les évoquera de manière plus anecdotique.
Voilà pourquoi on ne cessera jamais de vous encourager à adopter l’attitude prudente des juifs de Bérée qui, bien qu’ils eussent reçu la Parole avec enthousiasme, vérifiaient dans les Ecritures si le message était conforme ou non (Actes 17 :11). En effet, un message agréable à entendre n’est pas forcément juste.
Cependant, le véritable sujet de cet article est le suivant : il est déroutant de constater qu'une personne puisse être tour à tour un instrument du Seigneur et de l'ennemi. Et je ne parle pas ici des faux pasteurs qui diffusent consciemment des fausses doctrines, mais de véritables enfants d’Elohîm qui peuvent vous induire en erreur malgré eux.
LE DOUX-AMER OU LA BIPOLARITÉ A LA SAUCE CHÉTIENNE
Prenons un exemple concret dans la Bible. « Mais Yéhoshoua, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippos, interrogea ses disciples en disant : Qui suis-je aux dires des humains, moi, le Fils d'humain ? Et ils dirent : Sûrement Yohanan le Baptiste ; les autres, Éliyah ; et les autres, Yirmeyah ou l'un des prophètes. Il leur dit : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? Shim’ôn Petros répondit et dit : Tu es le Mashiah, le Fils d'Elohîm, du Vivant. Et Yéhoshoua lui répondit et dit : Tu es béni, Shim’ôn, Bar-Yonah, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Petros, et que sur ce Rocher, je bâtirai mon Assemblée, et les portes de l'Hadès ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clés du Royaume des cieux et tout ce que tu lieras sur la Terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la Terre sera délié dans les cieux. Alors il ordonna à ses disciples de ne dire à personne qu'il est Yéhoshoua ha Mashiah. Dès lors, Yéhoshoua commença à déclarer à ses disciples qu'il fallait qu'il aille à Yeroushalaim, qu'il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux prêtres et des scribes, qu'il soit mis à mort et qu'il soit réveillé le troisième jour. Et Petros, l'ayant pris à part, se mit à le réprimander d'une manière tranchante, en disant : Seigneur, sois miséricordieux avec toi, cela ne t'arrivera jamais ! Mais lui, s'étant retourné, dit à Petros : Va-t'en derrière moi Satan ! Tu m'es en scandale, parce que tu ne penses pas aux choses d'Elohîm, mais à celles des humains. » Matthieu 16 :13-23.
Au début de ce passage, nous voyons l’apôtre Pierre vivre un grand moment : le Père l’avait choisi pour lui révéler la messianité de Yehoshoua. Le Seigneur lui-même le dit béni et déclare des paroles encourageantes quant à la gloire qui accompagnera son futur ministère.
Puis, comme indiqué dans le texte, Yehohoua va profiter de cette occasion pour annoncer son martyre. Et là, on voit le même Pierre non seulement ne rien comprendre au plan d’Elohîm mais aussi s’y opposer fermement. La réponse de Yehoshoua sera particulièrement rude : « Va-t’en derrière moi Satan ! Tu m'es en scandale, parce que tu ne penses pas aux choses d'Elohîm, mais à celles des humains. »
Les premières fois où j’ai lu ce passage j’étais très jeune et pas encore convertie. Et je dois dire que j’avais trouvé la réaction de Yehoshoua disproportionnée et même méchante. Après tout, Pierre ne lui voulait aucun mal, bien au contraire. Même après être devenue chrétienne, j'ai eu du mal pendant un certain temps à comprendre les raisons de la virulence de ces propos. Il a fallu que je prenne pleinement conscience de l’importance de l’œuvre de la croix pour le salut de l’humanité avant de réaliser que toute opposition à son accomplissement émanait forcément de Satan. Vouloir empêcher Yehoshoua d’aller au calvaire, même en ayant le cœur rempli de compassion et de bonnes intentions, c’était effectivement faire le jeu du diable.
Souvenez-vous d’ailleurs que le diable avait essayé jusqu’au bout de dissuader Yehoshoua de mener à terme sa mission salvatrice.
« Et ceux qui passaient par là blasphémaient contre lui et secouaient la tête, et disant : Toi qui détruis le temple et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils d'Elohîm, descends de la croix ! » Matthieu 27 : 39-40.
« Et l'un des malfaiteurs qui étaient pendus blasphémait contre lui en disant : Si tu es le Mashiah, sauve-toi toi-même et sauve-nous ! » Luc 23 :39.
A votre avis, combien de temps s’est écoulé entre ces deux moments où Pierre parle sous l’inspiration de l’Esprit et ensuite sous l’inspiration de Satan ? Selon moi, quelques minutes, tout au plus une heure.
Cela doit nous interpeler. Méfions-nous : lorsque la gloire d’Elohim se manifeste, Satan n’est jamais bien loin et se tient prêt à exploiter la moindre faille de notre chair pour venir semer son ivraie. En effet, quoi de plus efficace pour décrédibiliser un instrument du Seigneur que de l’amener à pécher au su et au vu de tous ?
C’est pourquoi je me permets de donner à chacun d’entre nous, moi la première, un conseil salutaire : retirons-nous dans le calme et la prière, loin de la foule, et restons discrets après avoir vécu publiquement la gloire du Seigneur. Yehoshoua lui-même s’imposait cette discipline, ne croyons pas que nous pouvons nous en passer (Matthieu 14 :15-23 ; Luc 6 :6-12).
« De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas qu'il en soit ainsi, mes frères. Une fontaine fait-elle jaillir par la même ouverture le doux et l'amer ? Mes frères, un figuier peut-il produire des olives, ou une vigne des figues ? De même, aucune fontaine ne peut produire de l'eau salée et de l'eau douce. » Jacques 3 :10-12.
En principe, et dans l’idéal, la bénédiction et la malédiction ne peuvent sortir par la même bouche ; tout comme une fontaine ne peut produire à la fois de l’eau douce et de l’eau amère. Et pourtant n’est-ce pas qu’à cause de notre chair, nous nous sommes retrouvés bien des fois dans ces contradictions ?
« Car ce n'est pas un bon arbre qui porte un fruit pourri, ni un arbre pourri qui porte un bon fruit. Car chaque arbre se reconnaît à son propre fruit. Car on ne cueille pas des figues sur des épines, et l'on ne vendange pas des raisins sur des ronces. L'être humain bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et l'être humain mauvais tire de mauvaises choses du mauvais trésor de son cœur. Car c'est de l'abondance du cœur que sa bouche parle. » Luc 6 :43-46.
En principe, et dans l’idéal, un bon arbre ne peut avoir des fruits pourris. Et pourtant, nous avons tous pu observer dans la nature des arbres remplis de bons fruits et pourtant voir au milieu d’eux un ou deux fruits pourris qui sont sur le point de se détacher de la branche. Cela doit nous enseigner. La sanctification n’est pas un phénomène figé mais un processus qui se développe dans le temps et qui est appelé à perdurer jusqu’à notre mort. C’est pourquoi la bonne réputation de tel homme de Dieu ou de telle servante du Seigneur importent peu, gardons toujours à l’Esprit qu’un être humain peut à tout moment se tromper tout en étant sincère dans sa foi. Seul Elohîm est infaillible, supposer qu’un être humain puisse l’être, c’est croire à une hérésie et surtout se mettre en danger.
PEUX-TU LIRE LE CŒUR DE TON PROCHAIN ?
A chaque fois que nous nous approchons d’une personne ou que nous nous laissons approcher par elle, nous devons nous poser une question essentielle : quel est l’état de son cœur ? Or, à moins que le Seigneur ne nous le révèle, nous devons admettre qu’en réalité nous n’en savons rien ou du moins pas grande chose. Et cette remarque vaut également pour nous-mêmes lorsque nous faisons notre introspection.
En effet, cette parole est totalement vraie : « Car lequel des humains a connu les choses de l'être humain, excepté l'esprit de l'être humain qui est en lui ? » (1 Corinthiens 2 :11).
Mais celle-ci l’est encore d’avantage lorsque l’on admet que Elohîm nous connait mieux que nous-mêmes : « Le cœur est trompeur plus que tout, et il est incurable. Qui le connaîtra ? Moi, YHWH, je sonde le cœur, j'éprouve les reins pour donner à l’homme selon sa voie, selon le fruit de ses actions. » (Jérémie 17 :9-10).
Admirez la façon dont le Seigneur nous analyse en profondeur. Alors que l’être humain se contenterait d’essayer d’observer l’état du cœur, Elohîm lui va le sonder. Et il ne va pas s’arrêter là, il va aussi s’attarder sur les reins…
Ainsi, lorsque nous interagissons avec quelqu’un, il faut avoir conscience qu’il est peut-être en proie à des luttes secrètes et que de ce fait, il peut vous être d’un très grand secours dans certaines situations et s’avérer être un piège dans d’autres.
C’est pourquoi, il faut se laisser conduire par le Seigneur en toutes choses : dans les relations que nous tissons, dans les alliances que nous scellons, dans les confidences que nous faisons. Il faut que nous cherchions le discernement du Seigneur afin qu’il nous aide à faire le bon choix en fonction des circonstances extérieures, de notre état intérieur et celui de notre prochain.
Prenons encore l’exemple de Pierre, sans l’accabler, car nous ne valons pas mieux. Je pense qu’il était totalement sincère lorsqu’il affirmait qu’il ne renierait jamais le Seigneur quitte à mourir avec lui. Et pourtant, très peu de temps après, il l’a bien renié trois fois avec imprécations à l’appui (Marc 14 :26-31 ; 66-72).
Ne prenons donc pas notre chair pour appui ni celle de nos semblables car le jour où ne le ferons, la déception voire la ruine ne tarderont pas.
« Voici, tu t'es confié sur ce bâton qui n'est qu'un roseau cassé, sur l'Égypte, qui perce et traverse la paume de celui qui s'appuie dessus ! Tel est pharaon, roi d'Égypte, pour tous ceux qui se confient en lui. » Esaïe 36 :6.
« Ainsi parle YHWH : Maudit soit l'homme fort qui se confie dans un être humain, qui fait de la chair sa force, et dont le cœur se détourne de YHWH ! Il deviendra un dénudé dans la région aride : il ne verra pas venir le bonheur, mais il habitera dans des lieux brûlés du désert, une terre salée où nul n’habite. Béni soit l'homme fort qui se confie en YHWH, et dont YHWH est devenu l'espérance ! Il deviendra un arbre planté près des eaux, qui étend ses racines vers le ruisseau et, quand la chaleur viendra, il ne s'en apercevra pas, et sa feuille restera verte. Une année de sécheresse ne l'inquiètera pas, et il ne se retirera pas sans produire du fruit. » Jérémie 17 :5-8.
Nous devons par conséquent toujours nous rappeler que seul Yehoshoua, le rocher inébranlable, est infaillible. Si donc vous vous trouvez dans une situation où vous constatez qu’un enfant d’Elohîm se trouve dans l’erreur, ne vous empressez pas de lui coller l’étiquette d’apostat ou de sataniste sur le front. Allez d’abord devant le Seigneur et priez afin qu’il vous montre l’état de son cœur et vous indique la marche à suivre. Ne péchez pas en exposant prématurément une personne qui est sincère avec le Seigneur et qui lutte comme tout chrétien pour se maintenir dans la foi avec plus ou moins de succès en fonction des jours et des circonstances.
La Parole du Seigneur est claire : « Ne touchez pas à mes mashiah ! Ne faites pas de mal à mes prophètes ! » (Psaumes 105 :15). Fixons nos regards sur Yehoshoua, plaçons notre confiance en lui et prenons-le pour seul appui et tout ira bien.
Que le Seigneur vous bénisse.
Maranatha !
Adèle.