Les Dokimos



Archéologie et Bible : Les 12 dernières découvertes 
majeures

D’Israël à la Syrie, de la 
Grande-Bretagne à la Sicile, 
des vestiges témoignent, 
de façon émouvante, de la vie 
des premiers chrétiens.

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1
. Jérusalem : que renferme 
la tombe de Jésus ?

  • Ce fut la sensation archéologique de l’année 2016 : fin octobre, pour la première fois depuis au moins deux siècles, le tombeau du Christ, situé sous l’édicule dit « de la Résurrection » au cœur de l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, a été ouvert. Lorsque la plaque de marbre posée au-dessus du tombeau présumé de Jésus a été déplacée, l’émotion était à son comble. D’autant qu’un étrange phénomène est venu pimenter l’opération lorsque les appareils servant à mesurer la résonance électromagnétique du sol sont tombés en panne. « C’est une tombe vivante, la tombe du Christ, a confié par la suite l’ingénieure Antonia Moropoulou, chargée de la restauration. La force avec laquelle l’on croit ou l’on pense peut perturber les champs électromagnétiques. »

Peu importe le phénomène et ses raisons, une chose est certaine : l’ouverture de la pierre tombale a permis des avancées archéologiques majeures. Car en dessous, les restaurateurs ont pu apercevoir une seconde dalle, de marbre gris, au centre de laquelle était gravée une croix qui ressemble à une croix de Lorraine. Et cette dalle, brisée tout du long, était elle-même posée sur un remblai de 5 à 6 cm d’épaisseur recouvrant un lit de pierre. Il y avait bien donc, à l’origine de l’édicule, une banquette funéraire taillée dans le roc, comme on le faisait à l’époque de Jésus. Les sondages magnétiques ont montré par ailleurs qu’une chambre funéraire s’étendait au nord et au sud de l’édicule. Dès lors plusieurs scénarios étaient possibles pour l’aménagement du lieu : soit la dalle grise avait été posée au XIIe siècle par les croisés lorsqu’ils ont rebâti le Saint-Sépulcre détruit par les Arabes en 1009 ; soit la croix était gravée sur une dalle déjà en place et il restait à en déterminer la date. Antonia Moropoulou a donc fait analyser le mortier qui scellait la dalle. Les résultats sont encore inédits mais le magazine National Geographic en a déjà divulgué la teneur : le mortier daterait du IVe siècle ap. J.-C. En d’autres termes, l’aménagement de la tombe remonterait à l’édification première du Saint-Sépulcre, sous l’empereur Constantin vers 326. Cela ne nous dit évidemment pas sur quels critères les ingénieurs de Constantin ont choisi cette tombe plutôt qu’une de ses voisines. Les archéologues regrettent l’occasion manquée d’explorer le site eux-mêmes. Auraient-ils trouvé le petit indice permettant de remonter aux années de Jésus et, qui sait, à Jésus lui-même ? Pas sûr. En attendant, la tombe est refermée pour quelques siècles, et les pèlerins y ont retrouvé le chemin de la Résurrection.

2. 
Israël : la synagogue 
de Magdala 

  • Au cours d’un diagnostic archéologique réalisé en 2009 à Magdala, patrie de la Madeleine des Évangiles, sur le lac de Galilée, la pelle mécanique heurta un bloc couvert de reliefs sculptés dont une menora. Cette représentation du chandelier à sept branches, pièce maîtresse du mobilier liturgique du temple de Jérusalem, annonçait une pépite : une synagogue vers le milieu du Ier siècle apr. J.-C. comme il n’en reste qu’une poignée dans le monde antique. À cette époque – celle de Jésus et/ou de la première génération de disciples –, le Temple de Jérusalem n’avait pas encore été détruit par les Romains (il le sera en 70 apr. J.-C.), et le christianisme ne s’était pas encore démarqué du judaïsme. Certains pensent que le bloc, qui se trouvait à peu près au centre de la salle d’assemblée, était une base sur laquelle on posait une table mobile destinée à la lecture des Écritures. Il illustrerait alors la vocation première des synagogues à l’étude et l’enseignement de la Torah. Jésus s’en est-il servi au cours de ses pérégrinations en Galilée, comme il le fit à Nazareth (Luc 4 16-20) ? Qui sait ? Quant à Marie-Madeleine, il n’est pas sûr qu’au Ier siècle les femmes étaient admises dans les assemblées synagogales !

3
. Sicile. : festins pour 
une sainte 

  • C’est une dévotion pas très catholique que des archéologues canadiens ont mise au jour dans la cour d’une maison privée du VIIe siècle apr. J.-C., à Punta Secca en Sicile. Il se trouvait là un sarcophage entouré de traces de banquet. Non seulement on festoyait autour du trépassé, mais on faisait aussi participer celui-ci aux agapes par un orifice taillé au-dessus de la tête. Cette pratique d’origine païenne était pourtant interdite dans l’Empire romain depuis 408. L’entorse à la loi pourrait ici s’expliquer par une particularité du défunt, ou plutôt de la défunte puisqu’il s’agit d’une femme. Le squelette montre en effet une malformation crânienne congénitale qui a pu entraîner céphalées et syncopes répétées. De là à penser que ces troubles ont été interprétés par son entourage comme des signes de possession divine, il n’y a qu’un pas… que nos scientifiques se gardent bien de franchir !

4
. Syrie : mosaïque 
de David et Goliath 

  • Frappé de plein fouet par la guerre, le patrimoine archéologique syrien ne compte plus ses pertes. L’une des plus désolantes est le fait des pillards en Syrie du Nord en 2012. C’était un pavement de mosaïque représentant une scène biblique exceptionnelle : la victoire de David sur le géant philistin Goliath et l’installation à Jérusalem de l’arche d’alliance que les Philistins avaient prise en butin. Grâce à sa dédicace, on sait qu’elle provenait d’une église du VIIe siècle apr. J.-C. Pourquoi cette référence biblique ? L’église locale a sans doute voulu glorifier l’empereur byzantin Héraclius victorieux des Perses en 628 et la restitution de la Vraie Croix que ceux-ci avaient dérobée à Jérusalem. De cette mosaïque disparue sur le marché noir, il ne reste qu’une mauvaise photographie prise avec un téléphone portable ; la représentante locale des Antiquités qui l’a prise est hélas décédée le lendemain, avant d’avoir pu faire son rapport.

5
. Égypte : les archives 
du moine Frangué 

  • Il en fallait de la patience et du tempérament pour vivre en ermite dans la nécropole désaffectée de Thèbes, en Haute-Égypte, au début du VIIIe siècle apr. J.-C. ! Le moine Frangué ne manquait ni de l’un ni de l’autre, si l’on en juge à la correspondance qu’il échangea avec divers clients et fournisseurs. Celle-ci a été retrouvée par une équipe de l’université libre de Bruxelles et publiée en 2016 aux éditions Lis et Parle (Frangué, moine d’Égypte). Elle se compose de quelque 600 billets inscrits sur des fragments de pots, témoignant des préoccupations quotidiennes d’un moine copte, scribe et tisserand, vivant de prières et de travail manuel, mais totalement dépendant pour sa subsistance et son approvisionnement.

6
. Irlande : manuscrit 
de Faddan More 

  • Il n’y a pas que dans le sous-sol des pays secs que l’on retrouve de très vieux manuscrits. La preuve, le psautier de Faddan More ressorti en parfait état… d’une tourbière irlandaise ! Daté des environs de l’an 800, ce codex enluminé compte 60 feuillets de parchemin. Il reproduit la version dite « gallicane » des psaumes traduite par saint Jérôme à partir du grec et diffusée en Gaule sous le règne de Charlemagne. Petite surprise : dans la reliure étaient encollés des feuillets de papyrus provenant d’Égypte. Bien avant l’heure de la mondialisation, des liens étroits unissaient les monastères gaéliques et l’Église copte.

7
. Jérusalem : le premier cachet 
d’un des rois de Judée 

  • Il y a des bulles qui pétillent plus que d’autres. Par bulle, entendez une pastille d’argile sur laquelle a été estampillé un sceau officiel. Trouvée sous le sol de la Cité de David, à Jérusalem, celle-ci avait de quoi réjouir, car le nom imprimé sur le scellé est celui-ci d’un grand nom de la Bible, attesté pour la première fois par l’archéologie : Ézéchias, fils d’Achaz, roi de Juda. Outre sa résistance au siège de Jérusalem par les Assyriens en 701 av. J.-C., ce dernier avait gagné sa renommée en réformant les cultes de son royaume et en accordant l’exclusivité au dieu national, Yahvé, au profit du Temple de Jérusalem. Que font alors sur le cachet officiel d’Ézéchias deux motifs religieux égyptiens : le soleil ailé, symbole du dieu Rê et le hiéroglyphe signifiant la vie ? Tout champion de Yahvé et de l’indépendance judéenne qu’il était dans la tradition biblique, Ézéchias n’en signait pas moins sous le sceau divin de l’Égypte ! Certes, le Levant était dans le giron égyptien depuis le IIe millénaire et cela laisse des traces, mais là n’était pas ce qu’il fallait retenir d’Ézéchias. Quant à l’interdit des représentations du divin prôné dans la Bible, il n’était manifestement pas entré en vigueur sous son règne.

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Lien : http://www.lavie.fr/actualite/monde/archeologie-et-bible-les-12-dernieres-decouvertes-majeures-26-12-2017-87057_5.php

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