L’église de la Porte ouverte chrétienne, qui avait organisé mi-février une grande manifestation religieuse lors de laquelle de nombreux fidèles sont tombés malades, est toujours stigmatisée, accusée par certains d’avoir propagé inconsciemment ce virus. Certains fidèles ont même reçu des menaces de mort. Comme ce couple du Haut-Rhin, rencontré par Ollivia Branger et Matthieu Mondoloni, qui accepte pour la première fois de témoigner.
Nathalie et Sténio Chong Kee sortent une pochette plastique dans laquelle se trouve une lettre anonyme reçue il y a quinze jours : "je passe devant ta maison tous les jours, mon père est malade avec corona, après votre réunion de merde religieuse à Mulhouse, prenez-le au sérieux, idiots, sinon la maison brûlera" est -il écrit sur cette lettre.
"On a perdu des amis très proches, et pour nous c'est une souffrance supplémentaire" commente Nathalie.
Après le rassemblement organisé par l'église en février dernier, Mulhouse était devenu l'un des plus importants foyers de propagation du virus en France. La photo du parking de 450 places, avec quelques voitures et une équipe de la communauté préparant une séance de culte en live, avait déchaîné les passions sur les réseaux sociaux, dès le début de l'épidémie.
Nathalie et Sténio Chong Kee ne comprennent pas cette haine dirigée contre les membres de leur église, ni les reproches qui leur ont été faits, notamment par certains responsables politiques, qui les accusent d’avoir été négligents.
"A l'époque, il n'y avait aucune recommandation contre le virus. Les médecins nous demandaient si on venait de Chine ou de Lombardie" rappelle Sténio.
Sténio et Nathalie ne sont pas les seuls à avoir été menacés depuis le début de l’épidémie, explique Samuel Peterschmitt, le pasteur de la Porte ouverte chrétienne : "On nous a menacés de nous tuer à la kalachnikov" rappelle le pasteur.
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