Les Dokimos



Ces mouvements grandissants qui veulent replacer la religion au centre de la société française

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"La question musulmane oblige les catholiques à reprendre conscience d'eux-mêmes, à poser la question de leur place dans le corps politique" écrit Pierre Manent.

religion au centre ste francaiseComme on sait, la première Contre-Réforme fut une réaction catholique à la Réforme protestante au XVIe siècle.

Aujourd'hui, la nouvelle Contre-Réforme pourrait être une réaction à la montée en puissance d'un islam radicalisé, marqué par la multiplication de revendications inspirées par une lecture fondamentaliste du Coran et la recrudescence d'actes terroristes. Il suffirait que les multiples facettes de cette réaction se cristallisent et conduisent à une communautarisation de la société française, un communautarisme traditionnaliste, fortement teinté de catholicisme, répondant au communautarisme islamique. La France pourrait alors connaître une évolution similaire à celles des Etats-Unis ou de pays d'Europe de l'Est qui ont tous porté au pouvoir des dirigeants ultra-conservateurs. Pour le moment, la droite traditionnelle marque des points au détriment d'un projet "progressiste" qui ne parvient plus à formuler une pensée cohérente. Comme le disait Gramsci, une victoire politique est généralement précédée par une victoire culturelle.

Jusqu'à présent, face à la constitution d'un communautarisme musulman, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont alterné des politiques d'apaisement, quitte à les entrecouper par des discours martiaux, généralement sans suite et, de temps à autre, par des mesures plus vigoureuses comme la loi sur le voile en 2010 ou la fermeture de quelques mosquées salafistes. Cette stratégie s'explique, avant tout, par la volonté d'éviter à tout prix des conflits inter-ethniques ou (et) inter-religieux. Mais également, à gauche, par la repentance face au souvenir de la période coloniale et la recherche d'une alternative à la défense d'un prolétariat, difficile à définir et dont une large partie bascule aujourd'hui vers la droite et l'extrême-droite.

Ces politiques perçues par une partie de l'opinion comme excessivement laxistes ont, à leur tour, suscité deux types de réactions, dont la première sert parfois de paravent à la seconde:

  • D'un côté, une défense de la laïcité, de l'égalité des sexes, de la liberté d'expression, y compris de critique des religions.
  • De l'autre côté, une réaffirmation des identités nationales et religieuses, qui entend préserver des valeurs communautaires, aussi bien en matière de références (roman national, christianisme) que de mœurs et de modes de vie. Ce mouvement met, en particulier, l'accent sur les racines chrétiennes de l'Europe et de la France qu'il oppose, de manière déclarée ou sous-entendue, à la composante musulmane de la population française.

Cette dernière réaction a été progressivement étoffée par une réaction contre ce qui est généralement désigné comme l'héritage de mai 1968, avec la remise en question des valeurs traditionnelles, notamment la libération des mœurs. Ces dernières années, cette réaction a été symbolisée par la Manif pour tous. Ces mouvements s'opposent, en premier lieu, à ce qu'ils vivent comme des atteintes à la famille traditionnelle (mariage pour tous, gestation pour autrui, etc.), même si le rejet de la laïcité pointe souvent à l'arrière-plan. Lire la suite.

Lien : http://www.lesdokimos.org

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