Le cessez-le-feu signé jeudi, et qualifié de «grand jour pour la civilisation» par le président américain Donald Trump, n'aura pas duré 24 heures. Dès vendredi matin, les combats avaient repris à Ras al-Ain, petite ville située au bord de la frontière turque dans le nord-est syrien. La localité, ciblée par des bombardements turcs, est assiégée. Les autorités kurdes qui la contrôlent ont demandé en vain l'ouverture d'un corridor humanitaire. Au moins 14 civils ont par ailleurs été tués dans des frappes aériennes et des tirs d'obus de l'armée turque et de ses alliés.
«Nous restons»
Jeudi, après quatre heures de discussions avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, le vice-président américain Mike Pence avait annoncé une trêve de cinq jours dans l'offensive lancée le 9 octobre par la Turquie. Un «résultat incroyable» qui permettrait d'éviter que «des millions et des millions de vies» soient sacrifiées, selon Trump. En réalité, l'accord ne fait qu'entériner les objectifs d'Ankara. Il donne jusqu'à mardi aux combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance kurdo-arabe, pour se retirer de la «zone de sécurité» voulue par la Turquie, qui court sur 400 kilomètres le long de la frontière et s'enfonce de 32 kilomètres à l'intérieur de la Syrie. Ce qui équivaut à une capitulation des autorités kurdes. Les responsables turcs évoquent, eux, «une pause». «Cela ne signifie pas que nos soldats et nos forces se retireront. Nous restons», a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu. Erdogan a quant à lui affirmé que l'offensive reprendrait mardi si les combattants kurdes n'avaient pas obtempéré. Il doit rencontrer le président russe Vladimir Poutine le même jour à Sotchi.
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