Les Dokimos



L'épreuve : le lieu secret de l'intimité

Note : Chers lecteurs, avant de commencer, je tiens à préciser que ce message ne traite pas des souffrances qu'une personne subit suite à sa pratique assidue du péché. Cet écrit parle des chrétiens qui, par l'Esprit Saint (Jean 16 : 7-11), vivent dans une attitude de sanctification et de crainte de Dieu, en obéissant à Ses commandements (Jean 14 : 21). Il est évident que celui qui pratique le péché s'attire lui-même les tourments dus aux conséquences de ses actes (Romains 6 : 23). Que celui qui pratique consciemment ses iniquités, ne trouvent en ce message aucune justification. J'adresse cette note avec l'amour de notre Seigneur Jésus-Christ, et appelle, ceux qui se trouvent dans le cas ci-dessus, à la repentance (Proverbes 28 : 13).


La vie est faite de hauts et de bas. Nous passons tous par des moments difficiles, des périodes dures à supporter. Nous vivons toutes sortes de combats et d'épreuves et parfois nous nageons dans l'incompréhension. Il y a des fois où rien ne fonctionne comme on le voudrait. Spirituellement, moralement et même physiquement, tout va mal. On se questionne, on doute, on gémit. On prie, on cherche une relation de cause à effet, et on se dit que si l'on vit ces choses, c'est que l'on a certainement posé des actes qui nous font du tort, c'est qu'on a sûrement péché. En tant que véritables enfants de Dieu, on se remet donc en question (1 Corinthiens 10 : 11). On fouille, on creuse, on inspecte sa vie à la recherche d'une attitude pouvant être répréhensible vis-à-vis du Seigneur, ou d'un vice caché qui nous aurait échappé... mais rien. On cherche encore et encore mais toujours rien. Alors si le péché n'est pas la cause de mes souffrances, qu'est-ce donc ? Rien ne semble expliquer l'acharnement dont nous sommes victimes. Les appels au secours se multiplient. Le cœur bat de plus en plus vite, les plaintes se répètent, les genoux noircissent à force de prières et de supplications, et les larmes finissent par couler... en abondance. Pourquoi Dieu ne me répond-Il pas ? Pourquoi me laisse- t-il dans cette galère ? Ne voit-il pas que je souffre, que je pleure, que je suis malheureux(se) ? Qu'ai-je donc fait pour qu'il s'acharne ainsi sur moi ? Moi, qui malgré mes imperfections, m'efforce à lui plaire ?


Accablés, nous nous tournons vers nos amis et connaissances. Eux non plus n'ont pas de réponses. Comme nous, ils demeurent perplexes devant une situation dont ils ne comprennent ni le sens ni les raisons. Certains finissent par se dire qu’il y a des données qui leur échappent, et qu'il s'agit là sûrement d'une punition du Seigneur, parce que forcément, la seule explication pour souffrir autant c'est d'être coupable de quelque chose... Ainsi, l'aide recherchée parmi les hommes, se transforme en coups de poignards. Les accusations fusent de toutes parts, comme autant de flèches qui nous atteignent en plein cœur. On se défend, on proteste, on se soulève, mais plus on se justifie, plus les flèches se multiplient... Quelle attitude avons-nous dans ces moments où l'amitié semble être une denrée rare ? Dans ces instants où, assourdis par la cacophonie du silence, nos appels au secours ne trouvent que l'écho de notre propre voix ? Seuls et à bout de souffle, nous nous tournons vers le Seigneur et d'une faible voix nous laissons s'échapper cet unique mot : « pourquoi… ? ».

JOB


« Le sort de l'homme sur la terre est celui d'un soldat, et ses jours sont comme ceux d'un mercenaire » Job 7 : 1.


Voici les paroles d'un homme qui vécut de multiples tribulations. Ces mots sont ceux d' « un homme qui s'appelait Job. Et cet homme était intègre et droit ; il craignait Dieu et se détournait du mal » (Job 1 : 1).


Voici en deux mots la description du caractère de Job : « intègre et droit ». Ce dernier jouissait d'une grande fortune et était très respecté. « Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cent paires de bœufs, cinq cent ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus éminent de tous les fils de l'Orient » Job 1 : 3.


orageMais en un seul jour, toute sa vie fut chamboulée : il apprit la mort de ses enfants, il perdit tous ses biens (Job 1 : 13-19) et se retrouva malade, atteint d'ulcères qui le faisaient horriblement souffrir (Job 2 : 7-8). Il n'eut plus personne, et même sa seule compagne, l'os de ses os, la chair de sa chair, son aide semblable, ne trouva rien de mieux à lui dire que ces mots terribles : « Tu restes ferme dans ton intégrité ! Maudis Dieu et meurs » (Job 2 : 9).


Job fut donc seul dans sa souffrance et rechercha désespérément un sens, une explication logique aux maux dont il était victime. Il interrogea Dieu, mais rien ne vint, aucune réponse de la part du Très-Haut.


Dieu, qui lui avait toujours été favorable, et qui avait toujours témoigné en sa faveur (Job 2 : 3), semblait l'avoir abandonné. Job se tourna donc vers ses amis qui, dans l'incompréhension, se mirent aussitôt à l'accuser. « Ta méchanceté n'est-elle pas grande ? Tes iniquités ne sont-elles pas infinies ? Tu enlevais sans motifs des gages à tes frères, tu privais de leurs vêtements ceux qui étaient nus ; tu ne donnais point d'eau à l'homme altéré, tu refusais du pain à l'homme affamé […] Tu renvoyais les veuves à vide ; les bras des orphelins étaient brisés. C'est pour cela que tu es entouré de pièges, et que la terreur t'a saisi tout à coup ». Job 22 : 5-10.


Voici venu le temps des fausses accusations. Notons qu'en aucun cas, Job ne pratiquait les œuvres dénoncées ci-dessus par Eliphaz, car Dieu lui-même le décrivait comme « intègre et droit » (Job 2:3). Ces accusations étaient donc infondées et partaient d'hypothèses farfelues transformées en affirmations.


Puis Job se mit à se défendre devant les admonestations de ses amis, comme il nous arrive de le faire : « Mon pied s'est attaché à ses pas ; j'ai gardé sa voie et je ne m'en suis point détourné. Je n'ai pas abandonné les commandements de ses lèvres ; j'ai fait plié ma volonté aux paroles de sa bouche » (Job 23 : 10-12).


« Instruisez-moi et je me tairai ; faites-moi comprendre en quoi j'ai péché. Que les paroles vraies sont persuasives ! Mais que prouvent vos remontrances ? Voulez-vous donc blâmer ce que j'ai dit, et ne voir que du vent dans les discours d'un désespéré ? Vous accablez un orphelin, vous persécutez votre ami. Regardez-moi je vous prie ! Vous mentirais-je en face ? Revenez, ne soyez pas injustes ; revenez et reconnaissez mon innocence ». Job 6 : 24-29.


Par la suite, les rumeurs s'accumulèrent, et Job devint l'objet de toutes les conversations macabres : « Et maintenant je suis l'objet de leur chansons, je suis en butte à leurs propos. Ils ont horreur de moi, ils se détournent, ils me crachent au visage. Ils n'ont plus de retenue et ils m'humilient, ils rejettent tout frein devant moi » (Job 30 : 9 -11). « Y a-t-il un homme semblable à Job, buvant la raillerie comme l'eau ? » Job 34 : 7.


Et finalement, plus bas que terre, voici ce qu'il déclara : « Ah ! Je voudrais être étranglé ! Je voudrais la mort plutôt que ces os ! Je les méprise, je ne vivrai pas toujours... Laisse-moi car ma vie est un souffle. Qu'est-ce que l'homme pour que tu en fasses tant de cas, pour que tu daignes prendre garde à lui, pour que tu le visites tous les matins, pour que tu l'éprouves à tous les instants ? Quand cesseras-tu d'avoir les regards sur moi ? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive ? Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire gardien des hommes ? Pourquoi me mettre en butte à tes traits ? Pourquoi me rendre à charge à moi-même ? » (Job 7 : 15-20).

LA RÉVÉLATION


Heureusement, l'histoire de Job ne se termine pas sur ce monologue tragique. On le sait, la fidélité de Dieu s'est manifestée envers son serviteur qui fut restauré en tous points. Le Dieu de justice rétablit Job dans son intégrité et lui donna plus que tout ce qu'il avait auparavant.


« L'Eternel rétablit Job dans son premier état, quand Job eut prié pour ses amis; et l'Eternel lui accorda le double de ce qu'il avait possédé » Job 42 : 10.


Très souvent, nous nous arrêtons à cette conclusion de la vie de Job. On se dit « Job a souffert, mais il a persévéré ! Et le fruit de sa ténacité, c'est que Dieu lui a donné plus de biens qu'avant ! »... Certes. Mais nous avons tendance à occulter une phrase capitale prononcée par Job, et qui symbolise là son véritable gain : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t'as vu » (Job 42 : 5).


Cette déclaration a été faite après une transition. Cette transition c'est l'épreuve que subit Job, et à travers elle, l'intimité qui s'est développée entre lui et le Père.


Job le dit, avant ses tribulations, sa connaissance de l'Eternel était le fruit de ce qu'il avait entendu de lui. Ces paroles auxquelles il avait mis foi, étaient la base de sa relation avec Dieu. Ainsi, le servait-il avec assiduité parce qu'il croyait en la véracité de Ses paroles et en cela, Dieu l'approuvait.


Mais la relation entre Job et le Père ne pouvait pas en rester là. Dieu voulait offrir une révélation encore plus excellente de Sa personne à son serviteur sincère. Pour ce faire, il le fit passer par ces épreuves afin que Job apprenne à le connaître d'avantage. Il y a donc eu une progression de la révélation de Dieu dans la vie de Job à travers ses tribulations. La volonté du Créateur, qui ne permet rien au hasard (Romains 8 : 28), est de Se rapprocher intimement de sa créature. A chaque épreuve est lié un enseignement. A chaque enseignement, nous découvrons une nouvelle facette de notre merveilleux Seigneur et de sa « sagesse infiniment variée » (Éphésiens 3 : 10).


Comme dit plus haut, Job connaissait, aimait, et servait Dieu, mais « seulement » parce qu’il avait entendu parler de Lui. La Bible nous informe que « la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu » (Romains 10 : 17), mais cette foi est amenée à croître au fil du temps ! Cette graine de la Parole semée dans nos cœurs, est appelée à germer jusqu'à devenir un arbre dont les branches touchent le cœur du Père ! Avant d'arriver à maturité, la graine devient une jeune plante qui est soumise aux intempéries, aux vents, aux orages… Mais envers et contre tout, l'arbre grandit et se rapproche de celui qui lui a donné la vie. Job, à travers ses intempéries, est passé du jeune pouce à cet arbre que Dieu a fait croître ! Or, plus l'arbre s'élève, plus il se rapproche des cieux. Telle est la volonté de Dieu pour chacun de nous.Beautiful-Tree


D'aucuns disent que Job a été élevé grâce aux biens qu'il a reçus... Mais voici ses paroles : « L'Eternel a donné, et l'Eternel a ôté ; que le nom de l'Eternel soit béni ! » (Job 1 : 21). Bien aimés, la véritable élévation ne se résume pas en la possession des biens de ce monde, mais consiste à se rapprocher du cœur du Père en ayant une sincère relation d'intimité avec Lui, et à demeurer humble en toutes choses (Proverbes 3 : 34). Job, de par ses difficultés, ne s'est plus seulement contenté d'entendre, mais il a passé un cap en développant un niveau dans l'intimité qu'il n'avait pas avant. Il apprit à ne dépendre que de Dieu, à l'aimer durant l'épreuve, au point de refuser l'injonction de sa femme qui lui disait de le maudire ! Il apprit à l'aimer pour tout ce qu'Il est, et pas seulement pour tout ce qu'Il pouvait lui donner. Sa récompense fut plus spirituelle que matérielle. Remarquez que ce n'est qu'après Sa révélation (Job 38 à 42) que Dieu releva Job dans son intégrité physique. La priorité est le salut de l'âme (1 Timothée 2 : 4), l'état du cœur (Proverbes 4 : 23) et la relation personnelle que nous entretenons avec le Seigneur (Psaumes 62 : 2).


C'est grâces à l'intimité qu'il avait développée avec son Père que Paul pouvait déclarer : « J'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8 : 38-39).


Ne nous arrêtons pas à ce stade de l'écoute, mais cherchons à développer notre foi et notre proximité avec Celui que, personnellement, j'aime affectueusement appeler « Papa ». Je l'aime, non pas seulement parce qu'il me délivrera de l'épreuve, mais parce qu'au-delà de celle-ci, Il est Dieu.

L'ATTITUDE DANS L’ÉPREUVE


Pendant sa période d'épreuve, la Bible nous précise une chose : « En tout cela, Job ne pécha point et n'attribua rien d'injuste à Dieu » (Job 1 : 22). Et Job ajoute : « Il me restera néanmoins une consolation dans les maux dont il m'accable ; jamais je n'aurais transgressé l'ordre du Saint » (Job 6 : 10).


Bien aimés, dans l'adversité, il est important de rester intègre. Face aux circonstances de la vie, aux blessures, aux malheurs (Psaumes 34 : 20) et aux incompréhensions, l'enfant de Dieu se doit de conserver une attitude saine et pure. Non pas seulement parce que Dieu est fidèle et que la délivrance poindra, mais bien plus à cause de cet amour réciproque : « Pour nous, nous l'aimons parce qu'il nous a aimé le premier » (1 Jean 4 : 19). L'amour grandissant du chrétien vis-à-vis de son Père l'amène à agir avec ce seul sentiment pour motivation. Mais pour aimer d'avantage, il faut connaître d'avantage, non pas avec son cerveau, mais avec son cœur. Ainsi, plus l'intimité se développe entre l'Epouse et l'Epoux, et plus l'amour prend de l'ampleur jusqu'à devenir inconditionnel.


Et c'est justement pendant ces moments de tribulation que l'ennemi profite de nos faiblesses pour combattre notre foi par l'arme qu'il a utilisée pour faire tomber Eve : la fourberie.


« Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea » Genèse 3 : 1-6.


Nous comprenons à travers ce passage qu'Eve fut troublée au-dedans d'elle, car ce qu'elle connaissait de Dieu, ne correspondait pas à ce que lui disait le serpent. Chers lecteurs, permettez-moi de nous poser une question : peut-on croire un menteur ? Non, me direz-vous. Et en effet, il rode « cherchant qui il dévorera » (1 Pierre 5 : 8) en murmurant ses mensonges (Jean 8 : 44) avec l'espoir que nous les acceptions, et que nous sortions du plan parfait de Dieu dans nos vies. Son plan d'attaque est donc le suivant : pendant l'épreuve servant à nous révéler une nouvelle facette de la personne de Christ, le diable essaye d'altérer les conceptions que nous avons de Dieu dans nos cœurs afin de nous faire lâcher prise. Il cherche à mettre en doute la nature de Dieu, et par conséquent notre foi. Eve fut certes trompée par sa propre convoitise (Jacques 1 : 14-15) mais aussi parce qu'elle s'est laissée persuader que Dieu pouvait tromper et mentir. Combien de fois, pendant les difficultés, n'avons-nous pas entendu cette voix sournoise nous dire que Dieu s'était peut-être trompé ? Que Dieu était injuste ou menteur ? A ces mensonges, la Parole de Dieu est la meilleure des réponses.


« Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise : C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne » Jacques 1 : 13.


« Dieu n'est pas un homme pour mentir ni un fils d'homme pour se repentir » Nombres 23 : 19.


« Il est le rocher ; ses œuvres sont parfaites, car toutes ses voies sont justes ; c'est un Dieu fidèle et sans iniquité, il est juste et droit » Deutéronome 32 : 4. « Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous » Jacques 4 : 7.


Voilà pourquoi, frères et sœurs, quoiqu'il arrive, restons fermes en nous-mêmes quant au caractère divin du Père et à son amour pour nous, sachant aussi que plus l'intimité entre nous se lie, plus il nous est facile de rejeter ce genre de paroles.


« A celui qui est ferme dans ses sentiments tu assures la paix, la paix, parce qu'il se confie en toi » Esaïe 26 : 3.

LAZARE, MARTHE ET MARIE


Au travers de l'histoire de Job, nous avons vu que l'épreuve est un lieu où se développe l'intimité entre le Père et le chrétien. Mais Job n'est pas le seul à être passé par ce type de tribulations. Plusieurs siècles après lui, un autre homme, ami de Jésus, vécut une épreuve terrible.


« Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur […]. Les sœurs envoyèrent dire à Jésus : voici, celui que tu aimes est malade. Après avoir entendu cela, Jésus dit : Cette maladie n'est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle » Jean 11 : 1-4.


« Lorsque Jésus apprit que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était » Jean 11 : 6.


Lazare était très malade, pourtant Jésus resta encore deux jours dans le lieu où il se trouvait quand il apprit la nouvelle. La question que l'on peut se poser est la suivante : Pourquoi ne s'est-il pas précipité au chevet de son ami pour le guérir ? Encore une fois, la Parole nous donne la réponse : « Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort. Et, à cause de vous, afin que vous croyez, je me réjouis de ce que je n'étais pas là. Mais allons vers lui » (Jean 11 : 14-15).


Avant d'aborder l'épreuve que subit Lazare, nous allons voir que sa mort temporaire a mis en lumière l'intimité qui liait Marie à Jésus et l'a même développée ! En effet, bien avant l'épisode de la mort de son frère, Marie, sa sœur, avait tissé une relation de cœur à cœur et d'intimité avec le Seigneur.


« Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m'aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera point ôtée » Luc 10 : 38-42.


Nous constatons dans ce passage que, de Marthe et Marie, la dernière était celle qui était la plus proche du Seigneur car « à ses pieds », elle écoutait sa parole. Sans arrêt en Sa présence, elle ne se contentait pas de l'entendre, elle le contemplait, contrairement à Marthe qui ne faisait que l'écouter, au mieux l'entrapercevoir, et qui, à cause de cela, a fini par murmurer contre sa sœur. Marie avait donc choisi « la bonne part » et la bonne place, là où tout chrétien doit constamment se trouver : aux pieds du Seigneur. Cette image est celle de l’intimité.


Voilà, pour le contexte. Après la mort de Lazare, les deux sœurs eurent des attitudes différentes, liées au niveau d'intimité que chacune avait avec le Christ.


Premièrement Marthe : « Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demandes à Dieu, Dieu te l'accordera. Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lu dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde » (Jean 11 : 20-25).


Puis Marie : « Ayant ainsi parlé, elle [Marthe] s'en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa sœur, et lui dit : Le maître est ici, et il te demande. Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui. [ …] Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit : Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Jésus, la voyant pleurer, elle et tous les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit et fut tout ému. Et il dit : Où l'avez-vous mis ? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois. Jésus pleura » (Jean 11 :28-35).


Marthe a agi avec précipitation, sans être appelée par le Seigneur. Marie a été appelée parce qu'elle avait développé une relation de cœur à cœur avec Jésus, là est toute la différence. Aussi, il a suffi d'une phrase de Marie, et de ses larmes sincères, pour toucher le cœur du Seigneur. Et par son intimité avec Dieu, elle nous a donné l'un des rares passages où l'on peut lire que Jésus fut ému aux larmes... L'épreuve que subit Lazare a permis à Marie de se rapprocher d'avantage de son Sauveur en découvrant une autre facette de Sa personne : la compassion.


lever du soleilMais qu'en est-il de Lazare ? « Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une grotte, et une pierre était placée devant. Jésus dit: Ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là. Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé. Ayant dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller » Jean 11 : 38-44.


Bien aimés, avec Lazare, Dieu est allé bien plus loin dans l'épreuve qu'avec Job, car Lazare, dans l'attente de la délivrance, a connu la mort.


La Bible nous précise que Jésus aimait particulièrement Lazare (Jean 11 : 3), mais le Seigneur l'a éprouvé au point de le laisser mourir. Cela peut choquer au premier abord, mais il l’a même laissé pourrir afin qu’il sente et que l’odeur du désespoir se répande autour de lui. Il a laissé le temps à chacun de se lamenter et de commenter son affaire, comme avec les amis de Job. Il fallait que la foule sente l'odeur des maux de Lazare, tout comme les gens sentaient l'odeur des ulcères de Job. Sachant que ses sœurs avaient fait prévenir Jésus, la foule s'attendait à ce que Dieu vienne le secourir. Mais il fallait que la multitude sache que Lazare était mort, pour que cette même multitude soit le témoin de la puissance rédemptrice de Christ ! Dieu expose parfois nos souffrances pour ensuite exposer Sa nature. C’est alors qu’il nous délivre en nous révélant intimement Sa personne.


Mon frère, ma sœur, même quand les hommes disent que tu es mort(e), glorifie Dieu car ils seront témoins de ta résurrection ! Non pas pour qu'ils te regardent avec admiration, mais pour qu'à leur tour, ils glorifient le Dieu qu'ils ont sous-estimé. Pour qu'à leur tour, ils aient la révélation d'une nouvelle facette de l’Éternel. Nous ne sommes pas éprouvés seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour que Dieu se révèle à d'autres.


L'entourage de Job, et celui de Lazare, attendait la délivrance de Dieu, mais là où Job a été restauré, Lazare a été ressuscité ! Et à travers sa résurrection, il eut la révélation d'une nouvelle facette du Seigneur : El-Schaddaï le Dieu Tout-Puissant ! Plus puissant que la mort elle-même !


Nous sommes tous en quelques sortes des Job et Lazare en puissance. Dieu veut tisser cette relation de proximité avec chacun de Ses enfants. La vie de l'homme sur la terre est comme celle d'un soldat. C'est une vie âpre et rude, jonchée d'épreuves, de tribulations et de combats, mais tout au long de ceux-ci, les révélations du Père se multiplient, et dans les coulisses du cœur, l'intimité s'accroît.


« Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t'as vu ». Job 42 : 5.


Rody B.


La reproduction est autorisée si elle est intégrale et la source citée.

4 commentaires
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4 commentaires

  • Cha   
    24 Septembre 2013 14:06

    J'ai été grandement encouragée par ce message, que Dieu soit béni pour ces paroles de vie, Sa Parole est un vrai trésor! Tenons ferme et réjouissons nous dans le Seigneur... en tout temps!

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  • KIAM   
    27 Juillet 2016 20:23

    JESUS-CHRIST EST FIDELE IL EST LE MEME HIER,AUJOURD'HUI ET ETERNELLEMENT.GARDONS ET PRATIQUONS SA PAROLE TOUT EN FUYANT LE PECHE CAR ROMAINS6:23

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  • KIAM   
    27 Juillet 2016 20:26

    Le SEIGNEUR J.CH REVIENT BIENTOT APOCALYPSE 21:11-21

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  • Hector Petit   
    6 Août 2018 12:27

    Cet article est très édifiant. Merci beaucoup.
    Car Dieu n'est pas injuste, pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. Hébreux 6:10
    Soyez bénis!

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