Les bonnes œuvres

Je viens de comprendre quelque chose avec les bonnes œuvres. Servir Dieu, n’a rien à voir avec toutes ces choses que nous faisons pour Dieu mais bien souvent sans Dieu. Comme au restaurant, on prend la carte et l’on fait des choix en fonction du prix que l’on s’estime être capable de payer. Un mets trop couteux pousse parfois à s’abstenir au profit de plats moins élaborés mais plus économiques. Ainsi, nous faisons parfois l’œuvre de Dieu « à la carte ». Comme s’il suffisait de donner à Dieu de petites parcelles de notre vie sans le laisser pleinement s’y installer.

LES ŒUVRES PRÉPARÉES PAR DIEU

« Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. » Ephésiens 2 :8-10.

Dans ce verset, il est fait mention de deux types d’œuvres : celles par lesquelles on se glorifie, et les bonnes, préparées d’avance par Dieu. Ainsi, il est aisé de comprendre que nos choix « à la carte », ont plus souvent pour vocation la glorification de la chair, que la volonté pure de Dieu. Crées en Jésus-Christ, les œuvres que Dieu a prévues pour nous impliquent souvent le renoncement à soi. Ce sont des œuvres que l’on est parfois (mais pas toujours) amené à pratiquer quand on est malade, fatigué, quand on n’a pas envie, quand on est abattu ou encore affligé. Ne vous est-il jamais arrivé de vous retrouver à encourager quelqu’un alors que vous êtes mal ? A fortifier une personne quand vous êtes vous-mêmes dans un état de faiblesse extrême ? A enseigner sur la foi tandis que la votre défaille ? Ou même à prier pour une personne qui vous combat ?

Ce sont ces œuvres que l’Esprit de Dieu vous poussera à pratiquer tandis que votre chair sera en totale contradiction avec celles-ci. C’est ce que vous faîtes par obéissance et soumission à l’Esprit de Dieu, outre les appels au ministère et autres talents évidents. Les bonnes œuvres? On en a pas forcément envie, on n’est pas toujours en forme. L’enthousiasme peut ne pas être au rendez-vous et même laisser place à un sentiment de désolation et d’incapacité si grand qu’on a envie de fuir. Mais parce qu’elles viennent du Père et qu’on lui a obéi, ce qui semblait être difficile, devient fluide et simple parce que le Saint Esprit peut se mouvoir. Si la sainteté est un fruit de l’Esprit, il n’en demeure pas moins vrai que la chair est tentée au point de vouloir faire un pied de nez à Dieu. Mais à chaque fois que nous pratiquons les œuvres du Père, nous remportons une victoire.

Ainsi, les œuvres par lesquelles on se glorifie peuvent sembler être pour Dieu ; mais elles ont bien souvent pour quête profonde l’autosatisfaction de la chair et la jouissance d’une reconnaissance auprès des hommes. A l’instar des pharisiens, auxquels l’application de la loi et la pratique de certaines œuvres conféraient une position d’élévation.

L’apparente consécration et la vraisemblable expression de piété manifestées par certains chrétiens, leur attribuent les places les plus honorables et le respect le plus profond de la part de leur semblables. Malheureusement, beaucoup font semblant et n’ont du Seigneur que le vernis.

Affairés à toutes sortes d’œuvres et devenus incontournables, ils n’ont même plus de temps pour une intimité avec Dieu et comblent le vide de sa présence en multipliant ce qu’ils qualifient d’exploits. Cet affairisme n’est rien d’autre que la variante d’une distraction comme en procure la pratique d’un sport ou d’un loisir quelconque. Dieu devient alors un passe-temps. Au final, cette carence creuse un si grand fossé dans la communion avec Dieu, que le cœur prend subtilement le chemin de l’insensibilité, de la rébellion puis de l’apostasie.

Les œuvres prennent dans ce cas la forme de cette graisse de bélier à laquelle Dieu ne prend pas plaisir :« L'Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Éternel? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. » (1 Samuel 15 :22).

LES ŒUVRES, PRODUITES PAR LA FOI

Dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul expose longuement la doctrine de la justification par la foi, tandis que l’apôtre Jacques déclare ceci : « Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile? Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite. Ainsi s'accomplit ce que dit l'Écriture: Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez que l'homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement. » (Jacques 2 :21-24).

Nous savons que c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Ainsi, l’apôtre Jacques ne contredit pas l’apôtre Paul mais il apporte une précision capitale quant à la foi : elle produit des œuvres. La foi ne va donc pas sans les œuvres et vice et versa. Or la foi vient de ce que l’on entend et ce que l’on entend vient de la parole Dieu. En l’absence d’intimité avec le Seigneur comment entendrons-nous sa voix qui suscite la foi ?

« Ils lui dirent : Que devons-nous faire , pour faire les œuvres de Dieu? Jésus leur répondit: L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé . » Jean 6 :28-29.

Jésus-Christ homme fut un parfait modèle quant aux œuvres :

« […] car les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir, ces œuvres mêmes que je fais , témoignent de moi que c’est le Père qui m’a envoyé » (Jean 5 : 36).

L’excellence de l’œuvre de la croix et son impact sur le salut de l’humanité nous enseignent et nous poussent à nous soumettre encore à ce grand Dieu en attendant son retour imminent.

Malheureusement, certains se lancent dans « l’œuvre de Dieu » pour combler un manque, colmater une blessure d’enfance, surpasser un sentiment de rejet passé ou tout simplement par recherche du profit. Tous ceux qui font profession de servir Dieu n’ont pas que de nobles intentions. Dieu dans sa souveraineté rendra à chacun selon ses œuvres.

« Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus Christ. Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'œuvre de chacun sera manifestée; car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'œuvre de chacun. Si l'œuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. » (1 Corinthiens 3 :11-15).

Considérons que les œuvres constituent la parure de l’épouse. Il est temps de nous réveiller enfin du sommeil et comme la femme vertueuse de Proverbes 31, image de l’église glorieuse, travaillons à notre salut avec crainte et tremblement en nous dépouillant des œuvres de la chair pour revêtir ce fin lin que sont les œuvres justes des saints (Apocalypse 19 :8).

Guylaine.

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